Chapter 14

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Pour me faire pardonner de ma longue absence, voici dès à présent le chapitre 14, directement après le 13 ! En plus, c'est un chiffre qui fait peur, le 13. 


– Hakan V. Selens.

Je n'en reviens pas. Mon nom, c'est mon nom ! Je suis admise à la UGEL ! Je m'accroche au bras de mon accompagnateur comme si ma canne seule ne pouvait plus me porter. Celui-ci sourit, mais j'ignore s'il est heureux pour moi, ou simplement content que ça se termine.

– Félicitations.

– Merci. Je... Je suis ravie que vous soyez resté avec moi...

– Nous sortons ? Les gens vont affluer vers la sortie et vous risquez d'être bousculée de partout.

En ouvrant la marche, le détective se défait de ma poignée de main et part devant. J'ai comme un pincement au cœur, mais je vous assure que je l'oublie très vite... La foule se presse et je me précipite dehors avant tout le monde. Dehors, c'est lui qui me rejoint, tant j'ai filé vite.

Je n me sens pas dans mon assiette jusqu'à ce qu'il revienne. Mon portable a déjà sonné quelques fois, j'ai regardé les textos précipitamment. Je le rangeais justement dans la poche de mon jeans quand mon colocataire me rejoint. Nous marchons quelques pas dans une direction quelconque en silence, je prends soin de garder la distance.

– Alors, dit-il, qu'est-ce qui vous ferait envie ce soir ?

Je le regarde, des questions plein les yeux. C'est pas drôle ! Quand je suis perplexe ainsi, je penche la tête sur le côté comme un malinois à qui on propose une promenade, la laisse dans la main. Heureusement que je ne jappe pas ! Sherlock n'a pas besoin que je parle pour comprendre ce que je pense : c'est pour cela que j'aime tant sa compagnie, entre autres.

– Si je vous invite à dîner, ajoute-t-il, autant vous laisser choisir selon vos envies. Ce n'est pas comme cela que je suis censé procéder ?

Je ricane.

– Si, bien sûr. C'est bien. C'est juste que... Quand vous m'aviez dit que vous vous occupiez du dîner, je n'avais simplement pas compris que vous m'invitiez à l'extérieur.

Nous nous apprêtions à prendre une rue adjacente au conservatoire quand il s'arrête dans sa marche. Instinctivement, je claque ma canne au sol pour me stopper net sans pour autant l'observer (je crois avoir compris qu'il n'aimait pas que je le regarde).

– Vous ne voulez pas. Dit-il.

– Quoi ? (je me retourne malgré moi)

– Dès que je vous annonce que je vous invite, vous traînez dans votre marche. Or, vous n'êtes pas fatiguée, car vous êtes habituée aux longs trajets à pieds. Vous ne pouvez donc que redouter cet événement. En plus, vous riez jaune : vous êtes donc gênée par ma proposition. Vous n'osez simplement pas refuser.

– Sherlock, arrêtez ! je l'interromps, Vous avez tout faux.

Les quelques passants qui nous croisent nous regardent, mais je m'en fiche bien de notre contenance. Le détective évite toujours de croiser mon champ de vision, il a d'ailleurs les yeux fermés, les sourcils froncés et se mord la jointure du pouce. Il me fait penser à un enfant, un peu espiègle, que l'on viendrait de prendre en flagrant délit. Je vous en avais déjà parlé ? Ah bon... Je m'approche et saisis son menton pour diriger son regard vers le mien : c'est assez ironique puisqu'il a tout de même une tête de plus que moi, mais ça a le mérite de fonctionner.

– Je suis gênée, c'est vrai. Mais pas pour les raisons que vous interprétez. Si j'avais su que nous sortions ce soir, je me serais habillée en conséquence. Je me serais... Comment dire ?

Une colocataire irascibleKde žijí příběhy. Začni objevovat