PSG // Tome 2

Chapitre 40

-Pourquoi tant de prestance ?
-Les journalistes, soupira-t-il.
-Comment est ce qu'ils peuvent être au courant de ce rendez-vous ? Personne n'en a parlé.
-Ils savent tout.

Je hochais la tête et le laissais filer jusqu'à la salle de bain. J'en profitais donc pour le changer, à la place de mon pyjama peu glamour je fis un effort en enfilant un haut en velour bordeau ainsi qu'un pantalon droit noir et une paire de talon que je portais bien trop souvent en ce moment. Le temps que j'avais mis à m'habiller avait coïncidé avec le temps qu'il avait mis à se coiffer et se raser, autrement dit, à peine il était sorti de la salle de bain que j'y étais entrée.

Me plaçant face au miroir je commençais par m'observer, évaluant la catastrophe, puis je me saisis de ma brosse à dent, plus tard de ma brosse à cheveux, d'un lisseur, un peu de maquillage et le résultat fût satisfaisant -moins pire qu'avant autrement dit-. J'avais réussi à masquer mes cernes, mes rougeurs, mes tâches de rousseur et toute autre imperfection que je détestais sans pour autant avoir l'air d'une oeuvre d'art peinte par Picasso. Je quittais donc la pièce tout sourire alors que Kevin était sur son téléphone, concentré.

-On part bientôt ?
-Un chauffeur arrive dans une demi-heure, il a du retard.

Alors que je m'appretai à accompagner Kevin j'avais reçu un coup de téléphone de Carol. La petite blonde était surexcitée et m'avait obligé à la rejoindre chez elle, j'étais un peu gênée d'abandonner Kevin mais il m'avait rassuré et poussé à rejoindre notre amie qui ne semblait pas tenir sur place, me faisant rater son rendez vous.

Lorsque j'étais arrivée devant sa villa je n'avais vu aucune voiture, signe qu'il n'y avait personne ormis la brésilienne ce qui me rassura. J'avais frappé à sa porte et elle m'avait ouvert, tout sourire, m'avait pris dans ses bras puis avait attrapé ma main pour me tirer jusqu'à son canapé. Elle posa ses mains sagement sur ses genoux sans que ses yeux quittent les miens pour autant.

-Tu as l'air heureuse.
-Je le suis.
-Tu vas me dire pourquoi ? demandais je curieuse.
-Je suis enceinte.

Ses mots avaient été dis joyeusement, sans passer par quatre chemins, tellement sûrement que je n'avais pas osé la croire au début. Seulement, elle posa sa main sur son ventre et je vis alors ses yeux briller.

-Ça fait bientôt quatre mois.
-C'est génial !

Je voyais bien qu'elle retenait ses larmes et j'étais émue de la voir dans cet état alors je la pris une seconde fois dans mes bras. La révélation avait été dite tellement rapidement que je n'arrivais pas y croire. J'étais heureuse pour elle mais j'avais bizarrement une petite boule dans l'estomac.

J'étais jalouse.

Je tentais de masquer cela en lui souriant, en la félicitant, en la rassurant mais au fond j'étais mal. Parce que j'étais persuadée que pour elle tout allait bien se passer alors que moi ça n'avait pas été le cas. La blonde n'avait cessé de me répéter les mêmes choses inlassablement, folle de joie. Je ne savais pas comment réagir face à cet élan de bonheur alors bien rapidement j'avais mis un terme à notre discussion, mon coeur me faisait bien trop mal. J'avais dis à mon amie que je devais rejoindre dire Kevin qui rentrait de l'hôpital et elle s'était montrée compréhensive en m'ayant même ramenée en voiture, m'empêchant de prendre les transports en commun, me faisant me sentir encore plus coupable.

J'avais monté les escaliers rapidement, presque en courant et ouvert la porte brusquement comme si je voulais me cacher le plus vite possible. J'avais balancé mes talons par terre, retiré mon maquillage dans la salle de bain et m'étais jetée dans mon lit encore toute habillée. Mes larmes avaient fini par humidifier l'oreiller, même si je tentais de les retenir, puis je finis par me laisser aller, j'étais seule dans l'appartement. Seule jusqu'à ce que la porte d'entrée claque, d'un geste vif j'avais essuyé mes larmes, et m'étais précipitée dans la salle de bain pour remettre de l'anticerne afin de cacher mes yeux rouges et j'en ressortis comme ci de rien n'était. Kevin retira un peu sa cravate et scella ses lèvres aux miennes rapidement.