Va-t'en guerre

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Le lendemain, Haku, Suigetsu et Hitomi se retrouvèrent au terrain d'entraînement qu'elle les avait vus utiliser la veille. Un jeune homme que la Konohajin n'avait encore jamais rencontré s'approcha d'une démarche incertaine, les joues déjà rougissantes. Sa stature menue ne payait pas de mine mais elle le reconnut immédiatement à ses lunettes et à ses cheveux bleu pâle coupés courts. Chôjûrô, le porteur de Hiramekarei. L'épée était accrochée dans son dos, une position bien peu pratique pour n'importe qui d'autre qu'un maître du kenjutsu – elle savait que c'était le cas de ce shinobi, quand bien même il avait l'air aussi menaçant qu'un chaton détrempé.

— B-bonjour, Senjin-san, j'ai beaucoup entendu parler de vous.

Elle s'inclina légèrement devant lui quand il eut redressé la tête, un sourire un peu trop rayonnant pour être tout à fait sincère aux lèvres. Il rougit de plus belle quand son regard rencontra le sien.

— Enchantée, Chôjûrô-kun ! Tu peux m'appeler Eien, nous sommes égaux ici, pas vrai ?

— Ou-oui. D'accord. Je ferai ça, merci.

Elle se tourna vers Haku, qui souriait avec sa douceur habituelle, ses doigts fins entremêlés à ceux de Suigetsu.

— Haku, tu es sûr que tu ne veux pas m'affronter en premier ? Toi, au moins, tu sais à peu près de quoi je suis capable.

— Justement. Chojûrô-kun fait des merveilles face à l'inconnu.

Elle détecta juste un grain d'humour dans son ton, dans la courbe de son sourire, qui lui disait que c'était vrai mais qu'il voulait surtout qu'elle se défoule sur quelqu'un avant de la rencontrer sur le terrain. Comme si elle allait botter gratuitement les fesses de Chôjûrô... Elle ne voulait pas terroriser le pauvre garçon. Elle lui jeta un petit coup d'œil, aussi détendue et amicale que possible dans cet environnement encore inconnu.

— Si ça te va, ça me va aussi.

— Au-aucun problème, Sen... Eien-san. Vous voulez suivre des règles en particulier ?

Elle haussa les épaules, s'étirant de tout son long comme en préparation du combat.

— Pas de blessure qui pourrait nous envoyer à l'infirmerie, on s'arrête quand l'un accepte sa défaite ou au premier sang versé et, bien entendu, pas de coup mortel ?

— Je m'attendais à ce que vous me disiez de laisser Hiramekarei en dehors de ça.

— Pourquoi je ferais ça ? J'ai aussi mes armes spéciales, après tout.

Il la considéra d'un regard prudent, comme s'il remarquait seulement à l'acier qui se cachait dans le ton de sa voix l'adversaire qu'elle représentait. Finalement, il acquiesça et la suivit au centre du petit terrain d'entraînement. Il s'agissait d'une simple surface circulaire délimitée par un cordon de pierres – le campement ne pouvait guère se permettre mieux. Elle ne voyait pas l'utilité d'impliquer le Dieu de la Foudre, même si elle avait déjà posé plusieurs balises dans le camp durant l'après-midi, la veille. Cela dit, il y avait assez de place pour utiliser ses affinités sans risquer de noyer une tente, et elle pouvait se reposer à la fois sur le Shunshin et sur son sabre. Elle ne manquait pas d'atouts.

— Commencez ! lança Suigetsu quand ils se furent salués.

Chôjûrô agit en premier, fendant l'air de sa lame dans la direction d'Hitomi, mais elle n'était déjà plus là. Son Shunshin pailleté, qui arracha à Haku un petit couinement de joie, l'amena quelques mètres sur la gauche, lui donnant à peine assez de temps pour un Bouclier Aqueux qui résista tout juste au second assaut. La jeune fille repoussa son adversaire d'une bourrade et disparut à nouveau tandis qu'il prenait de l'élan pour un nouveau coup.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant