Pompon

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En entrant sur le terrain de Quidditch, chevauchant son éclair de feu, Harry fut un instant éblouit par le soleil. Puis, la clameur du public - de tout Poudlard - lui fit battre le cœur à toute vitesse, alors qu'un large sourire s'affichait sur son visage.

Il aimait ce moment d'excitation au début du match, cet instant où il prenait conscience de l'enjeu du match, où chaque maison défendait son équipe avec passion.
Le jeune homme déglutit alors qu'il réussissait à discerner les gradins noirs de monde.

C'était le dernier match de l'année. Celui qui déterminerait quelle maison gagnerait la coupe. C'était aussi la dernière fois que le célèbre Harry Potter serait capitaine de la maison Gryffondor, sa dernière année en tant qu'étudiant.
Il entraîna son équipe pour un tour du terrain triomphal, en espérant qu'ils seraient vainqueur cette fois encore.

En passant devant la tribune des Serdaigle, il écarquilla les yeux avant de se mettre à rire, se retenant à grand peine de tomber. Il donna un coup de rein pour rétablir son assiette, toujours gloussant et une bouffée d'affection l'envahit.

Luna - qui d'autre - avait décidé de soutenir la maison Gryffondor à sa manière. En plus de l'énorme tête de lion qu'elle avait déjà eu l'occasion de porter, elle sautillait sur place en agitant des pompons rouge et or. Et la jeune fille était parfaitement assortie à sa tenue : ses joues étaient rouges des efforts qu'elle fournissait à sauter et hurler, et tranchaient vivement avec ses cheveux d'or.

Harry s'élança dans une pirouette devant elle, avant de s'immobiliser quelques secondes pour la saluer avec exagération, les yeux pétillants. Luna s'égosilla de plus belle, se penchant presque dangereusement au bord de la tribune pour lui montrer son soutien. Après un clin d'œil plein d'affection, Harry repartit pour se rendre au centre du terrain et faire face au capitaine de l'équipe adverse, face à Madame Bibine.

Ils affrontaient une toute dernière fois les Serpentard, mais au grand regret de Harry, Malefoy ne jouait plus. Depuis la fin de la guerre, il restait bien trop tranquille, essayant de devenir invisible. Et le jeune héros du monde magique s'en agaçait, dépité de ne pas retrouver son rival de toujours. Les matches de Quidditch étaient bien moins intéressants dorénavant.

Un dernier regard autour de lui, et Harry hocha la tête, signifiant à madame Bibine qu'ils étaient tous prêt. Le Serpentard face à lui fit la même chose, et le coup de sifflet retentit, annonçant le début des réjouissances.

Harry se contenta de survoler le terrain, observant le jeu du coin de l'oeil en cherchant l'éclat doré familier. Il comptait bien attraper une dernière fois le vif, pour ensuite quitter Poudlard avec ce merveilleux souvenir en tête.

Concentré pleinement sur le jeu, il virevolta, s'élança, évita des cognards. Cependant, le vif d'or restait invisible et les deux attrapeurs se tournaient autour, s'observant d'un air plein de défi.
Quand il passait près des gradins des Serdaigle, Harry voyait du coin de l'oeil les pompons de Luna, et il repartait de plus belle.

Et puis, un mouvement plus vif de la jeune fille attira son attention, et là, juste en dessous, le vif d'or voletait paresseusement, comme attendant. Immédiatement le Gryffondor s'élança, indifférent à tout ce qui n'était pas la petite balle brillante.
Il entendit les cris du public s'intensifier alors que tout le monde prenait peu à peu conscience qu'il avait repéré le vif d'or, mais il n'y prêta pas la moindre attention. Pas plus qu'il ne prêta attention à l'attrapeur des Serpentard qui le talonnait de près. Mais son adversaire n'était pas suffisamment rapide pour inquiéter Harry. Le vert et argent n'avait pas la moindre chance de le rattraper.

Avec un sourire victorieux, Harry tendit la main, s'étirant au maximum sur son balai et referma ses doigts sur la minuscule balle dorée. Il remonta en piqué, bras tendu, hurlant sa joie.

Une fois de plus Gryffondor avait gagné.

Les tribunes éclatèrent en cris, célébrant la fin du match et la victoire des lions. Ravi, Harry fit un tour de terrain le poing enfermant le vif d'or brandi avant de s'arrêter devant Luna.
La jeune fille était en nage, mais elle agitait toujours ses pompons avec énergie, souriant aussi largement que Harry.

Le brun s'approcha du bord de la tribune et lui offrit le vif. Avec l'impulsivité qui la caractérisait, Luna lui sauta au cou, le déséquilibrant légèrement. Cependant, Harry repoussa la tête de lion encombrante de la Serdaigle et attrapa sa taille fine pour l'attirer devant lui sur son balai.
La blondinette gloussait de ravissement, totalement confiante.

Puis, Harry descendit lentement - oubliant ses pirouettes habituelles puisqu'il avait une passagère - et se posa au sol, aidant Luna à descendre. Comme une suite logique, comme s'il avait attendu ce moment toute sa scolarité, Harry attira la jeune fille rêveuse contre lui et déposa un baiser sur ses lèvres, prenant conscience qu'elle était devenue bien plus qu'une amie. Luna après tout, avait toujours eu une place à part dans son cœur...

Les nuits du FofOù les histoires vivent. Découvrez maintenant