La réunion des Sannin

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Le lendemain matin, Hitomi fut réveillée en sursaut par un immense fracas. Elle s'habilla à toute vitesse, remerciant le ciel d'avoir toutes ses armes à portée de main, et sortit d'un bond par la fenêtre. Devant l'hôtel se trouvaient déjà ses compagnons, mais ni Shizune ni Tsunade, qui avaient pourtant passé la nuit dans une chambre voisine, n'étaient là. Un rapide passage dans sa Bibliothèque indiqua à Hitomi que le chakra des deux femmes avait disparu depuis longtemps de l'endroit... Et lui permit de sentir l'aura qui hantait encore ses cauchemars.

— Orochimaru, grogna Jiraiya. On dirait que tu avais raison, Hitomi-chan.

Elle avait pâli en refermant la porte de la cage où dormait les sensations de ses méridiens à toute volée comme si s'immerger en elles l'avait brûlée. C'était le cas. La langueur pour le carnage et le sang que dégageait Orochimaru lui semblait toxique, sa simple proximité lui souillait le corps et l'âme.

— I-il est sans doute là pour Tsunade-sama. On ne peut pas les laisser...

— Non, on ne peut pas. En route.

En silence, les cinq ninjas se déployèrent en flèche, Hitomi et Naruto chacun coincés entre Jiraiya d'un côté et l'un des deux déserteurs de l'autre. De cette façon, ils étaient protégés, comme les membres les plus faibles d'une unité devaient l'être. À l'intérieur d'Hitomi, le Murmure hurlait sa rage et sa soif de sang et de destruction, mais une autre voix, plus raisonnable et pourtant terrifiée, la suppliait de faire demi-tour, de s'enfuir aussi loin que possible. Elle n'écouta ni l'une ni l'autre, s'enfermant dans le manteau de détermination glacée qu'elle s'était soigneusement préparé en prévision d'une telle rencontre.

Le célèbre château de Tanzaku n'était plus qu'un tas de gravas d'où fuyaient des dizaines de civils. Certains étaient sans doute morts écrasés à l'intérieur, mais Hitomi ne pouvait les regretter, pas maintenant. Elle n'en avait ni le temps ni l'énergie, pas si elle voulait avoir une toute petite chance de survivre face à de tels opposants. Ils étaient là tous les deux, Orochimaru et Kabuto, dressés devant Tsunade et Shizune comme deux ombres menaçantes. Même de là où elle se trouvait, Hitomi pouvait dire que la princesse des Senju avait refusé le marché tout net, cette fois.

Jiraiya arriva en premier, mais Naruto et elle étaient sur ses talons, Zabuza et Haku sur les leurs. Sans perdre de temps, Hitomi dégaina, se positionnant juste devant les deux médics pour les protéger, les défendre – elles n'en auraient pas eu besoin, si Tsunade n'avait pas été pétrifiée à la vue de la moindre goutte de sang. Jiraiya et son ancien coéquipier échangèrent quelques piques sèches et cruelles, l'ermite avança d'un pas et la jeune fille vit quelque chose qui la sidéra.

À Konoha, personne n'avait pu décrire exactement les blessures d'Orochimaru – personne, mis à part les quelques ANBU qui étaient allés porter secours au Hokage et n'iraient certainement pas répandre d'aussi dangereux secrets dans tout le village. Le souffle lui manqua quand elle vit la masse de chair brisée et noircie qui restait de ses mains. Ses bras semblaient aller bien, mais ses mains, ses doigts... Il ne pouvait sans doute pas former la moindre mudra avec des membres dans un tel état. Elle ne devait cependant pas laisser cette constatation la galvaniser inutilement : elle savait que le serpent n'avait pas besoin de ça pour être un terrible opposant.

— Ce n'est pas la peine, Orochimaru-kun ! lança Tsunade derrière son dos d'une voix cruelle. Va te trouver une autre médic.

— Oh, mais ma chère, je ne t'ai pas demandé ton avis. Tu me soigneras, de gré ou de force. J'ai les moyens de te faire obéir.

— Pour ça, il faudra d'abord réussir à l'atteindre, grogna Hitomi en retour.

Le regard du Sannin exprima une légère surprise, teintée de dédain, en se posant sur elle.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant