Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]

Chapitre 68

 Nait se réveilla en sursaut, l'esprit confus. Le cœur battant, il parcourut la pièce du regard. Dans le silence de la chambre, il était bien incapable de déterminer s'il était sorti de son cauchemars, ou si c'était maintenant qu'il rêvait. Le froid dans son corps, comme émanant de ses propres os le fit se recroqueviller dans les couvertures, dont l'odeur – il essayait de s'en persuader – était trop réelle pour être le fruit de son imagination. Le soleil d'été pénétrant par la baie vitrée réchauffa la pièce. Sa lumière éblouissante toucha Nait, qui cacha ses yeux sensibles de ses mains. Il savait que jamais dans sa petite cellule le soleil ne pourrait le toucher de cette manière, mais il ne parvenait pas à chasser le doute qui l'assaillait, aggravé par la terreur de se savoir laissé seul.

Les images de son rêve lui revinrent en mémoire, exacerbant la tension dans son corps. Nait se redressa, tête baissée, le regard rivé vers ses mains tremblante. Ses poignets bandés lui rappelaient qu'il était bel et bien sorti de cet enfer. Il n'était plus la proie de Salkov.

Le suis-je vraiment ? Chase... où est Chase ?

Nait tourna son regard vers le couloir, qu'il apercevait par la porte ouverte. C'était la première fois depuis qu'il était libéré de Salkov qu'il se réveillait seul. Il percevait certes la voix de Chase au loin, mais son absence à ses côtés l'affola.

Nait appela Chase, mais sa voix était encore bien trop faible pour l'atteindre. Il réessaya cependant, sans grand succès. L'angoisse lui serra l'estomac, lui ôtant toute logique. Sans réfléchir, poussé par l'unique envie de rejoindre Chase, il se dégagea des couvertures d'un mouvement brusque et se leva. Cependant ses jambes ne le portèrent pas. Avec fracas, il s'écroula sur le plancher.

9 juillet

Le peu de respect qu'Il avait pour la décence de Nait à disparu. Il semble ne pas se soucier su fait qu'il reste inerte sur le sol froid nu comme un vers toute la journée. Tant qu'il reste en vie. Il ne s'en sert plus que comme un défouloir. Il semble avoie perdu le plaisir qu'il ressentait à le faire souffrir. Mais pourquoi Il n'arrête pas dans ce cas ? Je ne le comprends pas. Il est fou.

J'entends les hommes se moquer de Nait. Ils ne comprennent pas. Ils le traitent de faible. Il est pourtant la personne la plus forte que j'ai jamais rencontré. Il n'a jamais abandonné, il a préféré se terrer dans le fond de son esprit plutôt que de s'avouer vaincu face à Lui. Même ainsi, il supporte le gavage forcé et la torture.

Malgré tout je me demande combien de temps son corps pourra encore tenir. Il ne ressemble plus en rien au jeune homme qu'il était la première fois que je l'ai rencontré. J'ignore pourquoi Il tient tant à le maintenir en vie, mais je doute qu'Il y arrive réellement.

- Vous êtes toujours plongé là-dedans ?

Chase releva les yeux de son dossier et se tourna vers Mme Brawn, affairée à la cuisine.

- Je n'ai pas vraiment le choix. Si je veux être capable d'aider Nait au mieux, je dois savoir ce qu'il s'est passé.

- Tout ce que Nait à enduré est noté là ? Il y a beaucoup de pages. Ça ne doit pas être facile à lire.

Chase se frotta la nuque. Ses muscles lui faisaient mal à force d'être penché ainsi toute la journée. Avec un soupir, il ferma le dossier et se leva.

- C'est plus un journal qu'autre chose, dit-il en s'avançant vers la cuisine. Vers la fin il ne parle plus vraiment de l'état de Nait. Je crois que sa conscience le rendait fou, ce qu'il dit reste cohérent, mais c'est moins structuré. Il y a beaucoup plus d'introspection, il se répète beaucoup aussi.