Chapitre 53

1.2K 82 18
                                    


   Meryl rentra au QG, furieuse. Si son regard meurtrier ne le faisait pas, le sang visible sur ses vêtements et ses mains dissuadaient quiconque de se mettre en travers de son chemin.

Elle entra dans le bureau de Malcolm, sans frapper. Les trois hommes présents se levèrent et se tournèrent vers elle. l'invité de Malcolm s'éclipsa, comprenant qu'il était de trop tandis que Max, visiblement inquiet, se précipita vers elle. D'une main posée sur son avant-bras, elle calma son compagnon.

- Qu'ils s'installent sur notre territoire est déjà pénible, mais qu'ils osent nous attaquer alors qu'on ne leur voulait rien, ça dépasse les bornes !

Malcolm contourna son bureau.

- Que s'est-il passé exactement ?

- Jim et Ben... Ils voulait juste tester le nouveau restaurant italien. On avait réussi à avoir un accord, ils voulaient fêter ça. Une pizza n'a jamais tué personne, enfin jusqu'à présent. On ne savait pas que cet endroit appartenait à Massimo, on voulait juste manger merde ! On était pas la pour les espionner, on allait pas les menacer ils... Ben et Jim n'avaient rien à voir là dedans et ils sot mort ! Hurla-t-elle presque avant de prononcer, presque inaudible : à cause de moi.

Malcolm contourna son bureau et se plaça face à Meryl. La jeune femme sentit Max se tendre subrepticement à côté d'elle. Le calme de son patron la surprit, elle y décela une sorte de douceur, mais également une colère contenue.

- C'est leur sang ?

Meryl hocha la tête, incapable de l'avouer à voix haute.

- Je suis arrivée trop tard.

- Tu as été blessée ?

- Non, je...

- Et les autres ? Tu les as blessé ?

- Je... suis partie.

Malcolm tourna les talons.

- Ils étaient plus nombreux et mieux armée, se défendit Meryl. Qu'aurais-je pu faire, moi, en tailleur pantalon avec comme seules armes des petites dagues, face à des hommes bien plus nombreux et surtout beaucoup mieux armés ? Je me serais fais tuer. Je... refuse de leur donner cette victoire. Je veux me venger. Ben et Jim ne méritaient pas ça, je ne laisserai pas leur mort impunie. Chase tu ne peux pas me le refuser.

Il s'assit derrière son bureau et leva les yeux vers elle.

- Je n'ai rien dit encore.

Meryl se redressa, presque défiante. Malcolm ajouta.

- Il y a une nette différence entre s'en prendre à nos homme et s'en prendre à nos employés. On n'attaque pas des innocents sans en subir les conséquences. Massimo est allé bien trop loin. De plus en plus de clan se permettent trop de liberté sur notre territoire. Il est temps de leur rappeler qui domine ici.

- C'est-à-dire ?

- Nous allons reprendre ce qui nous appartient. Donnons leurs un avertissement, ce sera leur dernier.

Le ton implacable de sa voix empli Meryl d'une joie sadique. Elle ressentait déjà l'impatience brûler en elle.

- Nous commencerons ce soir. Malcolm se tourna vers elle et la scruta des pieds à la tête. Mais d'abord, tu devrais aller nettoyer ça. Si quelqu'un te voit dans cet état j'aurais la police sur le dos.

Meryl acquiesça et pris la porte dérobée derrière la bibliothèque et traversa la chambre cachée pour accéder à la salle de bain. Les larmes emplirent ses yeux lorsqu'elle rencontra son reflet dans le miroir. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait couverte de sang. Elle avait déjà été dans de pires états. Mais la c'était différent. Savoir que le sang sur elle était celui de ses collègues, des hommes bons et innocents lui donnait envie de vomir. En cet instant, elle regretta sa double vie, regretta que cela ait des répercussions sur des pauvres gens qui n'avait rien à voir dans tout ça.

Max la rejoignit alors qu'elle frottait frénétiquement sa peau, à tel point qu'elle en était rouge vif.

- Si tu continues comme ça ce sont tes os que tu finiras pas frotter.

- Ce ne serait peut-être pas si mal. Ôter toute cette souillure jusque dans les profondeurs de mon âme.

Meryl s'arrêta et fixa Max à travers les miroir. Elle serrait si fort les bords du lavabo que ses jointures étaient blanches.

- J'ai fui, j'ai été lâche. J'aurais du les défendre, ils n'auraient pas du mourir ainsi, pas à cause de moi. J'aurais du...

- Tu as fais ce que tu devais faire pour rester en vie, c'est tout. Meryl tu es dans ce milieu depuis si longtemps, oserais-je dire toute ta vie. Alors naturellement tu as pris l'habitude de sauver ta peau avant celle des autres parce c'est comme ça que ça fonctionne ici, c'est ça qu'on apprend. Tu as beau essayer de changer cela, dans les situations de danger comme celle-ci tu suis juste naturellement ce qu'on t'as appris. Et c'est normal. Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça.

- Justement si.je m'en veux, j'en veux au monde de m'avoir mis sur ce chemin, et je m'en veux d'y être restée. Si j'avais été maline je serais partie vivre une vie normale, loin de toutes ces tragédies. Et alors Jim et Ben seraient encore en vie.

Meryl ne comprenait pas pourquoi elle n'était jamais partie. Certes, n'ayant connu que ça c'était plus facile pour elle de rester. Mais c'était justement parce qu'elle n'avait connu que ça, et que par ce fait elle connaissait la triste et dure réalité de ce milieu qu'elle aurait du partir. Elle ne comprenait pas. Elle ne se comprenait pas. Et pire encore, elle ne comprenait encore moins, elle ne comprendrait jamais comment des personnes comme Max, qui avaient connu la tranquillité d'une vie parfaitement normale, loin de la mafia, puissent je jeter là-dedans. À ses yeux ils étaient tous fou, Max le premier.

- Leur famille... Que vais-je bien pouvoir leur dire ? Comment leur expliquer sue leur mari, père, fils, frère soit mort pour des conneries ? Comment avouer que malgré moi je les ai tué ? Comment puis-je même les regarder en face ? C'étaient des hommes bons et dévoués. Jamais ils n'auraient fait du mal à qui que ce soit, comment a-t-on pu leur faire ça ? Comment ai-je pu laisser faire ça ?

Les larmes de Meryl tombaient lourdement dans l'évier. Max ne su que répondre. Il sentait que ce qui pesait sur ses épaules devenait trop lourd pour elle. s'il avait pu le mettre sur ses propres épaules il n'aurait pas hésité une seule seconde. Malheureusement, il ne savait pas comment faire. À la place il força Meryl à se retourner et l'enlaça. Ils restèrent un long moment ainsi, immobiles.

Ma profita qu'elle s'écartait de lui pour se pencher ver elle. Leurs yeux à la même hauteur, ses mains caressant le visage de sa bien-aimée, il déclara d'un ton sans appel.

- Je sais que c'est encore trop tôt pour dire ça mais... c'est trop tard pour regretter, c'est passé c'est tout. Contrairement à ce que tu crois ce n'est pas toi qui les as tué, ce sont ces italiens de merde. Ce sont eux qui ont sorti les armes. Et on va leur faire regretter de s'en être pris à des innocents.

- Comment ?

- On ne verse pas d'essence si on craint l'allumette.

Le sourire sadique de Max ralluma l'étincelle dans les yeux de Meryl. Elle était prête à en découdre. Il était temps de montrer au monde qu'on ne s'en prends pas aussi impunément au clan de Chase Malcolm.

- Dans ce cas, allons craquer quelques allumettes.


Meryl regarda brûler les cartons de pizza avec un sourire carnassier. Bientôt, le feu se propagea dans la cuisine, faisant sonner l'alarme. c'est alors qu'elle s'éclipsa, poussée par Max. demains, dans les journaux, on entendra parler d'incendies, de fuites de gaz, d'inondations causées par des canalisations défectueuses et autres magouilles du genre, mais sans aucune victimes à déplorer. Ce sera un avertissement, le seul que Malcolm donnerait jamais. Désormais tout ceux d'autres clans qui souhaiteraient s'installer dans leur territoire devra en payer le prix à moins de se voir violemment expulsés. Et Meryl serait ravie de se charger de ces expulsions.  

Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant