Une colocataire irascible

Chapter 55

Alors, Hakan Selens ou Reisman ? Trêve de suspense ! ;)

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— Tu es vraiment la fille de l'oncle David ?

— Je...

L'espace d'un instant, j'hésite beaucoup. J'ignore quoi répondre ! Moi qui suis en train de prôner la vérité, je suis bigrement embêtée.

— Hakan, tu as dit que tu ne mentirais pas.

— D'accord, d'accord ! Je lui concède. J'en sais rien du tout ! Ce que je peux te dire avec certitude, c'est que l'idée même que ce soit le cas me rend malade. J'ai tellement enduré pour être la fille parfaite de Lawrence Selens qu'il est hors de question pour moi d'être quelqu'un d'autre. Tu comprends ?

— Alors, si tu cachais ce carnet, c'était un peu pour toi aussi ?

— Non ! Absolument pas. Je pensais juste que si l'existence de ce cahier venait à être découvert, ça ne serait plus jamais pareil, entre nous trois... Et regarde : j'avais raison !

— À vrai dire, je ne saisis pas ce que cela aurait changé.

— Potentiellement, le doute aurait plané sur le fait que je ne suis plus ta sœur.

— C'est un peu bête comme réflexion... Tu as toujours été ma sœur, je ne vois pas pourquoi cela aurait changé quelque chose.

— Tu sais, on ne maîtrise pas toujours ses craintes.

— Et c'est cette hypothèse que Klaus voulait soumettre à Père le jour de l'accident, c'est ça ?

— Non ! Je m'oppose vivement. Absolument pas !

— Mais tu sais ce que c'était ?

Je hoche positivement la tête et j'invite mon cadet à me rejoindre du bout des doigts. Je sens bien qu'il hésite... Néanmoins, il finit par accepter ma requête silencieuse et prend place à mes côtés. Curieusement, j'éprouve cet irrépressible besoin qu'il soit près de moi...

Mon frère est mon pilier, mon soutien. Que suis-je sans lui ? Juste un monstre, une machine, un corps sans cœur.

— Klaus voulait qu'on divorce au plus vite, en fait, j'explique doucement. Tu te doutais bien qu'on ne resterait pas mariés indéfiniment.

— Bien sûr ! On le savait tous ! J'ai l'air d'avoir régressé à ce point ? S'échauffe-t-il.

— Klaus voulait demander un divorce rapide parce qu'il sortait déjà avec quelqu'un.

J'embraye dans l'espoir qu'il se radoucisse tout de suite, ce qui fonctionne assez bien, il faut l'avouer.

— Depuis... longtemps ? S'interroge-t-il immédiatement.

— Avant même que nous soyons fiancés, à vrai dire. Tu vois qui est Grace, non ?

— Grace ? Ton assistante ? S'étonne-t-il.

— Elle-même. Et Klaus et elle partageaient plus que des dîners d'affaires.

— Et tu le savais ?

— Hé bien, oui. Depuis le début, même.

— Et Grace a accepté tout cela ?

— Le mariage ? Klaus a expliqué que nous n'avions pas vraiment le choix, qu'on visait juste à garder nos parts de l'entreprise. Grace connaissait aussi Père, elle pouvait bien s'imaginer une telle demande.

— Non, pas seulement le mariage, mais ça ! Ça ! Insiste-t-il en me pointant du doigt. Malgré toute cette histoire, elle continue à travailler avec toi.