Un rayon de soleil

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Hitomi vacilla aux côtés d'Ensui ; avant qu'il puisse esquisser un geste pour la stabiliser, elle s'élança en direction du chakra si tendre, si familier. Le Jônin derrière elle jura puis se rua à sa suite. Ni l'une ni l'autre ne pouvaient utiliser leur chakra et passer par les toits, aussi avait-il l'avantage avec ses longues jambes et une endurance bâtie au feu des nécessités. Il finit par attraper son bras, serrant accidentellement assez fort pour laisser un bleu.

— Stop, gronda-t-il à son oreille d'une voix dure. Naruto ne sait même pas à quoi tu ressembles là, maintenant. Et il n'est pas seulement avec Jiraiya-sama. Prends deux minutes et essaye de deviner qui se tient à ses côtés.

Elle lutta d'abord, aggravant sans le vouloir l'emprise qu'il avait sur sa chair, puis laissa à contrecœur ses muscles se dénouer quand elle comprit qu'il ne la relâcherait pas. Elle ferma les yeux, procéda à l'ouverture de son sixième sens avec la plus grande prudence et se raidit à nouveau quand elle comprit qui, exactement, se trouvait aux côtés de Naruto et Jiraiya. Elle jura à son tour, les dents serrées, une frustration brûlante courant sans pitié au travers de son corps. Elle voulait tant se ruer dans la direction de son frère que c'était physiquement douloureux. Yugito, encore groggy de son anesthésie, les rejoignit quelques instants plus tard.

— Pourquoi vous êtes partis d'un coup comme ça ? grogna la jinchûriki d'un ton légèrement offensé.

— Eien-chan a cru voir un ami dans la foule, mais elle s'est trompée. Revenez à l'hôtel avec nous, s'il vous plaît, Yugito-san. Vous pourrez vous y reposer le temps que les effets de l'anesthésie s'estompent.

Il y avait une telle détermination dissimulée dans le ton d'Ensui que la jinchûriki comprit son but véritable : discuter là où ils ne pourraient être entendus. Elle accepta, curieuse de savoir ce qui se cachait derrière une telle attitude. Hitomi se laissa traîner en direction de l'hôtel, l'air malheureuse et languissante. Ensui ne montra pas de pitié cette fois, refusant de dévier à nouveau de leurs plans quand ils pouvaient s'en passer. Il avait raison, mais sa pupille avait l'impression que son cœur se déchirait en deux.

— Bon, vous voulez me dire pourquoi vous vous comportez comme ça ? demanda Yugito quand elle eut mis en place les sceaux d'isolement dans la chambre d'hôtel.

Avec un petit soupir déchirant, Hitomi s'effondra sur le canapé comme une poupée de chiffon, son attitude criant si fort « Nara » que le cœur d'Ensui frémit d'un puissant sentiment d'appartenance.

— Nous avons repéré la signature de Naruto Uzumaki-Yûhi, le frère adoptif d'Hitomi, répondit le maître d'une voix ferme malgré les émotions qui le secouaient.

— Attendez, vous voulez dire le frère jinchûriki d'Hitomi ? Pourquoi ne pas être allés le voir ?

Hitomi enfouit son visage dans ses mains en grognant, si bien que ce fut encore son maître qui répondit en son nom.

— Naruto ne sait pas que sa sœur se dissimule sous une autre identité... Et comme si ça ne suffisait pas, il est escorté de nul autre que votre confrère jinchûriki, Killer Bee. Le plan que vous nous avez donné à ce sujet me semble assez sûr pour ne pas vouloir en dévier.

Le visage de Yugito s'éclaira de compréhension. S'il n'y avait que ça, elle pouvait très certainement donner un petit coup de main à la jeune fille qui lui avait offert une mesure de protection contre une menace sans rien demander en retour. Elle se leva, un sourire déterminé sans doute capable de faire frémir le plus solide des shinobi sur les lèvres, et se dirigea vers la porte.

— Je vais emmener Bee-chan boire un verre et décider si je dois lui botter le cul en long et en large d'un terrain d'entraînement pour qu'il accepte ton sceau, gamine. Tu veux que j'en profite pour passer un message à ton frère ?

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant