Chapitre 24

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- Aller, décroche, décroche !

Son téléphone vissé à l'oreille, Nait courrait le plus vite possible. Il devait rejoindre son appartement à tout prix. Il devait retrouver sa mère. Il priait pour qu'elle ait abandonné l'idée de partir à sa recherche et qu'elle soit rentrée chez eux. l'inquiétude lui serrait le cœur et lui donnait la force d'accélérer malgré son épuisement.

La messagerie s'enclencha, et Nait pesta. Il ne lui restait plus que deux pattés de maison à franchir avant d'atteindre enfin son immeuble. Il devait y arriver au plus vite. Priant pour qu'elle réponde enfin, Nait rappela.

La sonnerie du téléphone de sa mère résonna dans la nuit, et Nait se figea, tétanisé tandis que son cerveau créait déjà tout un tas de scénario plus horribles les une que les autres. Puis l'espoir remplaça la peur, débloquant ses muscles, et le jeune homme s'élança à la poursuite de ce bruit.

Ses pas le menèrent à une ruelle peu accueillante à l'entrée de laquelle le téléphone portable de sa mère gisait. Le cœur de Nait loupa plusieurs battements. Sa mère était en danger, et c'était sa faute.

Des rires fusèrent non loin de là, et Nait se laissa guider par eux. Son instinct lui disait que sa mère se trouvait là-bas. Et son instinct ne s'était jusqu'à lors que rarement trompé. Le plus discrètement possible, il suivit les voix jusqu'au sous-sol d'un bar miteux et de piètre réputation, puis jusqu'à une salle où il tomba sur un petit groupe d'hommes. Soudain terrifié, Nait s'immobilisa. Les hommes étaient armés et lui tournaient le dos, le regard posé sur quelque chose, ou plutôt quelqu'un à leur pied.

Maman !

Son instinct le poussa à ne pas se précipiter. Si les hommes prenaient conscience de la présence de Nait, alors il en serait fini de lui, et de sa mère. Il devait se cacher, il était trop visible à l'entrée de la pièce. Du coin de l'œil, il remarque des palettes dans un coin, sur lesquelles étaient emballés des sacs dont Nait ne voulait pas connaître le contenu. Elles étaient pile assez hautes pour cacher Nait s'il se racrapotait au plus près du sol et l'espace entre elles et le mur était juste assez grand pour qu'il puisse s'y glisser.

Le jeune homme se cacha le plus silencieusement possible. Un petit espace entre deux palettes lui permettait de voir ce qu'il se passait sans se faire repérer.

Avec horreur, il vit sa mère au sol, un homme penché au-dessus d'elle lui posait des questions que Nait n'entendait même pas tant son choc était profond. Sa mère, cette femme autrefois douce et confiante qui était devenue craintive et protectrice après la mort de son mari tenait tête à l'homme avec une détermination et une force que Nait n'avait encore jamais vu chez elle. Son visage et son corps corps portait déjà de nombreuses marques de coups, et le colère de l'homme ne faisait qu'en ajouter plus encore à chaque fois que la mère de Nait refusait de lui céder.

La peur et la colère se bousculait en lui. Une part de lui craignait de se faire tuer, voir pire, s'il se faisait découvrir, mais une autre part, plus grande, était si enragée par le traitement que recevait sa mère qu'elle exigeait qu'il sorte de sa cachette pour les butter. Nait avait appris divers sports d'auto-défense et de combat durant toute son adolescence, et avait acquit des réflexes affûtée. De plus, ses expériences des mauvais quartiers lui avaient enseigné l'art de survivre, de se tirer d'affaire par tout les moyens possibles. Dans la rue, il n'y avait pas de règles, tous les coups étaient permis.

Poussé par la rage, il s'apprêtait à sortir de sa cachette lorsqu'un bruit se fit entendre au-dessus. Le chef de la bande, suspicieux, chargea deux hommes d'aller voir de quoi il retournait. Un silence pesant précéda des cris et des coups de feu. Tous les hommes se ruèrent à l'étage, délaissant la mère de Nait. Le jeune homme profita de ce répit pour rejoindre sa mère.

Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant