Chapitre 115.

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Le livreur interrompt notre moment romantique alors nous décidons de passer à table. Ça me fait plaisir de diner avec lui comme ça, c'est un moment extraordinaire pour moi même s'il ne s'en rend probablement pas compte.

Je lui jette des petits coups d'œil admiratifs. Le garçon qui hante mon esprit depuis toujours, celui qui a mis le feu à ma mémoire depuis ce jour est assis en train de manger en face de moi. Et nous sommes chez nous. Chez nous.

C'est surréaliste. La collégienne timorée que j'étais n'aurait jamais imaginé même dans ses rêves les plus fou que nous serions en couple un jour. C'est à peine si j'arrivais à le regarder sans rougir et maintenant je vis avec lui ! Il remarque que je l'observe et lève un sourcil intrigué :

-       Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

-       Je pensais à l'époque où nous étions au collège "dis-je honnêtement"

Il se raidit.

-       Et ?

-       Et je me faisais la réflexion que tout est différent aujourd'hui. À l'époque je n'aurais jamais imaginé que tu t'intéresserais à moi un jour. Tu étais si ... inaccessible, si éloigné de moi. Après tout ce qui s'est passé je ne pensais pas te revoir, j'ai cru que nos chemins ne se croiseraient plus jamais.

Tout ce que je voulais, c'était oublier jusqu'à son existence. Oublier que je l'avais aimé.

-       Le jour où on s'est revue sur ce parking j'ai pensé que je devenais folle.

Il m'observe le visage grave et s'arrête de manger.

-       La première fois que je t'ai vu tu m'as sacrément énervé "avoue-t-il" Je t'ai trouvé grande gueule. Tu étais juste une belle meuf qui se donnait des grands airs.

Ça ne m'étonne pas, mais sa remarque est plutôt cocasse quand on sait qu'Hero est loin d'avoir la langue dans sa poche.

-       Tu me regardais comme si tu avais vu un fantôme mais je n'ai pas compris à ce moment-là. Je n'ai jamais imaginé une seule seconde qu'on se connaissait déjà tous les deux "continue-t-il" Si je l'avais su je n'aurais jamais...

Il s'arrête brusquement comme s'il vient de réaliser ce qu'il vient de dire. Je lève un sourcil, ma curiosité est piquée.

-       Tu n'aurais jamais quoi ?

Il détourne le regard un instant avant de lever les yeux vers moi. C'est moi ou il est bizarre ?

-       Je n'aurais pas réagi comme ça, comme un enfoiré colérique, mais c'est ce que je suis "dit-il en soupirant"

Alors c'est ça qui le gêne ? Je pensais qu'on avait dépassé ça depuis longtemps, mais il faut avouer qu'il a raison. Il s'est montré si désagréable le jour de nos "retrouvailles". Je lui adresse un regard empli de douceur.

-       Tu es bien plus que ça "dis-je en pensant à sa discussion avec le petit Thomas" Tu es capable de te montrer gentil et patient quand tu veux – je le sais. Ta loyauté envers Mika est très touchante aussi, c'est quelque chose que j'ai toujours admiré en toi depuis le jour où je t'ai vu l'aider sous ce pont.

Il lâche un soupir exaspéré.

-       Joséphine il faut que tu arrêtes de m'idéaliser, je ne suis pas un putain de Héros qui a voulu sauvé son meilleur pote.

-       Je ne t'idéalise pas « dis-je un peu froissé par sa remarque »

-       Si. J'ai l'impression que tu t'es construit une image de moi qui n'est pas réel, cette fois-là je ne suis pas allée le sauver ; je suis allée réparer mon erreur.

First, Reunion [ Tome 1 ]Where stories live. Discover now