Chapter 36.5

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Ne vous avais-je pas promis de réitérer l'expérience ?

Oui, j'ai réécrit un petit chapitre selon le point de vue de Sherlock. Vous me reprochiez que Sherlock et Hakan se voilaient la face, il est temps de jeter un nouveau pavé dans la marre.

Pour situer le contexte, il s'agit d'une scène qui se déroule simultanément à celle où Hakan découvre Mycroft à Baker Street. Voilà pourquoi Sherlock n'est pas à l'heure !

Cela m'arrive rarement et pourtant, me voilà consterné devant l'évidence : je ne comprends pas. Plus précisément, je ne me comprends pas.

Je ne parviens pas à me désintéresser d'elle. Hakan Selens.

Au commissariat, Lestrade me pousse à rester là, à passer de longues heures inutiles à remplir de la paperasse. Notre dernière collaboration aurait été un véritable tollé au sein de la préfecture, selon lui. Par conséquent, me voilà à me coltiner les démarches « selon les règles. » Comme si le respect des règles pouvait importer dans le feu de l'action. Et s'il y a bien quelque chose que l'agent n'est pas, c'est un homme d'action. Pourtant, cette affaire est bien trop prenante pour s'ennuyer dans un bureau ! Si la police n'était pas tant à cheval sur l'aspect administratif, elle serait probablement plus efficace.

Probablement, ai-je dit.

Je tapote la pulpe de mes doigts sur le bureau, impatient. La trotteuse de l'horloge dans le dos du lieutenant me ferait presque tressauter dès qu'elle effectue un nouveau tour de cadran.

Presque, ai-je dit.

Ce temps qui s'écoule, c'est autant de minutes où Hakan attend mon retour. Elle m'avait envoyé un texto, me demandant de rentrer vite, si je le pouvais. Je n'ai pas répondu immédiatement, je suis en train de le regretter amèrement : pourquoi requérait-elle ma présence, si vite ? Forcément, cette reprise a dû l'épuiser. Au point d'avoir besoin d'aide ? Dans ce cas, pourquoi ne pas se tourner vers madame Hudson, non, c'est ridicule. Elle a réclamé que je vienne, ça lui tient à cœur. De plus, cela pique ma curiosité, elle sait y faire. C'est comme quand...

– Sherlock ? Se rappelle à moi John, resté à mes côtés. Tu es toujours contrarié ?

– Il faut que je rentre, dis-je laconique.

– Moi aussi, je comptais aller chercher Rosie à l'école moi-même. C'est comme ça...

Rosie est assez intelligente pour rentrer à l'école toute seule et préparer le tea time en toute indépendance si on la laissait faire ! Tu la maternes tellement que ç'en est presque grotesque, John.

Agacé par cette foutue paperasse qui n'avance pas, je me lève en grognant, effectue un rapide tour du bureau et me rassied pour recommencer dès que l'aiguille des secondes se lance dans un nouveau tour de cadran.

– Je peux savoir ce qui lui prend ? Se renseigne le policier auprès de mon ami.

– Rancard ? Hasarde le médecin pour me taquiner.

– Continuez et je m'en vais, je les houspille.

– J'ai besoin de vous pour signer certains papiers, me retient Lestrade. De cette façon, vous aurez toutes les autorisations nécessaires pour participer à l'entièreté de l'affaire, sans restriction. Après, vous serez libre de rentrer chez vous.

– Alors, dépêchez-vous ! Je le sermonne.

John s'approche de moi tandis que je fais un nouveau tour du bureau. Si lui, malgré ses capacités de réflexion limitées, parvient à déceler mon inquiétude, c'est que Hakan a bien plus d'influence que je ne le suppose sur mon attitude. Il y a bien une explication à cela, il doit forcément en avoir une.

Une colocataire irascibleDonde viven las historias. Descúbrelo ahora