First, Reunion [ Tome 1 ]

Chapitre 40.

Octobre 2019

Nous étions Mardi. 1er jour du mois d'octobre. Cela faisait déjà un mois que je suis entré à l'université. Un mois que j'ai quitté le cocon familial en emportant mes peurs et mes attentes pour cette nouvelle vie qui me tendait les bras. 1 mois que j'ai quitté mon ancienne ville et mon ancienne moi pour emporter des bribes du passé ici.

Et cela faisait 1 mois que je l'avais revu. Il ne m'a fallu qu'un seul mois pour succomber et regarder la réalité en face après avoir passé trois ans à le détester de toute mes forces. Un mois. Je suis encore amoureuse de l'homme qui m'a brisé le cœur et pourtant aujourd'hui je suis une étudiante en devenir, c'était dure à avaler. Après avoir pris une bonne douche, je termine de me préparer devant mon miroir pour affronter cette nouvelle journée. J'avais enfilé une petite robe bleue à motif floral, avec une veste en jean par-dessus et des sandales de même couleur que ma robe. Cerise sur le gâteau, je boucle mes cheveux avec mon fer à friser et applique un trait d'eye-liner noir pour faire ressortir mes yeux bleu/gris. (Bien évidemment j'avais pris soin de dissimuler le suçon d'Hero avec du maquillage, et un foulard était soigneusement rangé dans mon sac juste au cas où).

Malgré moi, je ressentais une certaine appréhension, car les choses étaient différentes maintenant. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Ce dicton prenait tout son sens. C'était un jour comme les autres, mais un changement s'était opéré en moi et je me posais mille questions. Comment affronter Hero en sachant que je l'aimais toujours autant ? Comment l'affronter en sachant ce qu'il c'était passé hier ? Comment l'affronter après qu'il m'eut fait vivre une telle expérience ? Comment feindre l'indifférence après qu'il ait réveillé cette part de moi que je ne connaissais pas jusqu'à maintenant ?? Celle qui a découvert la volupté dans ses bras et qui se languit de ses baisers enflammés, de ses caresses entreprenantes, et de ses regards séducteurs.

C'était terriblement embarrassant, mais hier soir, je n'avais pas pu m'empêcher de me repasser en boucle notre moment d'égarement, me souvenant de chaque instant avec une clarté inouïe. Bien que cela faisait plusieurs heures, j'avais frissonné de désir en me souvenant de la chaleur de sa bouche sur mes seins, de ses mains sur mes hanches. Mes joues s'enflamment. Voilà ce qu'il me faisait ! Voila ce à quoi j'etais réduite. Avant lui je ne pensais pas à ses choses-là et je n'aimais pas ça du tout. Cependant, cela avait une utilité, car je voyais l'évolution de mes sentiments. L'amour que je ressentais pour lui étant collégienne n'est rien comparé à ce que je ressens maintenant. Avant il s'agissait de l'amour d'une jeune fille en fleur : romantique, tendre et platonique. C'était toujours calme. Aujourd'hui c'était... sauvage et excitant. Ça allumait toutes mes terminaisons nerveuses et j'avais l'impression que je n'en aurais jamais assez. Bien qu'il s'agissait d'un amour à sens unique.

Je soupire de tristesse et pose mon tube d'eye-liner dans mon petit panier. Il était temps que j'y aille et de faire face à la situation. Je sors de ma chambre attrape mon sac et mes clés pour prendre le chemin de la fac.

......

Quand je me gare sur le parking, je prends une grande inspiration et descends la tête haute. Maurane m'avait envoyé un message sur la route et elle m'attendait à la cafétéria pour qu'on puisse grignoter quelque chose avant d'aller en cours. Je ne tarde pas à la trouver, ses vêtements de couleurs sont reconnaissables de loin. Vêtu d'un legging noir et d'un long tee-shirt rouge de la marque Puma elle était superbe comme d'habitude. J'écarquille les yeux quand je vois qu'elle a encore changé de coiffure. Comment faisait-elle ?

- Coucou ! « souriais-je avec entrain »

- Salut Joséphine. Alors comment tu vas ?