Problème

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D'aussi loin qu'il ne se souvienne, Harry Potter avait été considéré comme un aimant à problèmes.

Pendant sa scolarité, en premier lieu, puisque chaque année invariablement, il se retrouvait toujours dans des situations rocambolesques où sa vie était en jeu.

Voldemort avait essayé chaque année de le tuer, en le projetant dans des aventures plus ou moins rocambolesques.

Heureusement pour lui, la plupart des sorciers n'étaient pas au courant de tout ce qui s'était passé à Poudlard. L'affaire du Basilic géant n'était connue que de très rares personnes, comme Ron, Ginny et Hermione - bien que Ron et Hermione n'aient pas vu l'animal en vrai et qu'il ait tenté de minimiser l'exploit.

Après la bataille de Poudlard, il s'était senti légèrement désœuvré.

Voldemort était mort, il avait accompli la mission que tout le monde attendait de lui. Il aurait du mourir mais il s'était accroché à la vie, et il était debout au milieu d'une foule de morts et de blessés.

Il avait vaguement pensé - légèrement inquiet - qu'il allait pouvoir reprendre une vie normale, tranquille, loin des problèmes. C'était quelque chose qu'il ne connaissait pas, et il ne savait pas vraiment s'il allait s'adapter.

Il avait longuement à revenir à Poudlard pour une année supplémentaire - Minerva lui en avait laissé la possibilité puisqu'il avait manqué la septième année. Mais il avait encore en tête le fracas de la bataille, et il avait ressenti le besoin de s'éloigner un peu.

Il pensait naïvement qu'il pourrait doucement se reconstruire, à l'écart des problèmes. Plus personne ne voulait le tuer après tout - ou au moins, plus aucun mage noir. Les quelques Mangemorts en fuite assoiffés de vengeance étaient bien trop désorganisés pour l'inquiéter réellement.

Harry ne savait pas réellement quoi faire de sa vie. Il avait longtemps souhaité être Auror, mais il avait perdu la vocation alors qu'il se battait pour sa survie dans le parc de Poudlard. Il n'était pas certain de souhaiter entamer d'études longues, les séquelles de la guerre lui avaient laissé un besoin permanent de liberté, le laissant au bord de la crise d'angoisse quand il était enfermé dans une pièce - comme une salle de classe.

Ses parents lui avaient laissé suffisamment de richesses pour se permettre de ne pas travailler mais Harry ne voulait pas rester inactif. Ce n'était pas un problème de conscience ou de courage mais plutôt une nécessité : l'ennui avait chez lui les mêmes répercussions que l'enfermement. L'angoisse, alors qu'il se perdait dans ses pensées, alors qu'il revivait ses souvenirs.

Le jeune homme était arrivé à un compromis acceptable, à savoir prendre une année sabbatique pour réfléchir à ce qu'il ferait de son avenir. Mais les problèmes ne se tenaient jamais bien loin de lui, et à peine la décision avait-elle été prise qu'il recevait la visite du Ministre de la Magie fraîchement élu, Kingsley Shakelbot.

Ce dernier l'avait pris par les sentiments pour lui demander de prendre un poste d'Auror provisoirement. Juste le temps d'arrêter les derniers Mangemorts en fuite, une façon pour Harry de mettre un point final à cette guerre qui n'avait que trop duré.

Le procédé avait été discutable mais efficace. Harry avait cédé et ne pouvait même pas reprocher à Shakelbot la façon dont il l'avait fait plier.

Ainsi, Harry Potter était devenu Auror. Ce n'était pas de gaieté de cœur, mais il avait juré que ce serait provisoire.

Lorsqu'il arriva pour son premier jour de travail au Ministère, il aurait du se douter qu'avec lui dans l'équation, les choses ne se passeraient pas aussi bien qu'il le pensait.

A son arrivée au Ministère, il tomba nez à nez avec Drago Malefoy. Bien loin de l'aristocrate prétentieux qu'il avait été pendant leur scolarité, il était comme brisé.

Le jeune homme avait eu le choix : où il était jugé pour la marque sur son bras et risquait de terminer ses jours à Azkaban, où il acceptait de se mettre au service du Ministère pour aider à arrêter les derniers Mangemorts fidèles à Voldemort.

Bien entendu, son choix avait été rapide, tout valait mieux qu'Azkaban. Son père lui en avait suffisamment parlé et Drago n'avait pas vraiment l'intention de perdre sa liberté.

Le Ministère apprit donc aux deux anciens condisciples qu'ils seraient coéquipiers, durant le temps que durerait le service de Harry et la rédemption de Drago.

Avec un soupir résigné, Harry croisa le regard couleur d'orage. Les problèmes continuaient encore et toujours. Mais cette fois, le problème blond qui se tenait à ses côtés avait un goût de renouveau, comme une nouvelle chance de faire connaissance loin des rivalités écolières.

Les nuits du FofOù les histoires vivent. Découvrez maintenant