Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]

Chapitre 32

 - Meryl... Meryl...

Le cerveau encore dans le brouillard, la jeune femme répondait par une plainte indistincte.

- Meryl, réveilles-toi, ton téléphone sonne.

- Qu'ils aillent se faire voir, grogna-t-elle en se levant malgré tout. Je ne bosse pas ce matin.

- Il est treize heures...

- Hein !?

Le petit rire de Nait accompagna sa marche vers son sac, laissé sur le plan de travail la veille au soir. Sans grâce aucune, elle se laissa tomber sur une des chaises qui entouraient le plan de travail de la cuisine et inséra la main dans son sac pour y prendre son téléphone qui avait cessé de sonner.

Pendant qu'elle rappelais Johnson, Nait termina de préparer le déjeuner et en posa une assiette devant elle. Il était déjà lavé et habillé, et avait déjà l'air moins affamé et fatigué. Cela faisait plaisir a voir. Meryl avait passé la soirée avec lui. Elle avait ramené le dîner et des crasses qu'ils pouvaient manger en causant ou en regardant des films. Cela avait fait du bien aux deux de passer une soirée normale entre amis, loin des problèmes. Et chacun d'eux semblaient en sortir revigoré. Peut-être suffisait-il de cela. Se détacher du monde dans lequel on vit, profiter de l'instant comme des personnes normales, pour pouvoir mieux réfléchir par la suite, pour pouvoir voir les problèmes sous un œil neuf, et peut-être enfin trouver la solution.

Son coup de fil terminé, elle alla prendre une douche dans la salle de bain de Nait et se rhabilla pour aller bosser. lorsqu'elle émergea à nouveau dans la pièce principale, elle vit Nait à son bureau en train de fouiller dans des dossiers.

- Merci de m'avoir laissé dormir ici cette nuit. Je dois aller bosser, mais... tu as mon numéro, tu m'appelle quand tu veux.

- OK.

- Et ne reste pas toute la journée sur ton ordi. Fais une pose dans ton travail et profite, balade-toi. Tu es libre, Nait, profites-en.

Le jeune homme acquiesça mais, à peine Meryl était-elle sortie, qu'il replongea dans ses comptes, qu'il estimait avoir suffisamment laissé de côté.

Lorsque Meryl entra dans le bureau, tous le monde était déjà présent. Comme a son habitude, elle s'assit à côté de Johnson, juste en face de Max qui lui adressa un sourire en coin, néanmoins attentif a ce que Johnson disait. Un samedi par mois, la fine équipe se réunissait pour mettre à plat l'état général des affaires illégales et leur relation avec leurs partenaires associés, acheteurs, revendeurs et autres et de leurs clients direct et enfin de ceux ayant une dette envers eux, et de l'avancement ou non du remboursement de ces dettes. Puis ils décidaient de quelles mesures prendre, quel contrat arrêter ou peut-être commencer, quelles nouvelles options choisir, tenter, etc.

Chase, contrairement à son habitude, suivait et participait à cette réunion avec une certaine absence. Les bleus qui lui marquaient le visage le rendait plus livide encore, et son air absent poussait Meryl à se demander s'il était vraiment conscient de ce qu'il se passait où s'il était trop perdu dans ses réflexions pour ce rendre compte de cela. Il ne donnait son avis que rarement, laissait les autres décider, se contentant généralement d'approuver ou de refuser leurs propositions d'un signe de tête ou par monosyllabes. Meryl voyait que ce comportement inquiétait les autres, et elle-même s'inquiétait. C'était comme si Chase avait perdu toute sa vigueur, sa vitalité. Comme un automate. Or ils avaient besoin d'un chef fort, quelqu'un qui en impose, qu'on respecte, craint et vénère, qui amène l'ordre par sa seule présence. Et Meryl ne pouvait s'empêcher de constater que Chase ne remplissait plus ce rôle en cet instant.