On est lundi et aujourd'hui, je pars. Finalement, c'est dur pour moi mais je n'ai pas le choix. Je serai plus heureuse ailleurs. J'ai fini de préparer mes affaires, Aurelie me retrouvera là-bas dans quelques temps. Je pars en direction du stade pour finir de vider mon bureau et dire au revoir au président. Finalement, les plans ont changés. C'est le président qui leur expliquera mon départ ce soir pour la simple bonne raison qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'entrainement et que je dois partir. De plus, leur expliquer mon choix ne ferait que de m'enfoncer un peu plus dans ma souffrance de devoir les quitter.
J'arrivais près de mon bureau, quand un bruit violent venant du gymnase me fit aller voir ce qui s'y déroulais.
Dries speaking
Elle s'en va, j'ai tout raté. Maintenant, c'est trop tard. On pense tout le temps que l'on aura le temps pour faire les choses. Et bien, elle a été plus rapide que moi vu qu'elle s'en va. Tout ça à cause d'un stupide pari et de notre pauvre supériorité masculine.
Et maintenant plus un goal ne rentre. Décidément, en ce moment rien ne va plus. Le ballon me revient. Va savoir pourquoi je le prends et l'envoi balader de toutes mes forces contre une barrière à côté du goal.
Sophie speaking
Le bruit provenant du terrain m'a interpellée. En arrivant près de la porte j'ai aperçut Dries. Je suis restée derrière la porte, de façon à ce qu'il ne me voit pas. Il m'avait l'air véritablement mal en point. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui arriver ? Mon départ y serait pour quelque chose ?
Dries : Et merde, pour une fois que je tombe sur une fille bien, elle se barre à l'autre bout du pays à cause de moi.
Sophie speaking
Cette phrase confirme bien mes pensées. Que dois-je faire ? Car oui moi aussi je ne veux pas le quitter mais en même temps rien ici ne pourra nous faciliter notre éventuelle relation. Que dois-je vraiment faire ? Écouter la raison ou le cœur ?
Je suis dans mon ancien bureau assise dans mon fauteuil quand tout à coup.
Président : Melle Vanleur, je pensais que vous étiez déjà partie ?
Sophie : J'allais y aller.
Président : Nous quitter s'avère plus difficile que vous ne l'auriez imaginé ?
Sophie : En effet, vous avez tout à fait raison. Je pensais que cela serait plus facile.
Président : L'équipe remporte haut la main les victoires et tout le monde vous apprécie pour vos compétences professionnelles et vos méthodes d'entrainements.
Sophie : Merci.
Président : Ce n'est que la vérité. J'aimerais vraiment que vous restiez parmi nous. L'équipe a besoin de vous, c'est votre équipe et vous avez besoin de cette équipe même si vous essayez à ce moment précis de vous convaincre du contraire.
Sophie : Et si je ne restais que pour de mauvaises raisons ?
Président : Vouloir réussir professionnellement et assumer une équipe aussi bien dans les victoires que dans les défaites est loin d'être une mauvaise raison. Réfléchissez-y bien. Tenez.
Sophie : Qu'est-ce que c'est ?
Il ne m'a pas répondu et est parti de mon bureau. Je regarde ce qu'il m'a donné, c'est ma lettre de démission. Je fais quoi moi maintenant ? Il n'a pas vraiment compris ma phrase de tout à l'heure, si je ne reste qu'à cause de lui... Est-ce une bonne raison de renoncer à une nouvelle vie ? J'ai largué mon copain Quentin pour ma carrière et là je renoncerais à elle juste pour un homme avec lequel il ne s'est jamais rien passé et qui n'a pas franchement une super réputation ?
Le lendemain.
Sophie : Aller les gars, c'est partis pour 15 minutes de course.
L'entrainement s'est déroulé dans une super ambiance. Dries n'a pas arrêté de me regarder. La fin de l'entrainement venait de sonner. Tous les joueurs étaient partis, moi je suis allée dans mon bureau. La porte s'ouvrit aussi vite que je venais de la fermer.
Dries : Pourquoi tu n'es pas partie ?
Sophie : Tu pourrais peut être frapper avant d'entrer comme ça dans mon bureau ?!
Dries : On s'en fou. Pourquoi n'es-tu pas partie ?
Sophie : Je n'ai pas pu.
Dries : Pourquoi ?
Sophie : Bruxelles c'est devenu ma ville. Aurelie est bien ici quand elle y est bien sur. Mais le principal, c'est qu'il a fallu que je me rende à l'évidence que j'aime vous entrainer. Je suis fière de vous. Je ne pouvais pas vous laisser maintenant, la victoire de la coupe du monde est trop proche.
Dries : Donc tu es restée ?!
Sophie : Oui, comme tu le vois bien. L'équipe a besoin de moi.
Dries : C'est la seule raison ?
Sophie : Bien sur. A quoi t'attendais-tu ?
Dries : Tu n'es pas restée pour moi ?
Sophie : Pourquoi donc je serais restée pour toi ?
Dries : Je ne sais pas. Je ne sais plus quoi penser avec toi.
Sophie : Il n'y a rien entre nous et il n'y aura jamais rien. Si tu permets, j'aimerais rentrer chez moi.
Je suis partie en laissant encore une fois Dries planté dans mon bureau. Ce que je venais de lui dire me faisait vraiment mal au cœur. Je lui ai dit que j'étais restée pour l'équipe alors que je suis restée pour lui. Je suis confuse, je ne sais pas ce que je ressens pour lui mais il n'y a aucun doute sur le faite que j'ai besoin de lui à mes côtés.
Je suis chez moi quand le téléphone se mit à sonner.
Sophie : Allo.
Marie : Coucou, ma Soph. Comment vas-tu ? Comment est ta nouvelle ville ?
Sophie : Toi tu as vu ton beau-frère.
Marie : Pourquoi dis-tu ça ?
Sophie : Car tu sais très bien que je suis restée à Bruxelles autrement tu ne m'aurais pas immédiatement demandé comment étais ma ville. Tu aurais commencé ton interrogatoire par As-tu fait bon voyage ? Par trop d'emmerdes sur la route ou...
Marie : C'est bon j'ai compris. Oui, je l'ai vu. Il m'a dit que vous aviez discutés.
Sophie : On s'est quittés y a tout juste un quart d'heure et tu es déjà au courant ?!
Marie : Tu aurais du me le dire.
Sophie : J'ai pris la décision juste avant mon entrainement.
Marie : Tu as dit quoi à l'autre équipe ?
Sophie : J'ai dis que je tenais à finir ce que j'avais commencé ici. Que je ne pouvais pas abonner l'équipe en plein tournoi
Marie : Il a rien dit que tu le plantes comme ça ?
Sophie : Au contraire, il m'a dit que c'était tout à mon honneur de finir ce que j'avais commencé et que si un jour j'avais besoin, que je n'hésite pas à le recontacter.
Marie : C'est quelqu'un de bien.
Sophie : Oui, espérons juste que j'ai fais le bon choix.
Marie : Pourquoi ? Tu en doutes ?
Sophie : On est jamais sûrs des décisions que l'on prend.
Marie : Tu as pris les bonnes décisions.
Sophie : On verra bien. Au faite qu'est-ce que Dries t'a dit exactement ?
Marie : Que tu étais restée pour l'équipe mais j'ai bien vu que cette raison ne lui satisfaisait guère.
Sophie : Aller, pose-moi la question qui te brule les lèvres depuis le début de la conversation.
Marie : Je n'ai rien à te demander de spéciale. Je ne peux tout simplement pas appeler une amie pour avoir de ses nouvelles ?
Sophie : Mar', on se connaît un peu maintenant. Je sais très bien que tu veux me demander un truc.
Marie : T'as gagné.
Sophie : Tu vois je le savais. Depuis tout à l'heure je te raconte des trucs pas intéressants juste pour te faire un peu chier.
Marie : Ce n'est pas très sympa.
Sophie : Dis-moi.
Marie : Tu vas me répondre franchement ?
Sophie : Oui bien entendu. De toute façon, tu connais déjà la réponse.
Marie : Donc tu connais ma question ?
Sophie : Bien entendu Mar'.
Marie : Alors réponds.
Sophie : J'ai envie de te l'entendre me la poser.
Marie : Ca ne changera en rien ta réponse.
Sophie : C'est toi qui vois. Mais si tu ne la pose pas, je ne répons pas.
Marie : Est-ce que tu es restée pour Dries ?
Sophie : Oui. Marie tu es toujours là ?
Marie : Ah oui. À vrai dire ? Je connaissais la réponse vu que je connais tes sentiments pour Dries. Mais tu m'as répondu si...
Sophie : Je t'ai juste dit la vérité. Je suis aussi restée pour l'équipe.
Marie : Ca je n'en doute absolument pas. Mais pourquoi tu as dit le contraire à mon beau-frère ?
Sophie : Dis donc tu en sais des choses. Il te raconte tout ?
Marie : Oui, quand il ne va pas bien ou que quelque chose le dérange, il trouve toujours une excuse pour venir chez moi quand Antoine bosse et me parler.
Sophie : Dans un autre contexte, ce que tu viens de dire, ça pourrait prêter à confusion. Il est si déboussolé que ça ?
Marie : C'est bien la première fois que je le vois aussi perdu. Pourquoi tu ne lui as pas dit ? Je sais très bien qu'on ne sait jamais ce qu'il ressent. Bon cela n'est pas une raison pour ne pas lui dire la vérité.
Sophie : Le problème ne vient pas de là. Ca peut paraître étrange mais je lui fais confiance. Le problème c'est qu'il est interdit d'entretenir des rapports avec les joueurs autres que professionnels. Déjà qu'on s'est embrassés.
Marie : Tu préfères ton boulot à ton cœur ?
Sophie : Je me protège.
Marie : Je te comprends très bien. Mais es-tu sure que vous êtes heureux comme ça chacun de votre coté ?
Sophie : On n'a pas vraiment le choix.
Marie : Bon, si tu as besoin de parler, je suis là. N'hésite surtout pas.
Sophie : Je le sais. Ne t'en fait pas. Et ça se trouve dans quelques temps, on fera chacun notre vie séparément.
Marie : Oui, on verra ce que l'avenir nous réserve. Bisous.
Sophie : Bisous à vous tous. Et embrasse bien Matt de ma part.
Marie : Je n'y manquerai pas.