Échos d'une terre désertée

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— Je devrais avoir assez d'encre pour nous faire à tous les trois quelques parchemins de stockage, mais il faudra que j'aille en racheter après notre expédition. Et j'ai dépensé presque tout ce que j'avais gagné pendant le voyage avec Ensui-shishou...

Cette remarque attira l'attention de Kurenai. Elle savait que l'encre spéciale utilisée pour le fûinjutsu coûtait cher, sans doute assez cher pour faire peser une pression sur les finances de sa fille, qui n'avait pour rentrées d'argent que celui que sa mère lui donnait toutes les semaines pour ses repas et une ou deux sorties avec ses amis. Tant qu'elle ne serait pas une Genin, elle aurait du mal à gagner de l'argent, mais Kurenai avait décidé de limiter ses moyens pour lui apprendre la valeur du travail, et des choses qu'elle voulait acheter pour elle-même. Bien sûr, les vêtements et les livres étaient financés sans limite : l'argent de poche était uniquement consacré à son matériel de kunoichi.

— Tu sais, commença Sasuke, je connais plusieurs élèves, même parmi les plus vieux, qui seraient prêts à payer pour tes bombes, tes fumigènes et tes sceaux. Moi, en tout cas, je serais prêt à payer.

— Moi aussi, tu peux le croire ! Les sceaux de l'armurerie sont toujours très chers, et vraiment pas pratiques comparés aux tiens. Quand on sera Genin, on devrait participer au moins en partie au prix que ça te coûte de les faire.

La jeune mère regarda sa fille réfléchir à cette idée, ses traits se fermant légèrement de concentration tandis que son regard se concentrait sur un point devant elle, signe qu'elle avait rejoint sa Bibliothèque, comme elle l'appelait... Sans doute pour faire quelques calculs.

— Hm... Vous avez raison, les garçons. Je pourrais essayer de vendre certains de mes produits. Mais pas à vous, bien entendu, ni aux équipes de Shino et Shikamaru.

— Tu pourrais au moins nous laisser participer au coût des matières premières, insista Sasuke. Ce n'est pas normal que tu te fasses des poches percées à tenter d'équiper neuf aspirants à toi toute seule.

— Qu'est-ce que tu en penses, Maman ? demanda finalement Hitomi.

Kurenai retint un rire en voyant les trois enfants tourner vers elle un visage sérieux et concentré. Ils étaient adorables, tous les trois. Même Sasuke s'était lentement ouvert à elle au fil des années. Il lui avait brisé le cœur la première fois qu'il s'était réfugié dans ses bras après un cauchemar, et encore une fois quand il avait commencé à l'appeler « Mère ». Dans son esprit, « Maman » restait réservé à Mikoto, ce qui convenait parfaitement à tout le monde.

— Je pense que c'est une bonne idée, ma puce. Quand vous rentrerez demain après votre visite sur les terres des Uchiha, vous pourriez essayer de déterminer les coûts de chacune de tes inventions à l'unité. Pour tes amis, tu proposerais ce prix, avec des arrangements évidemment s'ils ne peuvent pas se le permettre au moment de l'achat – ces choses arrivent, tu le sais. Pour les autres, tu ajouterais une marge qui serait ton bénéfice. Tant que tu ne commences pas à remplacer les armureries, les civils ne devraient pas avoir de problèmes avec ton petit commerce.

— S'ils en ont, de toute façon, ils n'auront qu'à proposer de meilleurs produits !

Tout le monde se mit à rire à la pique de Naruto, Hitomi lui enlaçant même les épaules pour le rapprocher d'elle. Il se sentait toujours offensé, et à juste titre, du traitement que les civils et certains ninjas lui réservaient. Kurenai avait eu une dispute mémorable avec Hiruzen, tentant de le convaincre que Naruto devait apprendre ce qu'il avait en lui, pour son propre bien. Elle avait parlé en vain. Le Hokage n'écoutait plus personne, si ce n'étaient ses conseillers, et tout le monde savait qu'ils ne se rangeaient plus depuis longtemps du côté du bien de Konoha. Les poisons de Danzô les avaient contaminés trop profondément et trop longtemps pour cela.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceWhere stories live. Discover now