Chapter 56

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Pour ce chapitre-ci, je vous avoue m'être offert un petit cadeau. J'avais vraiment envie de partager quelque chose avec vous, ma passion pour mon film préféré, atour d'un moment de complicité entre frère et sœur. Comme souvent, on se retrouve à la fin pour parler un peu ! ^^

Oh ! Et si vous n'avez jamais vu le film « Bienvenue à Gattaca, » navrée pour le spoil, mais vraiment, regardez-le !

Bonne lecture !

— Ça fait combien de fois que tu regardes ce film avec moi, Leif ? Dis-je en tendant d'emblée un mouchoir à mon petit frère.

— Si je n'ai pas perdu le compte au fil du temps, réfléchit mon cadet en reniflant, à peu près vingt-six fois.

— Et tu pleurniches toujours autant à la fin, je le nargue sans me priver.

— Je trouves juste cela injuste... Essaye de se justifier Leif alors que Vincent Freeman entre dans sa navette spatiale.

— Chut ! Je le rappelle à l'ordre.

Nous sommes presqu'au générique de fin. Ce film, je l'ai donc visionné plus de vingt-six fois, puisque je l'ai regardé seule à diverse occasions. Cette speculative fiction est une dystopie intéressant digne de l'œuvre Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Si vous n'aimez pas la science-fiction, vous êtes potentiellement perdus.

Retenez juste que Bienvenue à Gattaca a été un coup de cœur pour moi, dès la première fois. L'histoire dépeint une civilisation où l'ADN détermine tout : les métiers auxquels tu peux prétendre, la personne avec qui on a le droit de faire sa vie... Les enfants sont tous conçus in vitro, leurs gènes sont d'ailleurs présélectionnés pour être la meilleure version du nourrisson tant espéré par les parents. La conception naturelle est devenue mal perçue, car de cette manière où tout est aléatoire, il n'en ressort que des êtres imparfaits...

Ça y est, vous commencez à percuter ce qui me touche tant dans cette intrigue ? Cette population futuriste et trop rangée, c'est les enfants Selens. Mon père n'est qu'un généticien qui nous a manipulé toute notre enfance pour être ce qu'il espérait de nous. Et pas que moi ou Leif, non ! Il a aussi entraîné Klaus à être un bon héritier, n'hésitant pas à m'unir à lui pour assurer une prospérité certaine à l'entreprise, si jamais je perdais mes fonctions cérébrales un jour. Quand il s'est aperçu que ma cousine Elizabeth avait un talent inné pour les langues, il a sauté sur l'occasion, quitte à faire passer cet apprentissage pour un jeu. Résultat, elle parle plusieurs langages, maîtrise plusieurs jargons et comprend tout autant de dialectes que je n'en apprendrai jamais dans une vie. Et Leif ? Oh... Leif... Mon père l'a toujours pris pour un abruti. Si je pouvais me tenir devant la porte des enfers et lui caler le papier qui atteste de ses 182 de QI...

Non, je ne crois pas aux enfers. C'était pour que vous saisissiez la métaphore, ça a marché, non ?

— Je ne vois pas ce qui vous plaît tant dans ce film, râle Sherlock qui a suivi la séance en notre compagnie.

— Vraiment ? Comment un homme qui devrait rater sa vie parvient tout de même à contrer les lois, à tromper des gens qui pensent être au-dessus du monde, tout ça pour atteindre un rêve ? Fais-je sans cacher mon étonnement. Cela vous étonne de moi ? Je suis semblable aux employés de Gattaca, je ne me prends pas pour une lumière : j'ai l'intime conviction d'être une lumière.

— En fait, songe-t-il, je vois plutôt une légère ressemblance entre vous et Jerome Morrow...

— Quoi, Vincent ? Demande confirmation mon jeune frère.

Une colocataire irascibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant