Le devoir d'escorte

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Après avoir retrouvé sa seconde apparence et dit adieu à ses chats, Hitomi suivit son maître qui rebroussait chemin. Ils rentrèrent à Takigakure, commencèrent à empaqueter leurs affaires et s'arrêtèrent juste le temps de dire au revoir à Fû, qui les attendait à l'entrée du village avec une visible anxiété. Rien ne les retenait en ces lieux, pas même la très gentille jinchûriki qui s'était juste un peu trop attachée à Hitomi pour son propre bien. La Konohajin fit de son mieux pour se montrer respectueuse, affectueuse mais distante. Elle, elle ne pouvait pas se permettre le luxe de s'attacher.

Après avoir fait leurs adieux, maître et élève traversèrent le Pays des Cascades jusqu'à l'océan qui bordait sa frontière nord. Pour se rendre à Kumogakure, la voie maritime demeurait le choix le plus sûr, surtout quand la voie terrestre impliquait un choix entre traverser le Pays du Feu et celui des Rizières, qui grouillait encore de disciples d'Orochimaru. Hitomi était certaine que Sasuke se trouvait là-bas, mais n'essaya même pas de persuader son shishou d'y mettre un pied. Jamais il ne l'autoriserait, pas alors qu'elle était morte déjà une fois aux mains de Kabuto et que celui-ci y rôdait sans doute aussi.

Ce n'était pas grave. Elle savait qu'elle reverrait Sasuke un jour.

Un frisson de plaisir caressa l'échine d'Hitomi tandis qu'elle mettait le pied sur le bateau marchand qui les emmènerait, son maître et elle, jusqu'à la côte du Pays de la Foudre puis jusqu'à Kumogakure. Quand elle était petite, dans le Monde d'Avant, avant que sa santé ne la rattrape et ne l'enferme à l'hôpital, elle avait adoré les bateaux. Le pied marin lui était manifestement resté dans cette vie : tandis que le visage d'Ensui pâlit dès que le bateau quitta le port, elle ne ressentit pas le moindre désagrément. Heureusement, son maître, en digne shinobi, ne fut pas malade. Il espérait seulement que ce soit vite terminé.

Pendant ce temps, Hitomi, elle, s'amusait. Elle passa le premier soir à parier avec les membres de l'équipage qui n'étaient pas d'astreinte, les envoyant un par un sous la table sans jamais sembler se griser au-delà du stade le la légèreté. Ce n'était encore que la première nuit sur les cinq qu'ils passeraient en mer avant d'atteindre la côte du Pays de la Foudre et d'escorter les marchandises qui devaient l'être jusqu'à Kumogakure. Deux places à bord contre leur protection ; un échange plus ancien encore que le monde des shinobi.

Le deuxième jour, à l'aube, elle retrouva Ensui sur la figure de proue du bateau, un aigle aux ailes ouvertes comme pour embrasser l'océan. Chacun dressé sur l'une d'elles, ils saluèrent le soleil puis se mirent au travail. Ils commencèrent par la révision de katas avancés devant les marins médusés, sans jamais trébucher ou perdre l'équilibre malgré les oscillations du bateau sur l'eau. Leurs mouvements se complétaient parfaitement, les coups toujours arrêtés avant de réellement porter, les esquives et parades parfaitement minutées. L'harmonie du combat, l'étincelle de fierté dans les yeux de son maître et la sensation de plénitude apaisaient une force sombre et colérique au fond d'Hitomi.

— J'ai une nouvelle technique à t'enseigner, dit Ensui tandis qu'ils s'abreuvaient et reprenaient des forces. Puisque tu maîtrises déjà une technique de rang supérieur, celle-ci devrait être plus facile à apprendre, mais c'est toujours un atout intéressant pour ton arsenal.

Les yeux animés de cette étincelle d'avidité que son maître cherchait toujours à allumer en elle quand il lui apprenait quelque chose, Hitomi l'écouta expliquer les spécificités de la Technique du Dragon Aqueux. La technique était classée de rang B, ce qui signifiait que son coût en chakra était bien inférieur à celui de la Technique de la Grande Cataracte. Il lui montra la chaîne de mudra, la lui fit répéter encore et encore jusqu'à ce qu'elle puisse l'exécuter en moins d'une seconde et sans regarder ses mains, lui expliqua avec soin et précision le trajet que devrait suivre son chakra à l'intérieur de son corps pour réussir.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant