Tu es mon obsession (BL) [Tome 1+2]

Prologue

Adam avança lentement dans le bureau du mafieux le plus redouté du pays. Un de deux hommes qui étaient venus le chercher chez lui pour le traîner ici lui ordonna de s'asseoir dans l'un des deux fauteuils en cuir bordeaux qui faisaient face à l'immense bureau en acajou. Le jeune homme savait pourquoi il était là, il n'était pas stupide au point de l'oublier, même si cela ne lui plaisait pas le moins du monde. 

La porte  du fond de la pièce, habilement dissimulée par l'immense bibliothèque, s'ouvrit soudain et l'homme qu'Adam redoutait plus que quiconque entra. Sans un regard pour son invité, l'homme s'installa à son bureau. Tranquillement, il ôta sa cravate, sa veste, ses boutons de manchettes avant de remonter ses manches, exposant ses avants-bras musclés, puis il déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise et passa la main dans ses cheveux pour les décoiffer légèrement, et il suffit de cela pour transformer un homme d'affaire respectueux en un dangereux mafieux. 

Enfin, l'homme contourna son bureau et, face à  Adam, il s'y appuya, les bras croisés dans une posture d'autorité. Adam, lui, l'observa sans bouger, plus tendu qu'il ne l'ait jamais été. Le regard vert-noisette du mafieux intimidait le jeune homme, surtout à cause du manque de pitié qu'on y lisait.

- Adam Parrys, dit simplement l'homme de sa voix grave, et Adam en frémit de peur.

- M-monsieur Maclolm.

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu avais jusqu'à aujourd'hui pour me rembourser.

- Je... je sais.

Malcolm posa les mains sur les accoudoirs de part et d'autre d'Adam.

- J'espère pour toi que tu as mon argent. Inutile de te rappeler ce qui arriverait si tu ne respectait pas ta part du marché.

Adam déglutit péniblement, n'appréciant gère le sous-entendu qui sonnait comme une menace. Malcolm n'était pas connu pour sa clémence. Il s'en prendrait à Adam ou ses proches à coup sûr, sans le moindre regret. 

- Je... J'ai encore besoin d'un peu de temps, mais je te le rendrai, promis. 

- Avant minuit, rappela Malcolm d'un ton sec. Sinon il se pourrait bien que j'emploie une méthode que je n'approuve pas. Tu es jeune et en bonne santé, Adam. De plus tu possède un charme certain. Tu pourrais me rapporter une belle somme.

Adam se figea. Il était de notoriété publique que Malcolm désapprouvait le trafic d'être humain plus que toute autre méthode. Il trouvait cet argent trop sale, venant d'un mafieux, c'était assez risible. 

Mais Adam s'était attiré une mauvaise réputation dans le marché à cause de son manque de loyauté, à tel point que plus personne ne voulait faire affaire avec lui. La réaction de Malcolm à la potentialité qu'Adam ne respecte pas le marché pouvait certes paraître exagérée, mais elle n'en demeurait pas moins justifiée. 

Adam était bloqué. Il refusait d'être vendu, il savait qu'il n'avait pas le mental pour supporter cela, mais il n'avait pas le million de dollar qu'il avait emprunté à Malcolm. il devait don trouver une alternative, mais laquelle ? Les paroles de Malcolm lui donnèrent une idée.

- Demain, on est bien le dernier dimanche du mois ?

- Aujourd'hui, tu veux dire ? ( Malcolm regarda sa montre.) Il est trois heures passés.

- Oui, aujourd'hui. Takano fait bien une réception ?

Malcolm plissa les yeux, n'aimant pas la tournure que prenait cette conversation. Takano était un homme d'affaire influent originaire du Japon. Il était connu dans le système mafieux pour ses "réceptions", sortes de soirées mondaines réservées aux riches et mafieux ou l'on exposait des êtres humains dans le but de les vendre. Les réceptions avaient lieu le dernier dimanche du mois. Dans le marché du trafic d'être humain, Takano était le plus puissant du pays, voire même du monde et gagnait une fortune. Malcolm trouvait cela sale, c'était de l'argent trop facile selon selon lui.

- J'ai un frère, expliqua Adam sous le regard mécontent de Malcolm. Enfin, théoriquement, ce n'est pas vraiment mon frère, on a aucun lien de sang. Je ne l'ai plus vu depuis longtemps, mais je pense qu'il serait parfait, il te rapporterai gros, il est jeune et beau, en excellente santé, et si je me souviens bien, il est plutôt docile.

Malcolm se releva et contourna son bureau.

- Takano doit l'avoir pour seize heures, passé ce délai c'est toi que je vendrai.

- Il y sera, sois-en sûr. On en aura pour notre argent, crois-moi.

- Non. Tu me rend de l'argent sale, Adam, je n'aime pas ça. Si ton frère ne me rapporte pas assez, je veux la différence dans l'heure. Si, au contraire, il me rapporte plus que prévu, je garde le reste. Dans tous les cas, je te déconseille fortement d'essayer de refaire affaire avec moi, compris ?

Adam hocha la tête, puis sous l'injonction de Malcolm, il partit sans demander son reste, remerciant le ciel de s'en être sorti vivant, pour l'instant.

Il ne lui restait plus qu'à retrouver son frère et à le ramener en ville, en espérant que ce dernier ne soit pas parti trop loin.