8|Déconcentré

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BONNE LECTURE !

































BONNE LECTURE !

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𝑮𝑰𝑨𝑪𝑶𝑴𝑶

J'avais bien compris de quoi il s'agissait, cependant, je suis plus que troublé de voir des larmes le long de ses joues. Depuis la mort de son père, j'ai remarqué qu'elle s'autorise un peu plus à éprouver des sentiments. Comme promis, je ne dis rien. Mais ça ne m'empêche pas de me pencher au travers de la table, essuyant sa joue de mon pouce. Elle ne relève pas les yeux dans ma direction, comme si elle refusait de croire qu'une autre personne ai assisté à ça.

Lentement, elle retire la bougie sur le haut du muffin. Ce n'est que là qu'elle ose me regarder, encore une fois je lui dis :

— Je ne dirais rien.

C'est avec grand étonnement que je la vois séparer le petit gâteau en deux parties distinctes. L'une qu'elle me tend plus ou moins timidement et la seconde qu'elle garde entre ses mains, proche de ses lèvres prête à le manger. Je saisis ce qu'elle me donne, un sourcil haussé.

— Goûte en premier. Elle me demande.

Toujours en la regardant dans les yeux, je croque dans le muffin savourant le goût de la framboise très prononcée et du chocolat par la même occasion. Elle n'avait pas tort, il n'est pas spécial. Mais pourtant, il l'est. Il l'est parce que c'est celui qu'Aura prend à chacun de ses anniversaires, alors son goût change juste pour cette raison.

— Il est parfait. Je lui murmure.

Ce n'est pas vraiment du muffin que je parlais en réalité, mais ça, elle ne le comprendra pas. Son esprit est bien trop innocent pour penser au sous-entendu. Elle mange sa part de son côté.

— Il coûte combien ?

— Quatre-vingt-dix-huit centimes. Dit-elle précisément.

Cette femme a des millions sur son compte en banque mais elle se contente d'une pâtisserie bas de gamme. C'est assez intéressant de trouver quelqu'un qui n'est pas cupide dans ce milieu. Mais vous me direz, Aura n'y est pas entrée par choix et donc pas pour l'argent. Mais bien parce que son géniteur le lui a obligé.

— Je te l'avais dis, trente minutes de route c'est-

— Rien. Ce n'est pas grand chose pour ce jour particulier Aura. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Tu m'as bien souhaité le mien.

— Je n'aime pas ce jour. C'est un de plus qui t'approche de la mort mais pas seulement. C'est aussi celui où tous les hypocrites de ton entourage t'offrent un large sourire de reconnaissance pour au final te cracher dessus tout le reste de l'année.

CORVI T1/T2/T3Where stories live. Discover now