Retrouvailles et préparatifs

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Un cri s'échappa de la gorge d'Hitomi sans qu'elle ait la moindre chance de le retenir, attirant l'attention de Gaara. Ses grands yeux turquoise s'écarquillèrent et ils se rencontrèrent à mi-chemin entre leurs équipes, enveloppés dans une étreinte aussi intense et naturelle que le mouvement de la mer. La jeune Yûhi était désormais plus petite que l'enfant du sable, le sommet de son crâne lui arrivant au menton. Il profitait de chacun de ses centimètres supplémentaires pour se refermer sur elle comme un cocon protecteur, sa délicieuse odeur de soleil et de sable lui envahissant le nez. Là, dans le secret de ses bras, elle ne put s'empêcher de fondre en larmes, s'accrochant à ses vêtements comme une désespérée.

Elle n'avait pas compris jusqu'à quelles profondeurs il lui avait manqué jusqu'à ce qu'il la tienne comme ça contre lui. Mais maintenant qu'il était là, quelque chose qui s'était détaché d'elle retrouva sa place avec un cliquetis satisfaisant. Ses larmes taries, elle ferma les yeux et se laissa bercer par la mélodie de son souffle et des battements de son cœur.

— Aaah, Hitomi-chan, intervint Kakashi, tu nous présentes à ton ami ?

Avec réticence, elle se détacha de lui, le tenant à bout de bras pour pouvoir mieux le regarder. Il avait changé, évidemment, mais elle s'abreuvait de chaque évolution comme une assoiffée en plein désert. Quand elle parla, sa voix était étranglée, débordant d'une tendresse qu'elle ne savait comment exprimer :

— Kakashi-sensei, Naruto, Sasuke, je vous présente Gaara du Désert. C'est un ami très cher à mon cœur et je veux que vous le traitiez comme tel.

Gaara sourit, un petit signe hésitant et bref, comme s'il était surpris de l'affection qui avait envahi chacun de ses mots. Il fit signe à son frère et sa sœur, qui avaient choisi d'attendre un peu en retrait.

— Kankurô, Temari, approchez. Je vous ai beaucoup parlé d'Hitomi-nee, mais vous ne l'avez jamais rencontrée. Elle fait partie de la famille.

Son dernier mot était plein de non-dits, d'une intensité dont la jeune fille ne parvenait pas à saisir tous les aspects. Son regard croisa celui de Temari, de la même couleur que les yeux de Gaara. Elle la salua d'un hochement de tête, souriant si fort que ses joues lui faisaient mal et que son expression aurait pu concurrencer celle de Naruto.

— Tu ne m'as pas dit que vous veniez à Konoha. Si j'avais su, je vous aurais attendus aux portes du village pour vous faire entrer moi-même.

— Hm, je voulais te faire une surprise. Ce n'est qu'une fois arrivé que je me suis rendu compte que je n'avais pas la moindre idée d'où tu habites.

— Vous le saurez bientôt, tous les trois. Ma mère adore avoir des invités à la maison.

— Hum, intervint Kankurô, je crois que Baki-sensei est en train d'aller chercher la clé de notre hôtel... Il n'aimera pas que nous logions dans une autre partie de la ville.

Les yeux de Gaara hésitèrent pendant une seconde à peine, avant qu'il tourne le dos d'un air décidé à l'entrée de la Tour, entraînant Hitomi avec lui. Il n'avait pas un instant rompu le contact physique avec elle depuis leur étreinte ; elle était parfaitement satisfaite comme ça.

— Tu sais si Ensui-sensei est au village, Hitomi-nee ? J'aimerais lui parler de quelque chose, quand il aura le temps.

— Hm hm. Il est très occupé ces derniers jours avec Shikaku-ojisan, mais il sera ravi de vous revoir tous les trois. S'il n'avait pas passé autant de temps à pester contre le sable qu'il trouve encore dans ses affaires, je jurerais que le désert lui manque.

Sur ces mots, elle fit ses premiers pas en direction du territoire des Nara, Gaara à son bras. Kankurô et Temari suivaient sans poser de question, tandis que Sasuke et Naruto avaient l'air un peu sonnés. Kakashi, quant à lui, exposait à première vue son flegme habituel, mais son seul œil brillait d'un éclat vaguement menaçant à l'encontre de quiconque posant les yeux sur la troupe formée de son équipe et des ninjas étrangers. Il savait mieux que quiconque que les rapports entre Suna et Konoha étaient fragiles, mais s'il souhaitait voir naître une paix véritable, il se disait qu'une alliance aussi forte entre une jeune héritière de l'un des clans de son village et le fils du Kazekage était un excellent point de départ.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant