Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]

Chapitre 14

 Nait observait Malcolm tourner en rond comme un lion en cage depuis près de trois jours. Le mafieux respectait les précautions de sécurités que Nait avait prises, mais le jeune homme voyait bien que ça le faisait chier. Il voyait que Malcolm avait envie de lui parler, de le toucher, de profiter de sa présence à ses côtés. Mais il le le pouvait pas. Nait le le permettait pas.

Lundi, Nait avait tâché de lui faire comprendre à quel point il était allé trop loin. Avec lui, chaque acte de Malcolm avait des conséquences, bénéfiques ou non, et le mafieux devait comprendre ça. Surtout qu'il avait blessé Nait. Malcolm n'avait rien dit. Il avait accepté cela. Et même si ça le faisait chier, il n'avait rien fait pour s'y opposer, au contraire. Il avait laissé à Nait l'espace nécessaire, sans le brusquer. Il avait été presque compréhensif, ce que le jeune homme ne pensait pas possible de la part d'un mafieux tel que Malcolm.

À chaque mouvement qu'il faisait, son poignet l'élançait, souvenir douloureux que Malcolm lui avait laissé. Et dire qu'il venait seulement de guérir, il avait évidemment fallu que le mafieux le blesse à nouveau, et plus gravement cette fois.

Pour la dixième fois de la soirée, Malcolm sortit de son bureau et se dirigea d'un air déterminé vers la cuisine. Nait ne releva même pas, bien qu'il le surveillait tout de même du coin de l'œil. Malcolm s'arrêterait sûrement, comme il l'avait déjà fait des dizaines de fois avant, avant même d'avoir dépassé le salon. Puis son air déterminé s'effacera pour laisser place à un air incertain alors qu'il fixait Nait. Enfin il retournerait dans son bureau, pour recommencer une demi-heure plus tard. Parfois, lorsque Nait en avait marre, il disparaissait dans sa chambre, où Malcolm n'osait pas le déranger, et se rendait sur son balcon prendre l'air, se détendre et réfléchir.

Comme prévu, Malcolm s'arrêta au salon avant de perdre son air décidé. Mais cette fois, il détourna les yeux de Nait au lieu de la fixer d'un air désespéré. Cette fois, il ne retourna pas dans son bureau mais s'avança encore et entra dans la cuisine où Nait réchauffait le dîner. Ce dernier se crispa à cette proximité, et se tourna de manière à pourvoir voir Malcolm et prédire ses mouvements.

- Je n'aime pas que tu me rejette, avoua Malcolm.

- Ah oui ? Fallait y penser avant de défouler ta colère sur moi, répondait Nait avec une amertume non-dissimulée.

Il en voulait encore au mafieux, c'était clair.

- Je ne voulais pas ça. Je ne voulais pas que tu ais peur de moi. d'habitude, qu'on me craint ne me fait ni chaud ni froid, mais pas lorsque c'est toi.

Nait s'énerva plus encore à ces paroles et s'avança jusqu'à pénétrer l'espace vital de Malcolm et grogna, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre, en le fusillant du regard :

- Je n'ai pas peur de toi.

Nait ne craignait pas les gens, il craignait seulement ce qu'ils pouvaient faire. Et Malcolm avait des moyens illimités à sa disposition, il pouvait faire tout ce que bon lui semblait. De plus, il avait déjà fait du mal à Nait auparavant, et rien ne l'empêchait de recommencer.

Malcolm recula d'un pas.

- D'accord. Tu es juste en colère alors.

- Ne dis pas ça comme si ce n'était pas justifié.

- Ça remonte à trois jours, je croyais que tu serais calmé.

- Tu penses que j'exagère, peut-être ? Si je fais le compte de tout ce qui m'est arrivé ces dix derniers jours, je ne pense pas. (Nait leva un doigt pour énumérer.) D'abord, j'ai été kidnappé, puis vendu, acheté par le mafieux le plus dangereux au monde et qui fini par me violer. (Malcolm tiqua à cette accusation, mais Nait continua sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.) Je suis tenu prisonnier ici, avec pour seule compagnie ce même mafieux et comme seule occupation cuisiner, regarder la ville ou coucher avec lui. Il me laisse seul toute la journée sans penser au fait que ça me rends dingue de ne plus avoir de liberté ou de connexion avec le monde extérieur. Et enfin lorsque ma relation avec lui commence a aller plus ou moins bien, il ne trouve rien d'autre à faire que de me faire du mal dans un moment de colère. J'ai oublié quelque chose ?