Chapitre 50

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  A moitié conscient, traîné par les gardes, Nait fut jeté sans la moindre considération sur le sol froid de sa cellule. Avec le peu de force qu'il lui restait, il se traîna jusqu'au sol lit et, du bout des doigts fit tomber l'oreiller de fortune et la couverture qui y étaient posés. Il n'avait pas assez de force pour se hisser sur le lit alors il préféra dormir au sol. Dans son dos, il sentit le sang couler, chaud et visqueux, les sentait trébucher sur les croûtes des précédentes blessures.

Nait enviait ses trois premières semaines d'enfermement. Il préférait largement l'ennui à la douleur qu'il ressentait chaque fois que Salkov le sortait de sa cellule. La première fois, il avait enduré en silence, se forçant a rester debout, droit, le regard brûlant de rage malgré la douleur qui lui brûlait la peau. Ce n'est qu'une fois seul dans sa cellule qu'il s'était effondré assis contre le mur froid. Mais jamais, jamais il n'avait versé une seule larme ou poussé ne serait-ce qu'un gémissement de douleur.

Salkov l'avait laissé tranquille cinq jours durant après cela. Le sixième jour lorsqu'il entendit les pas lourds du russe dans le couloir, il regretta de ne pas avoir su profiter du répit qui lui avait été offert. Il fut emmené à nouveau dans cette chambre de torture. Attaché à cette croix, il avait subi la coupure du fouet, de la nuque aux fesses. Salkov s'était tant acharné sur lui qu'il marchait à peine lorsqu'il fut raccompagné à sa cellule. Mais cette fois-ci, il n'attendit pas cinq jours. Il n'avait même pas eu le temps de cicatriser de ses entailles qu'il en reçu de nouvelles, encore et encore, de plus en plus profondes.

Recroquevillé sur lui même, Nait voulut pleurer toutes les larmes de son corps. Mais tout comme il refusait d'émettre le moindre son ou le moindre signe de douleur lors de ses séances de tortures, il refusa de pleurer. Il ne voulait pas se montrer faible, surtout pas face à ce connard russe. Malgré tout, ce n'était pas parce qu'il refusait de le montrer qu'il ne souffrait pas.

Cela faisait un mois qu'il était prisonnier. Cette emprisonnement n'avait rien à voir avec ce qu'il avait vécu chez Malcolm. Nait rêvait de retourner à sa vie d'avant. Son quotidien étrange lui manquait. Et plus que tout,son mafieux lui manquait.

Viens me chercher, je suis ici, ne le sais-tu pas ? N'as-tu pas encore découvert qui m'a emmené loin de toi ? Chase... Viens me sauver.je t'en prie, Chase, ramène-moi auprès de toi.


L'air vieilli par un mois de recherches infructueuses, Chase soupira. En face de lui, Meryl, la tête basse, n'osait même plus le regarder.

- Personne... De tous ceux qui me haïssent, de tous les chefs de clans, personne n'est le coupable. Pas même ce foutu russe qui était dans un avion pour le nord, souffla Chase.

- C'est ce qui ressort des rapport. Même nos hommes infiltrés n'ont rien trouvé les incriminant.

- Il doit y avoir une faille quelque part. Il y a un coupable ! Quelqu'un ment !

Meryl recula d'un pas face à ce haussement de ton, le regard toujours rivé au sol.

- Je suis désolée, dit-elle, la gorge serrée. Je prends la responsabilité de cet échec. Je vais remettre mes hommes sur le coup immédiatement, on a du rater quelque chose. Je vais tout revoir depuis le début. Je...

- Non.

Meryl sursauta à cet ordre. À travers le fin rideau de ses cheveux, elle leva les yeux vers Chase.

Le chef se leva, visiblement épuisé, et regarda les deux dernières personnes présentes dans son bureau. Max se leva à son tour.

Tony était déjà rentré après un assaut compliqué mais réussi, il avait largement mérité un peu de repos, et Johnson avait encore du travail à faire pour l'entreprise. Il devait encore être dans les bureaux au sommet de la tour à cette heure-ci. Depuis que Malcolm se concentrait plus sur la recherche de Nait, il délaissait une partie de son travail qui évidemment revenait à Johnson.

Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]Where stories live. Discover now