Chapter 5.5

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Je ne sais pas ce qui nous as pris. Sherlock venait de finir de manger, je ne parlais pas tant d'ordinaire (lui non plus, paraît-il), mais le reste de la soirée a filé. J'ai surtout passé mon temps à lui poser des questions, je dois l'avouer. Personne ne m'avait présenté Sherlock comme quelqu'un d'attentionné. Pourtant, c'est bien ainsi qu'il s'est comporté avec moi. D'instinct, il s'est proposé de faire du thé. Lui !

Si je me répète, je m'en excuse. Je tiens tout de même à souligner que j'apprécie d'avoir à nouveau quelqu'un avec qui parler. Je n'entends pas être cordiale ni faire de courbettes à l'homme qui est désormais mon colocataire, mais j'apprécie de voir que l'on peut se côtoyer sans que nous n'ayons envie de se sauter l'un et l'autre à la gorge. En tout cas jusqu'à maintenant. Et puis, il fait des merveilles avec pas grand-chose ! Comment ça, je l'admire trop ? La nuit est déjà bien avancée et je commence à fatiguer. La preuve, je passe du coq à l'âne.

– Vous avez une préférence sur le goût ? Demande-t-il.

– Vous dites ?

– Le thé. Vous avez une préférence ?

– Il y a de l'earl grey ?

– Tant mieux, je crois qu'il n'y a presque plus que ça.

– C'est parfait.

Difficile d'être familier avec lui pour l'instant. Tandis que l'eau chauffe, il se permet de reprendre sa place dans son fauteuil. Pour ma part, j'ai pris une chaise toute proche pour me mettre à l'aise. Il me fixe et me sourit.

– Vous aimez l'earl grey.

– Si je pouvais, je ne boirais que ça.

– J'aime aussi.

J'aime quand il me regarde en souriant. En même temps, je sais aussi que personne n'a plus d'intérêt à ses yeux que lui-même, ce qui me fait redescendre sur terre immédiatement. De plus, il ne me regarde déjà plus.

Je bois mon thé à petites gorgées, pour tenir le plus longtemps possible. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Je décide de prendre congé.

– Je vais vous laisser ici. Je reviendrai demain, je me chargerai de préparer à dîner.

– Vous n'êtes pas obligée de faire cela.

– Je sais. Mais vous avez accepté que je m'installe ici, ce serait la moindre des choses pour vous remercier. Bonne nuit.

Un peu intimidée, je préfère tendre la main. Il s'empresse de l'embrasser plutôt que de la serrer. Là, je suis embarrassée pour de bon. Sans même demander mon reste, je préfère sortir et rejoindre ma chambre.

En pilote automatique, je me prépare à aller me coucher. Je me tourne et me retourne dans mon lit sans parvenir à me calmer. Je me sens coupable, mais bien à la fois. Que t'arrive-t-il Hakan ?   

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now