Les Cullen vont à Poudlard |...

By Lena-Dumont

123K 5.6K 694

Et si les Cullen et Bella étaient invités à Poudlard durant une année ? Des vampires et des sorciers et une h... More

INFORMATIONS
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 61
Chapitre 62
BONUS
Récapitulatif de mes fanfictions Harry Potter

Chapitre 60

680 32 1
By Lena-Dumont

Nous atterrîmes rudement, comme je l'avais fait plusieurs fois auparavant. D'après le temps qu'il nous avait fallu pour arriver là où nous étions, je savais que nous devions être assez loin de Poudlard. Le voyage avait pris presque aussi longtemps que lorsque nous avions utilisé le portoloin pour aller à Londres.

Harry était tombé lorsque nous avions touché le sol, sa jambe blessée cédant sous son poids. Je me penchai pour l'aider à se relever. « Où sommes-nous ? » Questionnai-je, jetant un coup d'œil à la ronde. Est-ce que ça faisait partie du Tournoi ? Serait-ce la dernière étape de la tâche – trouver le chemin du retour ?

Nous étions dans un cimetière obscur et oublié depuis longtemps. Le contour d'une église voisine était visible derrière un grand arbre à notre droite. Il y avait une immense colline à notre gauche, flanquée d'une vieille maison en bordure du cimetière. Il devait s'agir d'un vieux presbytère...

Je regardai la Coupe. « Est-ce que quelqu'un t'a dit que la Coupe était un portoloin ? » M'enquis-je tout en me demandant si nous ne devrions pas simplement la toucher à nouveau pour retourner à Poudlard.

« Non, » répondit Harry. « Est-ce que c'est censé faire partie de la tâche ? »

« J'sais pas, » dus-je admettre... J'étais sûr que Dumbledore m'aurait préparé pour quelque chose comme ça. Mais il est vrai qu'il nous avait fait voyager avec le portoloin à maintes reprises. Était-ce un signe ? Ça aurait pu l'être, mais quelque chose en moi me disait que ceci n'augurait rien de bon. « Devrions-nous sortir nos baguettes ? »

« Ouais, » acquiesça Harry, soulagé que je l'aie suggéré.

Nous demeurâmes là pendant 4,3 petites secondes qui parurent beaucoup plus longues, à évaluer la situation et à essayer de décider ce qu'il fallait faire ensuite, puis j'entendis des pas. « Quelqu'un vient par ici. »

Je pus voir la silhouette qui approchait avant Harry, mais cela ne me fut d'aucune utilité. Qui que soit cet individu, il couvrait son visage avec une capuche. Il portait un petit paquet qui pouvait être un bébé ou un ballot de vêtements. J'essayai d'écouter ses pensées, mais je n'entendis rien. Je n'aurais pas dû m'attendre à beaucoup plus que ça maintenant.

Du coin de l'œil, je vis Harry abaisser sa baguette. Connaissait-il cette silhouette ? Je jetai un regard dans sa direction, cherchant à évaluer sa posture tout en fouillant son esprit pour voir s'il avait des réponses. Il n'en avait aucune. Nous nous tournâmes tous les deux vers le personnage qui approchait.

Il s'arrêta à côté d'une imposante pierre tombale en marbre, à seulement deux mètres de distance. Pendant un moment, Harry et moi nous contentâmes de dévisager la silhouette encapuchonnée, et celle-ci nous dévisagea en retour. Ma cicatrice... la douleur... fut le seul avertissement avant que Harry ne s'effondre sur le sol, serrant son front, sa baguette glissant de ses mains. Il cria de douleur. Je me penchai vers lui, mais dans l'instant qui suivit j'entendis cette voix aiguë et glaciale de la vision de Harry déclarer, comme si elle était très loin et très haut dans le ciel :

« Tue l'autre. »

Le temps ralentit. Je perçus le bruissement de la baguette et sentis le léger mouvement de l'air qu'elle agitait avant d'entendre la seconde voix crisser « Avada Kedavra ! » Un éclat de lumière verte jaillit de la baguette avec un bruit de rafale. Je le regardai approcher, trop vite pour que je puisse faire le moindre mouvement ou prononcer la moindre syllabe. Il me frappa comme un boulet de démolition, comme un camion Mack, comme Emmett s'il pouvait me prendre par surprise. Je réalisai que j'étais allongé sur le dos, sans savoir comment je m'étais retrouvé dans cette position. Je ne pouvais pas respirer même si j'essayais, ne pouvais pas bouger, ni parler. Je ne pouvais même pas entendre. Puis un incendie ravageur se déclencha.

La douleur était comparable seulement à la brûlure intense de ma transformation. Elle englobait tout. Étais-je mort ? Oui, aussi affligeante que soit cette réponse. S'agissait-il de l'enfer ? Fort probablement. C'était cruellement ironique de découvrir à cet instant que je devais avoir une âme, tout compte fait, sinon que resterait-il de moi pour ressentir cette torture ?

Je ne pouvais pas voir – un peu de lumière se reflétait sur le visage ébahi de Harry alors que ses yeux étaient rivés sur moi – mais je n'arrivais pas à me concentrer dessus. En même temps je pouvais voir le reflet de mon visage dans son esprit – un visage vide et inexpressif aux yeux dorés élargis et à la bouche entrouverte, témoignant du moment de choc, quand le sortilège m'avait frappé.

Il est mort... Edward est mort... Il est mort... était la seule pensée qui habitait Harry alors qu'il se faisait traîner loin de ma vue.

Et mon corps continuait de brûler. Je voulais crier de douleur, libérer la tension de l'agonie en moi, me tordre et m'enrouler autour des boulons de feu en fusion coulant dans mes veines. Mais j'étais prisonnier dans mon propre corps, emprisonné pour l'éternité. Allais-je rester allongé ici pour toujours ? Incapable de bouger, de changer, d'être – coincé dans mon esprit sans bornes ? Je reprends ce que j'ai dit, je ne veux pas d'une âme. Il n'y a rien pour ceux de mon espèce après cette vie – seulement une mort sans fin.

Mais j'avais encore mon esprit... J'aspirais à quitter ce corps, à laisser la douleur, la brûlure derrière moi. Je cherchai dans les pensées, trouvant le seul esprit ouvert à ma présence – celui de Harry... Ce n'était qu'une distraction, une piètre distraction au demeurant – mais c'était mieux que la geôle cuirassée de mon corps sans vie.

Harry était solidement attaché à une pierre tombale. L'homme le frappa avec une main à laquelle il manquait un doigt, et Harry le reconnut... Le nom Queudver surgit à son esprit.

« Vous ! » Lança-t-il, haletant.

Mais l'homme refusa de répondre, concentré sur sa tâche, vérifiant que les liens étaient assez serrées. Ce Queudver était nerveux – ses mains glissaient sur les nœuds et tâtonnaient. Quand il fut convaincu que Harry ne pourrait pas défaire ses liens, il fourra un chiffon noir dans la bouche de celui-ci et s'éloigna de lui. Mise à part la douleur incroyable que j'endurais, il était tout aussi coincé que je ne l'étais... seulement il était toujours vivant.

Les yeux de Harry se posèrent sur le paquet que l'homme avait apporté avec lui avant de me tuer et de l'attacher à la pierre tombale. La chose dans le paquet, quelle qu'elle soit, gigotait frénétiquement. La cicatrice de Harry lancinait avec une sensation de brûlure, encore et encore, de nouveaux élancements chevauchant les anciens, et dans un élan d'inspiration, il sut ce qu'il y avait dans le paquet emmailloté... Et il sut en même temps qu'il ne voulait pas que celui-ci soit déballé.

Un bruit attira l'attention de Harry sur l'énorme serpent rampant dans l'herbe, le même serpent que dans sa vision. J'étais maintenant certain de l'identité de celui qui était dans ce paquet... Harry tourna la tête vers un chuintement au loin. Queudver revenait, transportant une énorme marmite en pierre – assez grande pour contenir un homme – débordant avec ce qui semblait être de l'eau. Si j'étais vivant, j'émettrais un grognement, étant convaincu que Harry était sur le point d'être bouilli vivant.

La chose à l'intérieur du paquet de toile bougeait plus furieusement à présent, essayant de se libérer de ses liens. Queudver prononçait des incantations pour allumer un feu sous le chaudron, et soudain des flammes jaillirent en dessous de celui-ci. Le serpent s'éloigna de la source de chaleur et disparut dans la nuit.

Le liquide contenu dans le chaudron chauffa plus rapidement que la normale – se mettant à bouillonner tout en projetant des étincelles de feu. La vapeur devenait plus dense, cachant Queudver à la vue de Harry pendant qu'il travaillait.

« Dépêche-toi ! » Dit avec impatience la voix aiguë et glaciale alors que le paquet grouillait avec plus d'agressivité. Des étincelles éclataient sur toute la surface de l'eau. On aurait presque dit la peau d'un vampire dans la lumière du soleil.

« C'est prêt, maître. »

« Maintenant... » Dit la voix glaciale.

Queudver libéra la créature des couvertures sur le sol. Harry hurla à travers le tas d'étoffe noire fourré dans sa bouche. C'était un spectacle grotesque à contempler que cette petite créature puérile, écailleuse et dépourvue de cheveux – sombre, âpre et d'un noir rougeâtre. Ses bras et ses jambes étaient grêles et frêles, et son visage – aucun enfant vivant n'avait jamais eu un visage comme ça – était plat comme celui d'un serpent, avec des yeux rouges brillants. Cette chose était moins humaine que je ne l'étais.

Elle était pratiquement impuissante, levant ses bras maigres et les enroulant autour du cou de Queudver qui la souleva et la porta jusqu'au chaudron. Ce faisant, la cagoule couvrant son visage glissa vers l'arrière et Harry vit l'expression de dégoût sur son visage pâle de belette. Pendant un bref moment, Harry vit le visage aplati à l'apparence malfaisante illuminé par les étincelles dansant à la surface de la potion avant que Queudver ne mette la créature dans le chaudron. Avec un sifflement elle disparut sous la surface et Harry entendit son corps frêle toucher le fond avec un bruit sourd.

Parfait. Qu'il le laisse se noyer, ou brûler pour l'éternité comme moi. Cette réflexion me ramena à ma propre agonie. Tout sentiment de sympathie que je pourrais avoir éprouvé envers cet homme, Queudver, disparut. J'étais content qu'il ait subi le sortilège Doloris, et j'espérais qu'il avait senti la douleur cuisante à maintes reprises. J'espérais que cela ait été pire pour lui que ça ne l'avait été pour moi. Ce n'était rien en comparaison de ce que je vivais actuellement. C'était une balade tranquille par un beau dimanche après-midi, par rapport au supplice que j'endurais maintenant. La douleur ne s'en allait jamais, elle ne faisait qu'augmenter. Ma seule délivrance était de permettre à mon esprit de vagabonder. Je réalisais à présent que nous allions tous les deux mourir ici – Harry et moi. Il me rejoindrait dans cet enfer meurtrier bien assez tôt.

Queudver parlait. Sa voix tremblait, effrayée au-delà de la raison. Bien. Il leva sa baguette, ferma les yeux, et s'adressa à la nuit. « Os du père, inconsciemment donné, tu ranimeras ton fils ! »

La surface de la tombe aux pieds de Harry se fissura. Horrifié, Harry regarda la scène alors qu'un mince filet de poussière s'élevait dans les airs, sur l'ordre de Queudver, et tombait doucement dans le chaudron. La surface diamantée de l'eau se rompit et émit un sifflement, envoyant des étincelles dans toutes les directions, et prit une vive teinte de bleu d'apparence toxique.

Queudver gémissait maintenant. Il sortit une dague effilée en argent brillant de ses habits. Sa voix se brisa en sanglots pétrifiés. « Chair... du serviteur... d-donnée de son plein gré... tu feras... revivre... ton maître. »

Il étendit sa main droite devant lui, la main avec le doigt manquant. Saisissant fermement le poignard dans sa main gauche, il l'envoya vers le haut. Harry réalisa à temps la scène qui était sur le point de se dérouler et il ferma les yeux. Un cri perçant retentit dans la nuit et j'éprouvai une certaine satisfaction à la pensée de la douleur ressentie dont ce cri était le témoignage. L'appendice coupé tomba au sol avec un bruit sourd, puis j'entendis Queudver tâtonner pour le ramasser. Il le laissa tomber dans le chaudron avec moult éclaboussures. Harry garda les yeux fermés pour ne pas voir la démonstration répugnante, mais la couleur rouge vif de la potion parvenait maintenant à filtrer à travers ses paupières closes.

Queudver haleta et gémit de douleur. Harry sentit soudainement le souffle angoissé de celui-ci sur son visage et se rendit compte qu'il était juste en face de lui. « S-sang de l'ennemi... pris de force... tu... ressusciteras ton adversaire. » Harry était aussi impuissant que moi, son corps lié par les cordes avec lesquelles il se débattait maintenant. Il vit l'éclair du poignard juste avant de le sentir percer la chair de son bras droit. Une douleur atroce le parcourut, mais il regarda avec horreur Queudver sortir une petite fiole et recueillir un filet de sang.

Il retourna au chaudron et versa le sang dedans. Le liquide qui s'y trouvait changea, devenant instantanément d'un blanc aveuglant. Queudver, son travail accompli, tomba à genoux à côté du chaudron, puis s'affaissa sur son flanc et resta étendu là, haletant et sanglotant en tenant le moignon ensanglanté de son bras.

Le liquide mijotait dans le chaudron, envoyant ses étincelles diamantées dans toutes les directions, tellement aveuglantes que tout autour semblait d'une noirceur veloutée. Rien ne se produisit...

Puisse-t-il s'être noyé... Puisse son serviteur s'être trompé... Espéra Harry.

Et puis, soudain, les étincelles émanant du chaudron s'éteignirent. À leur place, un jet de vapeur blanche s'échappa abondamment de la marmite, effaçant tout devant Harry, de sorte qu'il ne pouvait plus voir Queudver ou mon corps sans vie, ou quoi que ce soit sauf cette vapeur suspendue en l'air... Quelque chose a mal tourné... Il s'est noyé... S'il vous plaît... S'il vous plaît faites qu'il soit mort...

Mais alors, à travers la brume en face de lui, il vit avec une vague glacée de terreur, la sombre silhouette d'un homme, grand et maigre comme un squelette, s'élever lentement de l'intérieur du chaudron.

« Habille-moi, » déclara la voix aiguë et glaciale derrière le voile de vapeur. Queudver, sanglotant et gémissant, tenant toujours étroitement son bras mutilé, se déplaça avec peine pour ramasser les robes noires par terre. Il se releva, s'étira, et les passa par-dessus la tête de son maître avec une seule main.

L'homme squelettique sortit de la marmite, dévisageant Harry... Le souvenir de centaines de cauchemars traversa l'esprit du garçon alors qu'il regardait fixement le visage de celui qui les avait tous inspirés. Plus blanc qu'un crâne, avec de grands yeux livides et un nez plat comme celui d'un serpent avec des fentes en guise de narines... Si jamais j'avais pensé que j'étais un monstre, j'avais tort, car ce que je voyais maintenant à travers les yeux défaillants de Harry Potter était une monstruosité bien au-delà de mes qualités... Puisqu'en ce moment nous fixions tous les deux, à travers les yeux de Harry, le visage de Lord Voldemort.

Il rompit le contact visuel et tomba sous le charme de son propre corps. Il leva ses longues mains blanches, les bougeant dans le clair de lune, admirant leur grâce. Puis il inspecta le reste de sa nouvelle silhouette, effleurant ses mains le long de son corps, de ses bras et de sa tête tandis qu'il examinait sa propre création, comme s'il s'agissait d'un vase Ming inestimable. Il reporta son regard sur Harry avec un air de triomphe dans ses yeux de chat rouges qui brillaient dans l'obscurité.

L'énorme serpent se faufila de nouveau dans le champ de vision de Harry, tournant autour de lui alors qu'il regardait Voldemort glisser sa main aux doigts anormalement longs dans une poche profonde pour en sortir une baguette magique. Il la caressa doucement, elle aussi, comme s'il saluait un amour perdu depuis longtemps, puis il la leva et la pointa vers Queudver, qui fut soulevé du sol et projeté contre la pierre tombale à côté de Harry. Il tomba au pied de celle-ci et resta là, replié sur lui-même et en pleurs. Voldemort tourna ses yeux écarlates en direction de Harry, riant d'un rire aigu, froid et sans joie.

Harry regarda Queudver pleurnicher à ses côtés. Ses habits étaient reluisants de sang à présent, mais leur vue était peu appétissante pour moi... Je ne boirais plus jamais. Cette brûlure éternelle ne serait jamais apaisée...

« Mon Seigneur... mon Seigneur... Vous avez promis... vous avez fait la promesse. »

« Tends ton bras, » dit paresseusement Voldemort.

« Oh, maître... Merci, maître... » Il étendit son moignon sanglant, mais Voldemort rit à nouveau. « L'autre bras, Queudver. »

« Maître, s'il vous plaît... Je vous en supplie... »

Voldemort se pencha et tira son bras gauche, relevant la manche. Je reconnus la marque sur son avant-bras d'après la marque dans le ciel à la Coupe du Monde de Quidditch. Ce devait être la marque des ténèbres mentionnée par Sirius – celle qui tracassait tellement Karkaroff.

« Elle est de retour, » dit-il doucement. « Ils l'auront tous remarquée... Et maintenant, nous verrons... Maintenant, nous saurons... » Il la pressa avec son long index blanc. La cicatrice sur le front de Harry palpita de nouveau avec une douleur lancinante tandis que Queudver hurlait. La marque sur son avant-bras avait viré au noir de jais.

« Combien seront assez braves pour revenir quand ils la sentiront ? » Se dit-il à lui-même. « Et combien seront assez sots pour rester à l'écart ? » Il arpenta le cimetière pendant une minute avant de tourner ses yeux rouges vers Harry.

Il raconta son passé à Harry, son père moldu qui avait quitté sa mère sorcière... Ses années dans un orphelinat moldu. Son amertume était profondément enracinée. Je fus horrifié d'apprendre qu'il avait causé la mort de son propre père... Mais l'horreur se changea en nostalgie alors que j'étais rappelé au souvenir de mon père, de ma famille.

Est-ce qu'Alice avait vu ceci ? Quand elle avait crié dans ma tête une seconde trop tard ? Étaient-ils déjà en train de pleurer ma perte ? Ce serait un coup dur pour Esme. Et Carlisle et Alice se blâmeraient... Et Bella.

La pensée de ce nom à elle seule provoquait une douleur plus intense que le feu qui me dévorait. Ne plus jamais la revoir, ne plus jamais toucher son chaud visage, ne plus jamais tenir son corps moelleux contre le mien... Cette brûlure n'était rien – perdre Bella était mon véritable enfer.

Et elle ? Qu'allait-elle faire ? Je savais que ma mort allait la détruire. Je pouvais seulement espérer qu'elle trouve son chemin vers le paradis pendant que je brûlais sans elle. J'aurais voulu crier pour libérer l'angoisse aggravée de la perte, hurler aux puissances qui avaient permis que cela se produise. Ma famille... Mes amis... Mon amour. C'était un prix trop élevé à payer.

« Écoute-moi donc revivre l'histoire de ma famille... » Poursuivit Voldemort. « Je deviens très sentimental, ma parole... Mais regarde, Harry ! Ma véritable famille revient... »

Avec le son de l'air qui se déplace rapidement et le bruissement des capes, les sorciers commencèrent à apparaître par transplanage dans le cimetière, cagoulés et masqués. Ils approchèrent prudemment, tel un chien qui irait vers l'alpha de sa meute, et avec un étonnement choqué. L'un d'entre eux tomba à genoux, baisant le bas des robes noires de Voldemort. « Maître... maître... » Les autres l'imitèrent avant de former un cercle... Il semblait y avoir des brèches laissées là volontairement – comme si des personnes en particulier allaient les combler, mais elles restèrent vides.

« Bienvenue, Mangemorts, » dit-il tranquillement. « Treize ans... treize ans depuis notre dernière rencontre. Pourtant, vous avez répondu à mon appel comme si c'était hier... Nous sommes toujours unis sous la Marque des Ténèbres, alors ! Le sommes-nous ? »

« Je sens la culpabilité, » dit-il. « Il y a une odeur de culpabilité dans l'air. »

Le son de sa diatribe était aussi acide à mes oreilles que la brûlure dans mon corps et la douleur de la perte de mon âme. Je voulais me fermer à cette douleur, ne plus rien percevoir, tout comme je voulais arrêter l'écoulement de la douleur et du désespoir mental. Qu'importait maintenant ?

C'est à ce moment-là que je me rendis compte que j'avais commencé à entendre avec mes propres oreilles et non pas seulement à travers les oreilles de Harry. Était-ce possible ? Les cadavres pouvaient-ils entendre ? Je réfléchis à la mécanique du processus. Un mouvement, même infiniment petit, était nécessaire pour faire vibrer le son contre le tympan. Qu'est-ce que cela signifiait ?

Je repensai à l'acte de ma mort. Elle s'était produite sous le sortilège d'Avada Kedavra. Mais le texte sur les vampires disait que nous ne pouvions pas être tués avec une telle malédiction. Les seules méthodes connues étaient en déchirant et en brûlant les morceaux, le feu des sorciers, et le feu des dragons. Pouvais-je être en vie alors ? J'essayai de bouger – non... J'étais toujours figé dans mon corps sans vie. Je ne pouvais pas respirer non plus, ni voir ni ressentir. Mais je pouvais entendre.

L'embrasement s'intensifia. Je réexaminai la situation avec ma nouvelle prise de conscience. Peut-être que je n'étais pas en enfer. Serait-ce autre chose ? C'était semblable à ma transformation – la combustion du venin qui transformait mon corps, le modifiait, le guérissait... C'était ça ! Mon corps était en train de guérir. Le pouvoir du sortilège devait avoir causé des dommages atroces à chaque partie de mon corps... L'espoir éclata en moi avec la brûlure qui était désormais la bienvenue.

« Doloris ! » Entendis-je Voldemort sommer d'un rire glacial, et l'un de ses disciples s'effondra par terre, plié de douleur. Même ceux qui affirmaient le suivre devaient souffrir. Cet homme était vraiment un monstre.

« Lève-toi, Avery ! » Dit-il doucement. « Debout. Tu demandes pardon ? Je ne pardonne pas. Je n'oublie pas. Treize longues années... Je veux le remboursement de treize ans avant de te pardonner. Queudver ici a déjà payé une partie de sa dette, n'est-ce pas, Queudver ? »

Il baissa les yeux sur la silhouette éplorée.

« Tu m'es revenu, pas par loyauté, mais par crainte de tes vieux amis. Tu mérites cette douleur, Queudver. Tu le sais, n'est-ce pas ? »

« Oui, maître, » gémit Queudver. « S'il vous plaît, maître... S'il vous plaît... »

« Pourtant tu m'as aidé à revenir dans mon corps, » continua Voldemort. « Aussi inutile et perfide que tu puisses l'être, tu m'as aidé... Et Lord Voldemort récompense ses assistants... » Il leva sa baguette et fouetta l'air avec celle-ci. Une traînée d'argent fondu jaillit de la baguette et flotta dans l'air, prenant la forme d'une main humaine, lumineuse comme la lune. Elle descendit et alla se fixer au poignet ensanglanté de Queudver. Il arrêta immédiatement de sangloter et regarda sa nouvelle main d'argent, fléchissant ses doigts. Il se pencha et ramassa une petite branche sur le sol, l'écrasant pour la réduire en poudre.

« Mon Seigneur, » murmura-t-il, « Maître... c'est magnifique... Merci... merci. » Il rampa vers Voldemort et baisa l'ourlet de ses robes.

« Que ta fidélité ne vacille plus jamais, Queudver. »

« Non, mon Seigneur... Jamais, mon Seigneur... » Il se leva et prit sa place dans le cercle.

Voldemort commença alors à s'adresser aux membres restants – les accusant de trahison et de manque de loyauté. Il les mit en garde de ne jamais le trahir à nouveau. Je ne tenais pas à écouter ses menaces. Je me demandais qui pouvait se lier à un tel homme... si on pouvait l'appeler ainsi. Je me rappelai la peur de Karkaroff quand il avait noté que la marque sur son bras devenait plus prononcée. Était-il ici ce soir ? Qui était présent dans cette assemblée ? Je commençai à noter les noms... Lucius Malefoy. Ce nom ne me surprit pas. Les Lestrange qui étaient toujours à Azkaban... Macnair avec le Ministère... Crabbe et Goyle – apparemment ils suivaient Malefoy père aussi religieusement que leurs fils suivaient le sien... Nott... Si jamais j'étais en mesure de retourner à Dumbledore, ces noms seraient importants. Qu'avait-il dit ensuite ? Il rallierait les Détraqueurs, les géants et les autres créatures... Je me demandais si les vampires roumains étaient inclus dans cette liste.

« Et ici nous avons six Mangemorts manquant à l'appel... » Il s'arrêta devant une grande brèche dans le cercle. « Trois sont morts à mon service. L'un a été trop lâche pour revenir... Celui-là va payer. L'un, je crois, m'a quitté pour toujours... Il sera tué, bien sûr... Et le dernier, qui demeure mon plus fidèle serviteur, a déjà réintégré mon service. »

Je réfléchis à qui pouvaient être ces trois-là. Certainement Karkaroff et Rogue – ils avaient tous les deux la marque... Et qui d'autre ? Ludo peut-être ? Et comment cadraient-ils ? Rogue était-il celui qui avait quitté Voldemort pour toujours comme le croyait Dumbledore, ou était-il celui qui avait réintégré son service ? Ou était-ce Karkaroff ?

Je me sentais fatigué, fatigué de cette douleur, fatigué de l'énergie qu'il fallait pour rester dans l'esprit de Harry. J'étais juste là, à écouter Voldemort parler et parler encore pour rétablir un certain équilibre avec les treize années où il n'avait pu le faire... Treize années d'amertume et de haine...

« Maître, nous voulons savoir... Nous vous prions de nous dire... comment vous avez réalisé ce... ce miracle... Comment vous avez réussi à revenir parmi nous... » Énonça la voix sournoise de Lucius Malefoy.

« Ah, c'est toute une histoire, Lucius, » débuta Voldemort, « et elle commence – et se termine – avec mon jeune ami ici. Vous savez, bien sûr, qu'on a dit de ce garçon qu'il avait causé ma chute ? Vous savez tous que la nuit où j'ai perdu mes pouvoirs et mon corps, j'avais essayé de le tuer. Sa mère est morte en tentant de le sauver, et lui a involontairement fourni une protection que j'avoue ne pas avoir prévue... Je ne pouvais pas toucher le garçon. Sa mère a laissé sur lui les traces de son sacrifice... C'est de la magie ancestrale, j'aurais dû m'en souvenir, j'ai été stupide de négliger cet aspect... mais peu importe. Je peux le toucher maintenant. »

J'entendis le cri dans la tête de Harry alors que Voldemort appuyait le bout glacé de son long doigt blanc contre lui. Il pensait que sa tête allait exploser de douleur. Allais-je retrouver l'usage de mon corps pour l'arracher à ce cauchemar ? Je ne pouvais que l'espérer.

« J'ai mal calculé, mes amis, j'en conviens. Ma malédiction a été déviée par le sacrifice insensé de la femme, et elle a rebondi sur moi. Aaaah... La douleur au-delà de la douleur, mes amis. Rien n'aurait pu me préparer à cela. » Je connaissais la douleur à laquelle il faisait allusion. J'étais en train d'en faire l'expérience à ce moment précis. « J'ai été arraché de mon corps, j'étais moins qu'un esprit, moins que le plus misérables des fantômes, mais malgré tout, j'étais vivant. Ce que j'étais, même moi je ne le sais pas... Moi, qui suis allé plus loin que quiconque sur le chemin qui mène à l'immortalité. Vous connaissez mon but – conquérir la mort. Et maintenant, j'ai été testé, et il semblerait que l'une ou plusieurs de mes expériences aient fonctionné... puisque je n'ai pas été tué, bien que la malédiction aurait dû le faire. Néanmoins, j'étais aussi impuissant que la créature vivante la plus faible, et sans ressources pour m'aider... comme je n'avais pas de corps et que tous les sortilèges qui auraient pu m'aider nécessitaient l'utilisation d'une baguette magique...

Je me rappelle seulement m'être forcé, sans dormir, sans me reposer, une seconde à la fois, à exister... Je me suis installé dans un endroit lointain, dans une forêt, et j'ai attendu... Sûrement que l'un de mes fidèles Mangemorts allait essayer de me trouver... L'un d'eux viendrait et effectuerait la magie qu'il m'était impossible de faire, pour me rendre un corps... Mais j'ai attendu en vain...

Il ne me restait qu'un pouvoir. Je pouvais posséder le corps d'autrui. Mais je n'osais pas aller là où il y avait abondance d'humains, car je savais que les Aurors étaient toujours éparpillés un peu partout, à ma recherche. Il m'est arrivé d'habiter le corps d'animaux – les serpents étant bien sûr ma préférence – mais je n'étais pas beaucoup mieux à l'intérieur d'eux qu'à l'état de pur esprit, parce que leurs corps sont mal adaptés pour faire de la magie... Sans compter que le fait de prendre possession de leurs corps raccourcissait leur vie. Aucun d'entre eux n'a duré longtemps...

Et puis... il y a quatre ans... les moyens nécessaires à mon retour ont semblé assurés. Un sorcier – jeune, sot et naïf – a croisé mon chemin. Oh, il constituait l'occasion dont j'avais rêvé... car il était professeur à l'école de Dumbledore... Il a été facile de le plier à ma volonté... Il m'a ramené dans ce pays, et après un moment, j'ai pris possession de son corps afin de le surveiller étroitement tandis qu'il obéissait à mes ordres. Mais mon plan a échoué. Je n'ai pas réussi à voler la Pierre Philosophale. Je ne me suis pas assuré de devenir immortel. J'ai été entravé... entravé une fois encore par Harry Potter...

Le serviteur est mort quand j'ai quitté son corps, et je me suis retrouvé plus faible que jamais je ne l'avais été auparavant. Je suis retourné dans ma cachette très loin d'ici, et je ne vais pas prétendre devant vous que je n'ai pas eu peur de ne jamais regagner mes pouvoirs... Oui, cela a peut-être été mon heure la plus sombre... Je ne pouvais pas espérer rencontrer un autre sorcier à posséder... et j'avais abandonné l'espoir, à présent, que l'un de mes Mangemorts se soucie de ce qu'il était advenu de moi...

Et puis, il n'y a même pas un an de cela, quand l'espoir que je nourrissais ne tenait plus qu'à un fil, c'est enfin arrivé... Un serviteur m'est revenu : Queudver ici, qui avait simulé sa propre mort pour échapper à la justice, a été chassé de sa cachette par ceux qu'il avait jadis considéré ses amis, et a décidé de retourner à son maître. Il m'a cherché dans le pays où, selon des rumeurs de longue date, je me terrais. Il a bien sûr été aidé par les rats qu'il a rencontrés tout au long du parcours. Queudver a une étrange affinité avec les rats, n'est-il pas vrai, Queudver ? Ses petits amis crasseux lui ont dit qu'il y avait un endroit, au fond d'une forêt albanaise, qu'ils évitaient, où les petits animaux comme eux trouvaient la mort quand une ombre obscure prenait possession d'eux... »

Ah, l'Albanie – non loin de la Roumanie où l'ancienne classe dirigeante vivait. Assez proche, même, pour être dans les limites des terres qu'ils revendiquaient...

« ... Il me l'a amenée. Et Bertha Jorkins, qui aurait pu tout ruiner, s'est plutôt avérée un cadeau au-delà de mes rêves les plus fous. Elle m'a dit que le Tournoi des Trois Sorcier aurait lieu à Poudlard cette année. Elle m'a dit qu'elle connaissait un Mangemort loyal qui serait on ne peut plus disposé à m'aider, si je pouvais communiquer avec lui. Elle m'a dit beaucoup de choses... »

Ce devait être ce Mangemort à qui il faisait référence comme étant son fidèle serviteur – mais qui ? Il avait dit quelqu'un à Poudlard... Il devait s'agir de la même personne qui avait trafiqué la Coupe pour qu'elle serve de portoloin – celui qui s'était assuré que Harry la touche... Est-ce que ça pouvait être Karkaroff ? Ou Ludo ? Tous les deux y avaient accès... Tous les deux avaient été dans le voisinage de l'école toute l'année...

Je me souvins des réunions acharnées de Ludo avec les gobelins... et de ses tentatives répétées d'aider Harry – de lui donner des conseils. Il semblait certainement désireux de voir Harry remporter le tournoi... Ce devait être le plan depuis le début – que Harry triomphe et aboutisse ici. J'aurais dû prendre la Coupe moi-même... Ainsi je serais le seul ici, dans ce cimetière, et Harry serait en toute sécurité dans l'enceinte de Poudlard – et Voldemort ne serait toujours qu'un grotesque petit morceau de chair.

Voldemort poursuivit en ronronnant. « J'étais prêt à embrasser de nouveau la vie mortelle, avant de courir après l'immortalité. J'ai baissé la barre de mes ambitions... Je me contenterais de mon vieux corps, et de mon ancienne force. Je savais que pour parvenir à cela – la potion qui m'a redonné vie ce soir est un vieux fragment de magie noire – j'aurais besoin de trois ingrédients puissants. Eh bien, l'un d'entre eux était déjà à portée de main, n'est-ce pas, Queudver ? La chair offerte par un serviteur...

Un os de mon père, naturellement, ce qui signifiait que nous devions venir ici, où il a été enterré. Mais le sang d'un ennemi... Queudver m'aurait fait utiliser n'importe quel sorcier, n'est-t-il pas vrai, Queudver ? N'importe quel sorcier qui m'avait détesté... comme beaucoup d'entre eux le font encore. Mais je savais lequel je devais utiliser si je voulais m'élever à nouveau, plus puissant que je ne l'avais été lors de ma chute. Je voulais le sang de Harry Potter. Je voulais le sang de celui qui m'avait dépouillé de mon pouvoir il y a treize ans, car ainsi la protection persistante un jour donnée par sa mère se retrouverait aussi dans mes veines...

Mais comment parvenir à Harry Potter ? Car il a été mieux protégé que même lui, je pense, ne le réalise. Protégé par des moyens imaginés par Dumbledore il y a très longtemps, quand l'avenir du garçon lui a été confié. Dumbledore a invoqué une magie ancestrale pour assurer la protection de l'enfant tant que son oncle et sa tante prennent soin de lui. Même moi, je ne peux pas le toucher là-bas... Et puis, bien sûr, il y a eu la Coupe du Monde de Quidditch... Je pensais que sa protection pourrait être plus faible sur les lieux de cet événement, loin des membres de sa famille et de Dumbledore, mais je n'étais pas encore assez fort pour tenter un enlèvement au milieu d'une horde de sorciers du Ministère. Et ensuite le garçon est retourné à Poudlard, où il est sous la surveillance assidue de ce fou amoureux des moldus du matin jusqu'au soir. Alors comment pouvais-je le prendre ?

Eh bien... en utilisant les informations de Bertha Jorkins, bien sûr. En me servant de mon fidèle Mangemort, en poste à Poudlard, pour m'assurer que le nom du garçon soit entré dans la Coupe de Feu. En me servant de lui pour faire en sorte que le garçon remporte le Tournoi – qu'il touche la Coupe des Trois Sorciers en premier – la Coupe que mon Mangemort avait changé en portoloin pour qu'il aboutisse ici, hors de portée de Dumbledore, de son aide et de sa protection, et dans mes bras qui l'attendaient. Et le voilà donc ici... le garçon qui, d'après la croyance populaire, avait été ma chute. »

« Doloris ! » L'entendis-je crier. La souffrance que dut alors endurer Harry, et qui le fit se crisper et se contracter de douleur, était beaucoup plus grande que celle que j'avais ressentie dans le labyrinthe – elle était comparable à ce que j'endurais actuellement. Peut-être était-ce parce que j'avais éprouvé une douleur plus grande avant... Peut-être était-ce parce que j'étais un vampire... J'essayai de bouger pour le sauver... J'étais toujours pétrifié, pris au piège dans mon corps. J'étais incapable de lui venir en aide, comme je l'avais été toute l'année...

Heureusement, Voldemort le libéra rapidement. « Vous voyez, je pense, à quel point c'était de la folie de croire que ce garçon puisse avoir jamais été plus fort que moi, » poursuivit-il. « Mais je ne voudrais pas qu'il y ait la moindre erreur dans l'esprit de quiconque. Harry Potter m'a échappé par un heureux hasard. Et je vais maintenant prouver mon pouvoir en le tuant, ici et maintenant, devant vous tous, alors qu'il n'y a ni Dumbledore pour l'aider, ni mère prête à mourir pour lui. Je vais lui donner sa chance. Il sera autorisé à se battre, et vous n'aurez plus aucun doute sur lequel de nous deux est le plus fort. Patiente encore un peu, Nagini, » murmura-t-il, et le serpent glissa dans l'herbe vers l'endroit où les Mangemorts regardaient la scène. Je me rappelai la vision de Harry, dans laquelle il avait été promis en repas au serpent géant. Il fallait que je trouve un moyen de parvenir à lui avant qu'il ne soit trop tard.

« Maintenant détache ses liens, Queudver, et redonne-lui sa baguette. »

Avec sa nouvelle main en argent, Queudver eut vite fait de détacher les cordes qui liaient Harry à la pierre tombale. Puis, marchant vers mon corps immobile, il ramassa la baguette de Harry et la lui tendit. Instable sur ses pieds, Harry jeta un coup d'œil autour de lui. Il était entouré de 30 Mangemorts qui avaient fermé le cercle sur lui alors qu'il faisait face à Voldemort.

« Tu as appris comment te battre en duel, Harry Potter ? »

Bon... Il se souvint du club de duel auquel il avait pris part deux ans plus tôt... Le seul sortilège que je connais, c'est Expelliarmus, et si d'aventure je suis assez chanceux pour le désarmer, ce n'est pas comme si les autres Mangemorts allaient me laisser partir.

« Nous nous inclinons devant l'autre, Harry, » dit Voldemort, se penchant un peu, mais gardant son visage de serpent levé vers Harry. « Viens, les subtilités doivent être respectées... Dumbledore aimerait que tu montres des manières... Fais ton salut à la mort, Harry... »

Le son de rires sans joie l'entoura...

Je vais mourir... Il n'y a personne ici pour me sauver maintenant... Mais je ne vais pas le laisser jouer avec moi... Je ne vais pas me soumettre à ses jeux...

« J'ai dit de t'incliner, » gronda Voldemort en levant sa baguette. Harry était tout à fait impuissant face à la force qui pencha son corps en avant.

« Très bien, » dit-il doucement, sa baguette toujours en l'air. « Et maintenant fais-moi face, comme un homme... Dos droit et fier, comme ton père quand il est mort... Et à présent – que le duel commence. »

En un éclair je sentis l'esprit de Harry exploser de douleur alors que Voldemort le frappait avec le sortilège Doloris. La douleur était si intense que Harry ne savait plus où il se trouvait... oubliant même la raison de ses convulsions et de ses hurlements... Je voulais crier pour lui, crier sous l'effet de notre douleur commune, crier le désespoir de la situation dans la laquelle nous étions actuellement.

Et puis cela prit fin. Harry demeura allongé sans bouger pendant un moment avant d'être capable de se remettre sur ses pieds. Il trébucha, affecté par la torture qu'il venait de subir combinée avec sa jambe blessée et son bras qui saignait... Il aurait été mal équipé pour combattre Voldemort au meilleur de sa forme – et c'était loin d'être le cas aujourd'hui. Ce n'était pas un duel équitable. Il n'y avait pas moyen qu'il puisse gagner.

« Une petite pause, » dit Voldemort, la voix teintée d'excitation frénétique. « Une petite pause... C'était douloureux, n'est-ce pas, Harry ? Tu ne veux pas que je le fasse à nouveau, hein ? »

Et maintenant je vais mourir... comme Edward... Je peux le voir dans ses yeux... C'est la fin... Pas besoin de lui répondre – ça ne changera rien de toute façon...

« Je t'ai demandé si oui on non tu voulais que je le refasse ? » Continua-t-il. « Réponds-moi ! Impero ! »

Une vague d'euphorie déferla sur Harry... comme s'il ne se souciait plus de ce qui allait lui arriver... Il lutta contre elle. Tu n'as qu'à répondre 'non'... Tu n'as qu'à répondre 'non'... Tu n'as qu'à répondre 'non'... Entendit-il dans son esprit... JE NE LE FERAI PAS... Tu n'as qu'à répondre 'non'... JE NE LE FERAI PAS, JE NE LE DIRAI PAS... Tu n'as qu'à répondre 'non'... Tu n'as qu'à répondre 'non'...

« JE NE LE FERAI PAS ! » Les mots fusèrent de la bouche de Harry. La sensation d'euphorie se dissipa comme une éclaboussure d'eau froide remplacée par une sensation de brûlure alors que Voldemort lui administrait le sortilège Doloris une autre fois.

« Tu ne le feras pas... Tu ne vas pas dire 'non' ? Harry, l'obéissance est une vertu que je dois t'apprendre avant de mourir... Peut-être une autre petite dose de douleur ? »

Je voulais grogner tandis qu'il levait de nouveau sa baguette, sachant ce qui allait se passer. Mais Harry leva sa baguette lui aussi. Il laissa ses réflexes prendre le contrôle et s'enleva du chemin en plongeant derrière la pierre tombale en marbre à laquelle il avait été attaché peu de temps auparavant. Il se regroupait, se préparant à se défendre en cas de besoin... Mais il n'y avait pas moyen... Il n'était pas de taille.

J'utilisai chaque once de puissance mentale que je possédais pour forcer mon corps à bouger – concentré sur lui comme j'avais été concentré sur mon bouclier. Il n'y avait rien – pas même un souffle. Qu'arriverait-il à Harry si je ne pouvais pas le sauver ? C'était clair – il mourrait. Et je resterais ici dans le cimetière...

Il est certainement dans cette direction. Je peux le sentir – je peux sentir son esprit... La voix mentale de Demetri franchit le vacarme. Il m'avait traqué jusqu'à cet endroit et avait convaincu les autres de le suivre. Il était confiant, mais je pouvais entendre le doute dans au moins un de leurs esprits.

Il nous a déjà entraînés sur une fausse piste la dernière fois que nous étions ici... Je pense qu'il est de moins en moins efficace... Peut-être que je devrais lui rappeler...Jane considéra la possibilité d'utiliser son pouvoir. Combien elle ressemblait à Voldemort...

Curieux... Il était en Écosse... Maintenant ici en dehors de cette petite ville galloise... Edward serait-il doué d'une manière que je n'avais pas envisagée ? Ou y a-t-il quelqu'un d'autre avec lui ? L'esprit insatiable d'Aro se rapprochait...

Je pouvais tous les entendre à présent. Tous les quatre approchaient – Demetri, Jane, Alec et Aro. Qu'allaient-ils faire s'ils me trouvaient ici ? Me tuer ou me sauver ? Combattraient-ils les sorciers ? Et qui serait le vainqueur dans cette bataille opposant quatre vampires à trente et un sorciers ? Et Harry dans tout ça ? Je sentis un désir ardent de secouer la tête, mais elle demeura immobile... Aucun scénario acceptable ne pourrait résulter de leur arrivée. S'ils réussissaient à vaincre les sorciers et qu'ensuite ils me tuaient, cela détruirait Bella, et causerait une peine immense à ma famille. S'ils me sauvaient, Aro lirait mon esprit et saurait que Bella était toujours humaine... et l'emplacement de l'école serait découvert, de même que notre but ici. Dans les deux cas de figure, Harry allait mourir... Les Volturi n'avaient que faire d'humains connaissant leur existence, même ceux qui étaient magiques... Et s'ils perdaient la bataille... Si les sorciers triomphaient et que les Volturi mouraient – est-ce que les sorciers seraient alors alertés de la présence de vampires parmi eux ? Non, aucun doute que cela ne ferait qu'empirer les choses...

L'urgence de quitter les lieux se fit plus criante. Mais je ne pouvais pas. Il valait mieux que je meure maintenant que de les ramener à Poudlard et à Bella... Bella... J'avais besoin d'elle. Et d'une façon ou d'une autre elle avait besoin de moi... Si seulement je pouvais lui tenir la main en ce moment... la toucher une dernière fois... J'aurais voulu que mon corps puisse bouger juste assez pour toucher le portoloin et retourner là-bas... Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas abandonner Harry.

« Avada Kedavra, » entendis-je la voix glaciale crier triomphalement, puis je vis la bande verte d'énergie magique serpenter à toute vitesse vers Harry. Ainsi donc c'était la fin...

« Expelliarmus, » cria simultanément Harry, envoyant une bande d'énergie rouge vers Voldemort.

Les deux sortilèges se rencontrèrent à mi-chemin, se transformant en une bande d'énergie reliant les deux baguettes, ni verte ni rouge, mais plutôt dorée... L'énergie déferla à travers les deux adversaires, les soulevant dans les airs... Ils survolèrent le terrain et atterrirent à un endroit où il n'y avait pas de pierres tombales... Les Mangemorts se regroupèrent rapidement autour d'eux.

« Qu'est-ce qu'on fait ? » Cria l'un d'eux.

Le fil de lumière dorée explosa en des centaines de brins d'or, s'étendant autour de Harry et Voldemort, tissant une toile de lumière les protégeant des Mangemorts.

« Ne faites rien, » Hurla Voldemort, le triomphe ayant quitté ses yeux, remplacé par un choc face à la tournure des événements. « Ne faites rien à moins que je ne vous l'ordonne ! »

Dans l'esprit de Harry, j'entendis alors le plus beau chant, un chant d'oiseau... Le chant du Phénix, nota-t-il... Ce chant était silencieux à mes oreilles – résonnant seulement dans la tête de Harry. Puis, comme un vieil ami, il entendit la voix de Dumbledore. « Ne brise pas la connexion. »

Je sais... Songea-t-il alors qu'il luttait contre la volonté de Voldemort, la magie circulant continuellement entre les baguettes, semblant se déplacer davantage vers l'une, puis vers l'autre.

Harry était pris au piège dans une bataille de volonté et de force contre Lord Voldemort, tenant miraculeusement le coup pour le moment, mais ça ne pourrait pas durer éternellement... Je réfléchis plus intensément à la façon dont je pourrais éventuellement m'échapper de ce corps dans lequel j'étais emprisonné... Il n'avait jamais pris autant de temps pour guérir... Dans un ultime effort, j'essayai d'accéder à Bella comme je l'avais fait durant la première tâche. Accéder à sa force, à une connexion, ne fut-ce que pour sentir sa présence dans ma vie une dernière fois... J'étais sûr, à présent, que nous étions tous les deux sur le point de mourir, que Voldemort batte Harry ou que les Volturi arrivent avant la conclusion de leur combat...

La présence de Bella déferla sur moi comme un baume apaisant, et je pus la sentir comme si elle était juste à côté de moi. À cet instant, il n'y avait plus de douleur, plus de brûlure... Je pouvais bouger, je pouvais sentir, je pouvais marcher, non, courir... Je courus rejoindre Harry à la vitesse d'un vampire, pénétrant facilement dans la toile magique, étonné qu'aucun des Mangemorts n'essaye de me stopper. « Tiens bon, Harry, » dis-je en planifiant notre évasion. Même si j'étais ultra rapide, j'aurais besoin d'une diversion si je voulais nous ramener au portoloin avant que l'un des Mangemorts n'attaque.

Soudain, un homme fantomatique surgit de la baguette de Voldemort... Il appela Harry. « Il était un véritable sorcier, alors ? Il m'a tué, c'est ce qu'il a fait... Combats-le, mon garçon. »

Une autre silhouette émergea, une femme cette fois-ci. « Ne lâche pas maintenant ! » S'écria-t-elle. « Ne le laisse pas t'avoir, Harry – ne lâche pas ! »

Une autre tête apparut à l'extrémité de la baguette de Voldemort. Une jeune femme avec de longs cheveux... Harry sursauta en reconnaissant son visage... Sa mère, Lily Potter... Et peu de temps après, un jeune homme avec les mêmes cheveux sombres en bataille que Harry... Son père, James.

« Quand la connexion sera rompue, nous allons persister pendant seulement quelques minutes, » expliqua sa mère, « mais nous allons te donner le temps... Tu dois te rendre au portoloin, il te permettra de retourner à Poudlard... Est-ce que tu comprends, Harry ? »

« Oui, » souffla-t-il.

Parfait. Pourvu que ce soit suffisant. Je regardai en arrière pour m'assurer que je connaissais l'emplacement exact du portoloin. Nous n'avions pas de temps à perdre. C'est alors que je vis mon corps, gisant toujours immobile sur le sol... J'étais sous le choc... Je baissai les yeux sur mes jambes, mes bras, mes mains – j'étais une version transparente de moi... Est-ce que ça voulait dire que j'étais vraiment déjà mort ?

Les Volturi étaient proches. Ils arriveraient dans moins d'une minute... Nous manquions de temps... Ils ne fallait pas qu'ils trouvent mon corps si c'est tout ce qu'il restait de moi...

« Harry, » marmonnai-je, espérant qu'il puisse m'entendre... Il se retourna en reconnaissant ma voix. « Ramène mon corps avec toi, tu veux bien ? »

« Je le ferai, » gémit-il sous l'effort qu'il devait fournir pour repousser la magie.

« Fais-le maintenant, » murmura son père. « Prépare-toi à courir... Fais-le maintenant... »

« MAINTENANT ! » Cria Harry, et plusieurs choses se produisirent en même temps. Le sortilège se relâcha subitement et les silhouettes grisâtres attaquèrent Voldemort. Harry courut à toute allure jusqu'à mon corps et le portoloin. Je me sentis tiré avec lui.

« Pétrifiez-le ! » Hurla Voldemort.

Harry plongea derrière une pierre tombale en marbre. « Impedimenta. » Il pointa sa baguette au-dessus de sa tête... J'entendis quelqu'un tomber...

« Restez à l'écart ! Je vais le tuer ! Il est à moi ! » Cria Voldemort.

Harry bondit, se précipitant sur la Coupe tout en passant son bras autour de ma poitrine... Je me sentis aspiré dans mon corps alors que Harry criait « Accio ! »

J'entendis un chœur de quatre grognements sauvages alors que les Volturi sortaient de la forêt à l'autre bout de la clairière et s'avançaient vers le rassemblement de sorciers. C'est la dernière chose dont j'eus conscience...

Puis tout devint noir...

Continue Reading

You'll Also Like

41.5K 1.2K 48
Hermione et Jacob Crossever Twilight et Harry potter traduction de l anglais en français trouvé sur internet si quelqu'un sait l auteur merci de me p...
148K 7.9K 163
Dans les rues animées de Los Angeles, où chaque appel d'urgence peut changer le cours d'une vie, une connexion unique brille entre deux hommes : Buck...
56.6K 824 54
Tu es tp tn, une jeune femme de 18 ans portant le poids d'un passé douloureux, dont les cicatrices refont surface. Lorsque tu rencontres Inoxtag, tou...
201K 7K 65
Les planètes n'étaient pas alignées en leurs faveurs, mais le destin à bien fait les choses.