Sur les ailes des Arts Shinobi

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Le lendemain matin, Hitomi emmena Anosuke dans le village. Son sceau était toujours activé et n'avait pas bougé de toute la nuit, pour la plus grande satisfaction de la jeune fille. L'enfant s'habituait encore aux nouvelles perceptions que le sceau lui amenait, aussi sa protectrice gardait-elle une main sur son épaule pour le rattraper s'il trébuchait. Kurenai avait été absolument ravie du succès de sa fille, mais ne pouvait pas les accompagner chez la tatoueuse : Tsunade l'avait convoquée pour discuter du tournoi à venir. Ensui en revanche les escortait, sa haute silhouette vaguement menaçante détournant l'attention des ninjas qui croisaient leur passage. La réputation de l'homme dans le village, en-dehors des terres de son clan, s'était un peu arrangée avec l'investiture de Tsunade, mais les gens se méfiaient toujours de lui.

Ce fut Hitomi qui entra la première dans le petit salon de tatouage de Yûgao Uzuki. La jeune femme venait tout juste d'ouvrir sa boutique pour la journée, il était encore tôt. C'était exactement ce que l'héritière Yûhi avait voulu : elle savait que les membres de l'ANBU et les shinobi adultes se déversaient par dizaines dans ce lieu toute la journée juste pour une chance de se faire tatouer un nouveau sceau ou un nouveau symbole.

— Yûhi-san ! accueillit Yûgao avec un sourire rayonnant.

Elle était déjà enceinte quand Hitomi l'avait rencontrée au chevet de son fiancé Hayate... Et cette fois, c'était bien visible. Elle ne devait pas être loin du terme, mais c'était un truc de shinobi de toujours travailler jusqu'au dernier instant. Comme si la tatoueuse entendait la direction prise par ses pensées, elle posa une main protectrice sur son abdomen arrondi, tandis que son expression s'attendrissait.

— Bonjour, Uzuki-san. Comment va Hayate ?

— Pas trop mal. Il a encore beaucoup de kiné à faire, plusieurs fois par semaine, mais il reste motivé. Il veut être sorti de sa chaise roulante avant l'accouchement.

La jeune fille hocha la tête, compréhensive. Elle avait suivi l'affaire de loin, sans trop oser s'y immiscer de peur de mettre Hayate mal à l'aise. L'homme qui l'avait agressé avait été capturé lors de l'invasion, et la famille Yûhi avait entendu dire qu'Ibiki n'y était pas allé de main morte pour venger son camarade.

— Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Yûhi-san ?

D'une douce poussée, Hitomi fit passer Anosuke devant elle. Les yeux de Yûgao s'écarquillèrent légèrement quand elle vit le bandeau sur ceux de l'enfant. Tout le monde avait entendu parler du petit Nara enlevé, torturé, mutilé par un criminel encore non-identifié. Tout le monde avait aussi entendu l'outrage, le désir de vengeance et la soif de sang du clan attaqué, et tout le monde savait que le coupable, une fois découvert, subirait au moins l'équivalent de ce par quoi l'enfant était passé – sans doute pire.

— J'aimerais que vous tatouiez un sceau de ma conception sur la nuque d'Anosuke-kun, si c'est possible.

— Bien sûr. Je peux voir le sceau en question ?

Hitomi hocha la tête et Anosuke tourna docilement le dos à la tatoueuse. La jeune fille lui avait déjà remonté les cheveux en chignon, comme la veille, pour que la zone soit facile d'accès. Yûgao se pencha pour regarder. Sa respiration fit un petit bruit chuintant en se bloquant dans sa poitrine.

— C'est... C'est vous qui avez fait ça, Yûhi-san ?

— Hm hm. J'ai eu beaucoup de recherches à faire pour réussir à créer et stabiliser ce sceau, mais il est fonctionnel maintenant.

— C'est... C'est impressionnant. Voyons voir ce qu'on peut faire pour le tatouer...

Elle passa près d'une heure à examiner le sceau sous les regards vigilants d'Ensui et Hitomi, avant de déclarer qu'elle ne voyait pas d'obstacle majeur. Elle ne tatouait pas souvent d'enfant : les gamins de la branche secondaire des Hyûga étaient scellés par un membre de leur propre clan, et Danzô avait sans doute un tatoueur à sa solde pour les petits qu'il enlevait et intégrait à la Racine. Si seulement Hitomi avait pu le prouver... Cette pensée lui fit serrer les poings, mais elle se reprit bien vite. Elle devait choisir ses batailles, et les mener au moment opportun.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant