Chapter 82

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Salut tout le monde ! 

Pour info, l'image en média est l'une des illustrations qui colle le mieux avec la description que je m'étais faite de celui des Selens.

Prêt·e·s pour la suite de ce chapitre « teardrop » ? (Si vous ne voyez pas ce que c'est, sachez que ce mot signifie littéralement « tire-larmes, » c'est bon pour vous, vous voyez où je veux en venir ?)

La révélation à la fin reste vaporeuse, mais je pense qu'elle va vous plaire ! :)

Voilà, je crois avoir suffisamment retenu votre attention, alors je vous laisse avec la suite. Bonne lecture ! 


Je m'arrête dans mon dialogue à sens unique pour glousser un peu. Klaus aimait Grace qui avait douze ans de plus que lui. Elizabeth est en train de construire une relation plus ou moins stable avec la directrice de Greenfield, madame Ducarme, qui doit aussi approcher la trentaine. Quant à moi... Juste à songer à la personne sur laquelle mon cœur a jeté son dévolu, les frissons me surprennent. Et j'adore ce grisement qui s'empare de moi à chaque fois. Merde, c'est malsain d'aimer mon colocataire, il faut vraiment que je me soigne. D'autres y ont perdu des plumes, je ne veux pas finir déplumée à mon tour.

— Je ne pensais pas que je trouverais quelqu'un qui me supporterait, à Londres, je poursuis en imaginant les traits de mon cohabitant. Je croyais que j'allais devoir me résigner et m'isoler dans un petit appartement miteux, à me complaire dans ma solitude en ne sortant de chez moi que pour le strict minimum. Hé bien, c'est bien le cas, si ce n'est que je ne suis pas toute seule. Quand je pense que c'est Lizzy qui a trouvé cette personne. Ah, Lizzy... Elle m'a énormément aidée quand vous êtes partis. Elle m'aide beaucoup, elle m'aide toujours... Je ne sais toujours pas ce que je ferais sans elle. Je me dis souvent que je ne la remercie pas suffisamment, mais le problème, c'est que tout ce que je pourrais faire pour lui dire merci ne serait pas à la hauteur de tout ce qu'elle a accompli pour me soulager la tâche. C'était la personne qu'on n'attendait pas, celle dont on attendait rien, mais tu la verrais, Klaus, tu la verrais ! Elle est exceptionnelle ! Si tu l'es pas déjà, tu devrais être fier d'elle : elle le mérite !

Je ne sais pas pourquoi je digresse. Seulement, j'ai l'impression que c'est très important de le mentionner. En fait, si, je le sais... Je n'arrive pas à le lui dire en face, à ma cousine. Jamais je ne regarderai Elizabeth dans les yeux et reconnaîtrai qu'elle est efficace, que j'ai de la chance qu'elle soit là en toute occasion et que je lui dois tant de choses en si peu de temps. Encore une fois, admettre les qualités d'une personne est une chose, mais le dire publiquement m'est impossible à envisager.

La plupart du temps, si on vient à m'en faire la remarque, je me débine facilement en disant : « Pourquoi le lui dire ? Il le sait, qu'il fait du bon travail ! » À accorder au féminin en fonction des besoins, bien évidemment. Seulement, dans le cas précis de Lizzy, elle ne le sait pas, non. Elle sait qu'elle est compétente, que toutes les tâches qu'elle accomplit chaque jour correspond parfaitement à mes attentes. Dans le cas contraire, j'aurais fait preuve de remontrances à l'égard de son travail. De plus, c'est vrai que ça n'est pas quelque chose qui saute aux yeux, au premier abord, mais Elizabeth est très modeste quant à la qualité de son boulot. Lui montrer plus de reconnaissance ne serait pas un luxe, mais plutôt un besoin nécessaire à son épanouissement personnel.

La flamme de la bougie vacille, me ramenant à la réalité : je suis devant une tombe et je parle au corps qui se trouve dessous. Je raconte ma vie, je ne suis pas censée me lamenter mentalement sur le fait que je ne congratule pas assez les membres de ma famille.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now