Chapter 24

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On vient de dépasser les 500 votes, pour fêter ça, je poste ! :)

To : Klaus : « Qui es-tu ? »

Je fixe mon écran, comme si cela allait changer quelque chose. Ce dernier messaCge que j'ai envoyé est resté sans réponse. Je dois me résigner : celui qui se fait passer pour Klaus n'est pas qu'un arriviste, ils se connaissaient. Ce qui pourrait vouloir dire que je connais également cette enflure.

Pour le moment, j'accepte difficilement l'idée de discuter sur ce sujet. Selon moi, la meilleure personne à qui m'adresser serait Leif, car il pourrait m'être utile. Malheureusement, j'ai peur de le brusquer ou qu'il ne se mette à craindre pour l'avenir de l'entreprise. Mon cadet a toujours eu des idées pour qu'elle se développe de façon plus efficace... Perdre Selens Inc. serait un coup dur que son émotivité exacerbée ne pourrait endurer sans hématome.

En parler à Lizzy ? Impossible, elle est bien trop occupée à jongler entre Bruxelles, Londres et sa folle de mère qu'on tente de réinsérer dans la société. Elle a, certes, les épaules bien plus solides qu'il n'y paraît. Toutefois, je ne peux pas prendre le risque inconsidéré de rajouter un fardeau de plus sur celles-ci, ma cousine finirait par s'écrouler pour de bon. Je perdrais un bon élément... Ou elle finirait par devenir complètement cinglée, comme ma tante.

Quant à Sherlock, je n'y pense même pas ! D'accord, cela fait un petit moment maintenant qu'il remarque à quel point je suis affectée par la situation. C'est bien le seul d'ailleurs. Il se mettrait à fouiner, trop heureux d'avoir un os que son intellect puisse ronger. Bien sûr, il prétendrait me rendre service, mais je sais très bien qu'il a juste besoin de combler sa propre curiosité, de tordre le cou à l'ennui qui le taraude quand il n'a rien d'autre à faire que de rester à Baker Street dans un état proche de l'apathie.

Finalement, je suis rentrée plus tôt que prévu à l'appartement, pensant pouvoir consulter le catalogue de Ribbon & Satin en paix. Oui, Grace en a trouvé un exemplaire qui traînait dans un de nos bureaux. Grace est rapide, efficace, au risque de me répéter, presque parfaite. Je n'ai de cesse de l'encenser, il faut que je me calme... mais j'apprécie ses compétences.

Pour en revenir à mon retour à Baker Street, je pensais donc me délasser, sitôt ma paire de chaussons enfilée. Sauf que la première chose qui m'est venue à l'idée dès que j'ai pénétré dans le salon, c'est de m'enquérir de quelques tâches ménagères. L'idée même de mon panier à linge rempli, alors que je reporte cette corvée à plus tard depuis des jours, commence à me frustrer, comme par hasard. Vous savez, quand c'est le bordel dans votre tête, parfois, il faut ranger son lieu de vie pour que l'esprit suive. C'est un peu ce que j'essaye de faire.

Je prends donc le linge, frappant à la porte de la chambre mon colocataire au passage pour qu'il daigne me fournir ses propres affaires sales. Pas de réponse. Tiens, j'ignorais qu'il était sorti. Bon, c'est vrai qu'il ne me dit pas grand-chose, mais c'est affolant de voir que je le découvre seulement quand je cherche après lui.

Je frappe une seconde fois et entend un grognement étouffé. Je me risque à ouvrir la porte. Il était bien là, je m'en doutais. Il est allongé, emmitouflé dans sa couverture. Je l'avais entendu tourner en rond toute la nuit, c'était presqu'une évidence de le trouver en train de se reposer en pleine après-midi.

– Sherlock, dis-je en murmurant, je suis rentrée...

Pourquoi je lui dis cela, moi ? Il l'avait deviné, non ?

– Je sais. Laissez-moi, râle-t-il avant de se cacher dans ses draps comme un ado.

Depuis que John est parti, il boude. D'autant plus qu'il a prolongé son séjour, comme on s'y attendait. Mon colocataire est différent sans son ami à ses côtés, plus le temps passe et plus il devient agaçant. Je devrais juste le laisser se reposer : il sera plus conciliant plus tard. Son timbre de voix est beaucoup trop mou, sa langue doit être pâteuse à cause du sommeil duquel je l'ai tiré.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now