Qu'Elle te protège

1.3K 156 87
                                    

Hitomi se surprit à ne ressentir que de la sérénité quand Naruto et Neji descendirent dans l'arène. Avant même le signal de départ, son frère dégaina son épée. La première chose qu'il fit quand Genma leur ordonna de commencer fut d'inonder l'endroit de clones, se perdant dans la foule blond, orange et bleu. Tout le monde perdit sa trace, même Hitomi, même Kiba... Même Neji. L'aîné ne se démonta pas, frappant clone après clone pour les dissiper, et bien vite leur champ de bataille fut noyé sous la fumée blanche. Neji n'avait pas encore activé son Byakugan, jugeant sans doute ne pas en avoir besoin face à un adversaire aussi faible.

Naruto profita de son arrogance. Il frappa le Hyûga dans le dos du plat de sa gigantesque épée, le projetant en avant avec suffisamment de force pour le faire trébucher, puis battit en retraite. C'était le genre de mouvement qu'Hitomi affectionnait tout particulièrement et elle ne put s'empêcher de sourire jusqu'aux oreilles, criant des encouragements aux côtés de ses pairs. Tous les élèves de sa classe à l'Académie qui avaient été éliminés encourageaient Naruto, et la jeune Yûhi pouvait voir ceux qui se trouvaient dans la tribune des participants faire le même, y compris le trio de Sunagakure. Naruto les avait gagnés à sa cause. Pour l'instant ils étaient les seuls à encourager le jeune jinchûriki. Les civils devaient les prendre pour des timbrés. Ils s'en fichaient tous autant les uns que les autres.

Finalement, Naruto fut touché et Neji en profita pour lui parler. Elle pouvait entendre le faible bourdonnement de sa voix, mais même en envoyant son chakra dans ses oreilles, elle ne pourrait distinguer les mots en particulier, pas avec la foule qui n'encourageait pas mais faisait indéniablement du bruit. Elle se doutait, de toute façon, de ce que le génie de la Bunke avait à dire à son frère adoptif. Un sourire féroce joua sur ses lèvres. Neji ne se doutait pas de ce qui allait le frapper en plein sur le crâne, avec toute la force d'un Bijû et la détermination candide de son réceptacle.

Comme dans le canon, Naruto finit par faire jeu égal avec son adversaire, mais il avait à peine été touché deux ou trois fois par Neji jusque-là. Son esquive, son instinct de fuite, étaient bien meilleurs qu'avant l'examen. Il savait se cacher, maîtrisait les timings de permutation et de métamorphose à la perfection. Il était féroce, retors, le visage fermé dans une expression d'intense concentration, tandis que son adversaire se perdait dans des vagues d'émotions qu'il contrôlait mal. Tout le monde pouvait sentir l'aura meurtrière qu'il projetait dans l'air. À côté de celle de Zabuza, elle était pratiquement imperceptible, si bien qu'Hitomi s'en libéra sans même y penser, mais Hinata, deux sièges plus loin, se mit à hyperventiler.

— Hey, Hinata ! s'exclama Kiba.

Cela attira l'attention de leurs voisins, et d'Izumo et Kotetsu, les deux Chûnin qui gardaient très souvent les portes du village et étaient assis juste en-dessous d'eux. Sous le regard attentif des deux soldats, Kiba fit passer Hinata par-dessus les genoux d'Hitomi, qui la guida vers Ensui. Au bout de la rangée, Ino s'était négligemment redressée et jouait avec un kunai, une expression mortellement sérieuse sur le visage. Chôji aussi semblait prêt au combat. Il n'y avait encore aucune menace, mais l'une des leurs était blessée, vulnérable, et c'était suffisant pour éveiller leur vigilance.

La main d'Ensui se mit à briller, le chakra médical verdâtre passant une fois, puis deux, sur la poitrine d'Hinata. Le front plissé de concentration, il ordonna par deux fois à Hitomi de tenir son amie, qui parvenait à peine à respirer entre deux quintes de toux, dans une position particulière. La jeune fille était inquiète et distraite malgré elle, guettant le moment où Kabuto approcherait pour tenter de dérober Hinata. Le Murmure s'épanouit en elle, prêt à se déchaîner. Pas encore, répondit-elle d'une pensée pleine de sombres promesses.

— Elle commençait une hémorragie interne, mais j'ai pu calmer le jeu avant que ça devienne préoccupant. Je vais créer un clone pour l'emmener à l'hôpital.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant