Retour en triomphe

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Les deux jours suivants furent particulièrement tranquilles pour Hitomi. Peut-être même un peu trop... Tsunade ne la laissait sortir du lit que pour des périodes courtes, à condition qu'elle se ménage, et la menaçait de l'attacher au lit si elle tentait de se lancer dans quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à un entraînement. Personne ne pouvait oublier la force terrifiante de la médic dans leur petit groupe – la dernière fois qu'elle avait perdu au poker contre Jiraiya, elle avait encastré une table de nuit tout entière dans le mur opposé de la chambre. La jeune Yûhi n'était pas assez folle, ou assez téméraire, pour la provoquer en abusant de ses fragments de liberté.

Au moins, le surlendemain de son réveil, elle fut autorisée à écrire à nouveau et put récupérer ses carnets ; elle composait ses lettres et Naruto utilisait une décharge de chakra pour activer leur envoi. Elle raconta le cours des évènements à Ensui, qui lui avait laissé une dizaine de messages inquiets, pour qu'il les raconte à sa place à Kurenai, qui ne consultait jamais son propre carnet, et Shikaku, que les nouvelles intéresseraient particulièrement. Elle chargea ensuite Shikamaru de faire de même avec leurs amis de l'Académie, dont certains avaient essayé de la contacter pendant qu'elle était inconsciente. Son message pour Gaara était formulé autrement : elle l'avertissait à propos de Kabuto, qui avait réussi à s'enfuir, et lui parlait du futur quasiment certain de la politique de Konoha. Il avait décidé vouloir marcher dans les pas de son père et devenir Kazekage, mais aussi de faire de son village un endroit meilleur, plus sain pour les faibles et plus ouvert à ses alliés.

Il y parviendrait, elle en était certaine.

Quand elle n'avait pas de message à écrire, elle se consacrait à ses propres travaux. Elle mit un point final au Seigneur des Anneaux, retranscrivit deux pièces de théâtre italiennes qu'elle avait affectionnées dans le Monde d'Avant, corrigea le premier tome de Narnia, celui qui racontait la genèse de l'univers, pour que Jiraiya puisse le lire. Elle se tenait avidement au courant des occupations de ses camarades : Naruto avait remporté son pari concernant le Rasengan, Haku apprenait du ninjutsu médical avec Tsunade, Zabuza fusillait des civils du regard en affûtant son épée.

Les jours passèrent. Hoshihi avait refusé tout net de retourner dans le monde spirituel tant qu'elle ne serait pas de retour à Konoha, en sécurité sur les terres de son clan, et si possible gardée par Ensui et Kurenai. Les deux. Le grand chat était anxieux à chaque fois qu'elle disparaissait de son champ de vision. Il s'était même mis à monter la garde devant la porte de la salle de bains quand elle s'y trouvait, et elle pouvait l'entendre renifler derrière la porte à intervalles réguliers. Dans d'autres circonstances, elle aurait pesté contre la perte de son intimité, mais elle avait eu peur, autant que lui, et comprenait les angoisses sourdes qui le hantaient.

Le quatrième jour, Tsunade décréta Hitomi apte à voyager, à condition qu'on la porte. La jeune fille ronchonna beaucoup à cette idée mais finit par s'y plier. Elle voulait rentrer à la maison. Après un léger déjeuner, elle laissa Shizune l'installer sur le dos d'Hoshihi et s'assurer qu'elle ne risquait pas de tomber tandis qu'elle s'accrochait à ses épaules. Ses membres étaient encore douloureux, mais la vague impression de brûlure qui ne l'avait jamais véritablement désertée depuis son réveil commençait enfin à se dissiper.

Ils se mirent en route dans une explosion d'énergie. Zabuza et Naruto guidaient le mouvement – ils avaient été les moins aptes à supporter l'immobilité à laquelle les blessures de Jiraiya et Hitomi les avait contraints. Après eux venaient Tsunade et Shizune, fières et droites comme la future Hokage et son bras droit se devaient de l'être. Haku, Jiraiya et Hitomi sur le dos de son familier fermaient la marche. Ils avalèrent du terrain pendant de longues heures, esquivant les villes touristiques dans lesquelles l'équipe de départ de la mission avait perdu tant de temps à l'aller. Les cinq Konohajin sentaient l'appel de leur village, comme une douce musique dans l'air.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant