First, Reunion [ Tome 1 ]

Chapitre 100.

L'atmosphère si chaleureuse et romantique a complètement disparu pour laisser place à la méfiance et la froideur - comme le regard du garçon que j'aime. Il me fixe avec une colère sous-jacente mais ne dit pas un mot. Cela fait plus de cinq minutes qu'il me contemple dans un silence inquiétant et son mutisme risque de me rendre folle. Le vert de ses iris s'est obscurcit, son visage revêt une réserve et une rage qui me noue la gorge. Nous venons juste de nous réconcilier et maintenant ça. N'ai-je pas le temps de souffler ? Sommes-nous destinés à nous disputer sans arrêt ?

Non. Il ne s'agira pas d'une simple dispute je le sais, je le sens. Son attitude calme et silencieuse démontre la gravité du merdier dans lequel je me suis fourrée. Il ne me pardonnera pas d'être allé voir son oncle juste avec du sexe. Cette fois c'est différent et je suis paniquée comme jamais. Je l'implore en silence de dire quelque chose pour rompre ce simulacre de quiétude mais il reste obstinément silencieux, me torturant davantage.

- Dit quelque chose je t'en prie.

Il continue de me fixer et les battements de mon cœur s'accélèrent dangereusement.

- Hero dit quelque chose...

- Crois-moi Joséphine il vaut mieux que je ne te dise rien "répond-il, doucement"

Oh mon dieu. Je déglutis. Mon corps est tendu à l'extrême et j'ignore comment je vais me sortir de cette situation. Non... de ce piège, dont je suis l'autrice.

- Je peux tout t'expliquer, ce n'est pas du tout ce que tu crois.

Il ricane.

- Je ne savais pas que tu pouvais lire dans les pensées. Alors dis-moi. Puisque tu le sais.

Ma gorge se noue devant sa mine sombre. Sa voix douce et moqueuse ne me trompe pas. Il est enragé pourtant il se retient d'exploser. Comme s'il attendait que je lui donne plus de preuves pour m'inculper d'un crime ou d'un délit grave. Et ce délit nous le connaissons tous les deux.

- J'avais l'intention de t'en parler mais je voulais attendre le bon moment....

- Depuis quand ? "m'interrompt-il de sa voix grave et effrayante"

Je comprends immédiatement ce qu'il me demande et décide de répondre honnêtement. Inutile de mentir et d'alourdir le poids de ma culpabilité.

- Le mois dernier. Un jour avant ton malaise. Ton oncle et moi avons... discuté dans un café avant que j'aille à la fac. Hero je te jure que ce n'était pas prémédité c'était...

Et soudain, la table basse se met à valdinguer à travers la pièce. Elle atterrit au sol avec fracas. Je recule brusquement les yeux écarquillés devant la violence de son geste.

- Je ne peux pas croire que tu aies osé me faire ce coup de pute Joséphine !! "hurle-t-il"

Je déglutis.

- Laisse-moi t'expliquer s'il te plait "le supplié-je"

- Que je te laisse m'expliquer quoi !? Y'a rien à expliquer tout est très clair ! Comment tu as osé, bordel !? N'essaie pas de me faire croire que tu n'as rien à te reprocher sous prétexte que vous vous êtes croisé "par hasard" parce que c'est faux !!

Je frissonne. Il me hurle dessus sans aucune retenue. C'est impressionnant de le voir dans un tel état, les fois précédentes semblent ridicules en comparaison. Les veines de son cou saillent sous sa peau. Son visage rougis par la fureur me fait penser à un animal sauvage sur le point de tuer.

- Tu me fais tout un mélodrame à cause d'une garce prétentieuse dont je me fiche éperdument "continue-t-il, cinglant" Tu as même été jusqu'à me faire le moral pour m'être pointé à ton putain de rendez-vous avec un connard qui ne pense qu'à te baiser la chatte alors que tu m'as caché ta petite entrevue avec cet enfoiré qui se la joue "oncle de l'année" !! Vous êtes des putains de comploteurs, tous les deux !! De quoi vous avez parlé ?