Chapter 99.5

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Un petit point de vue de Sherlock, ça vous tente ? 

Ça peut être sympa, non ?

Vous boudez toujours ? Allez, je vous promets que ça peut être bien...

Bonne lecture !

Je savais que sortir une arme de plus n'était pas la solution. Dans cette équation, il y a déjà suffisamment d'inconnues que pour en rajouter une. L'arbalète que tient ma partenaire ne laisse présager qu'une seule solution qui sera un blessé, dans le meilleur des cas.

Je me fiche des deux femmes qui finiront certainement toutes deux dans l'aile psychiatrique d'une prison, celle qui m'inquiète, c'est Hakan. Hakan qui pense avoir un plan, mais qui, visiblement, n'en a pas.

Ou alors, si elle en a vraiment un, il ne me plaît pas du tout. Elle centre l'attention sur elle, par conséquent, les canons des deux armes à feu qui devaient être dirigés dans ma direction (puisque ma vie est devenue monnaie d'échange) sont à présent tournés vers elle. Si elle se fait toucher, je...

J'efface cette probabilité de mon esprit, d'un revers mental de la main.

— Il faut toujours que tu te donnes de l'importance. Tu vas faire quoi ? Tu me touches, c'est Grace qui descend ton copain.

— Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, j'interviens, c'est Hakan qu'elle est en train de pointer.

J'espère que ma remarque la dissuadera de tirer sur la mauvaise personne. Moi, moi je saurais comment réagir, je m'en remettrai... ou non. Ce n'est pas ça l'important.

— Hakan, j'essaye de la raisonner.

— Ça va... rétorque-t-elle.

— Hakan, j'insiste.

— C'est bon, foutez-moi la paix.

Son ordre veut tout dire. Elle ne m'écoutera pas et ira jusqu'au bout de son projet, car c'est certain, elle en a un. Je serre le poing, à défaut de pouvoir le flanquer dans la figure de mes assaillantes.

Ce que je redoute se produit, Hakan commence à provoquer les personnes qui menacent de nous tuer. Elle évoque le sujet de l'accident de voiture, celui-là même qui a détruit son quotidien, ses habitudes. Son but, je le vois, c'est de détruire le duo qui nous fait face, qui semble bien trop s'entendre.

Dans le parlophone de la chambre, c'est la panique. Tous paraissent avoir compris que Hakan passait à l'offensive. Je demeure impassible, mais mon regard ne peut s'empêcher de se tourner vers la jeune femme.

Elle pourrait se faire tuer. Je ne veux pas que cela arrive, je ne peux pas imaginer ce cas de figure : il me déconcentre trop.

— Je ne suis pas responsable de l'accident de voiture, Grace, poursuit Hakan. Certes, c'est ma faute si Klaus y est monté, mais c'est moi qui étais visée.

Toutes les femmes de la pièce se figent : de colère, de peur, d'incompréhension... Parfois d'un savant mélange que je n'ai guère le temps d'admirer. Je remarque que le bras de ma colocataire tremble en maintenant l'arbalète sur le corps de sa tante. Elle qui n'a jamais loupé un tir, même alcoolisée, j'ai peine à croire que ce soit simplement du stress.

Elle continue ses explications, détaillant sa théorie sur la véritable responsable de l'accident. Elle parle comme si elle venait d'en découvrir la solution finale, l'histoire s'achève et se révèle sous ses yeux...

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now