Chapter 60

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Petite annonce avant de commencer ! 

On s'est lancé dans un nouveau salon sur le serveur Discord, dédié à toutes les théories du l'identité du hacker qui se fait passer pour Klaus. Ça vous dit ? Alors rejoignez-nous sans tarder et n'hésitez pas à en parler avec les autres lecteurs ! 

Bonne lecture !


En descendant, je me rends compte que je suis bonne dernière. Tout le monde est déjà à table, me souriant étrangement : qu'est-ce qu'ils ont ? Ne me dites pas qu'ils savent ! Personne n'a pu nous voir, nous entendre ou que sais-je...

— Bonjour, tout le monde, je lance avec un ton réservé.

Encore prise d'hésitation, peinant à trouver le juste équilibre pour m'adresser à mes hôtes, j'opte toujours pour une posture et des propos formels. De plus, contrairement à mes habitudes avec le commun des mortels, mon but n'est pas de les pousser à me craindre, ce serait même plutôt le contraire. Je suis censée leur plaire, même si, d'après les dires de mon colocataire, j'avais déjà ses parents dans la poche dès notre première rencontre.

Chaque membre de la famille Holmes me répond brièvement par une politesse verbale ou un signe de tête en ma direction. Ils continuent de me fixer avec une mine étonnée, mais aussi amusée. Bon sang, je n'aime pas constater cela.

Pire encore, c'est le large sourire sur le visage de Sherlock qui m'inquiète. Que ce soit les autres, à la rigueur, je m'en accommoderai, mais lui... Non, ce n'est pas normal qu'il soit dans cet état, il doit y avoir un détail qui m'échappe. Un détail peu commun qui déride les autres autant que lui. L'homme m'indique une chaise vide à ses côtés pour que je m'installe, alors que l'on me suit du regard.

Il s'empare de ma main pour en embrasser le dos. Ce geste a toujours été le sien pour me souhaiter une bonne nuit, mais c'était le nôtre, sans public pour le voir ! Personne n'avait jamais assisté à cela auparavant et, par conséquent, cela me gêne beaucoup qu'il entreprenne cela devant parents et fratrie. D'autant plus que, comme nous le supposions, ils sont bien trop polis que pour nous demander directement ce qui nous lie, leur fils et moi.

— C'est vrai que vous ne m'aviez pas saluée hier soir, fais-je en essayant de le rappeler subrepticement à l'ordre.

— Vous étiez endormie avant moi, m'explique-t-il alors.

En un sens, il ne trahit rien de ce qu'il s'est passé cette nuit. J'ai éteint très tôt hier soir, dans l'optique de rattraper mes heures de sommeil en retard. Sans compter que les cachets de morphine m'avaient convaincue que je m'endormirai sans peine. Sherlock a dû penser qu'il ne fallait pas me déranger hier soir... Enfin, jusqu'à ce que je n'aille à sa rencontre dans le salon au cœur de la nuit noire.

Ensuite, en essayant de me reconstituer les événements, il est possible, j'admets, que j'aie cédé à Morphée toute ma lucidité bien avant mon colocataire.

Quant à lui, il vient de me contrer brillamment en une simple phrase tout en gardant le mystère de notre couche et deux fois mieux que je ne l'aurais fait. Je m'incline : il est bien plus fort à jeun que je ne le suis.

D'ailleurs, il excelle aujourd'hui ! Au moment où l'on me sert le thé, il prend d'emblée un morceau de sucre qu'il casse en deux, plongeant une partie dans ma tasse. Il conserve l'autre partie pour le laisser sombre dans son propre thé.

— Un demi-sucre le matin, réplique-t-il doucement, satisfait.

— Vous avez appris votre leçon, je constate sans cacher mon contentement.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now