118 : Greg

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Me voilà chez moi. Enfin. Je suis épuisé, le retour m'a semblé interminable, mais pourtant je suis le plus heureux des hommes.

J'ai retrouvé la femme de ma vie et mon bébé qui m'avaient tant manqué, ainsi que toutes les autres personnes qui me sont chères. Je ne savais pas que c'était possible d'être aussi comblé. Je ne savais pas que ma récompense pour avoir passé un an à voir l'enfer, serait si belle. Qu'elle m'apaiserait autant.

Paolina laisse Summer à Chris, avant de me guider pour me faire faire le tour de la maison. C'est vraiment parfait, ma petite femme a tout géré, et je savais qu'elle y arriverait. J'aime ce côté fort chez elle.


Ma main dans la sienne alors que l'on tourne en rond, je souris comme un débile de sentir sa chaleur contre la mienne. Pour être franc, je voudrais sentir tout son corps chaud, et pas seulement sa main. Mais comment vas-t-elle réagir face à mon corps à moitié déformé ? Je risque de ne plus lui faire autant d'effet qu'avant...

J'essaye de chasser cette pensée, alors que l'on abandonne nos invités pour aller vers la salle de bain. Pour être honnête ça n'a pas l'air de les déranger.

Moi, j'ai juste super hâte d'être tout propre pour enfin serrer ma fille dans mes bras ! Elle m'a tellement manqué ma princesse.

-Voilà la salle de bain, me dit Paolina. Je vais te chercher des vêtements propres.

Elle s'éclipse, et j'en profite pour tout enlever mon uniforme et me retrouver en caleçon. Soudain, je réalise qu'elle va voir mes blessures en me ramenant mes fringues. Je m'apprête donc à me rhabiller, mais trop tard... j'ai juste le temps de dire « Attends ! », mais Paolina est déjà entrée.

Elle ferme la porte à clé derrière elle, avant de froncer les sourcils en me regardant. Sa bouche s'ouvre légèrement en formant un « o » parfait quand elle comprend que j'ai été brûlé.


Je baisse les yeux, comme prit dans un piège. Je n'ai pas envie de savoir ce qu'elle pense, et je n'ai pas envie de la dégouter. J'aurais préféré qu'elle voit ça plus tard... ou même jamais.

Je ne veux pas que celle que j'aime n'ai plus envie de moi. Qu'elle n'ose plus me regarder.

Comme pour essayer de sauver les aspects, je lui dis avec humour sans pour autant lever les yeux :

-Ne t'inquiète pas bébé, ma queue est indemne elle !

Elle ne répond pas. Et je ne veux pas lever la tête pour voir son regard et ce qu'elle pense.


Mais soudain, je sens sa présence contre moi. Ses doigts se promènent sur tout mon bras droit en sentant chaque détail de mes brûlures. Ma peau est calleuse, et encore légèrement rougie et je me sens mal que Paolina ait à voir ça.

-Greg, regarde-moi.

Sa voix est sûre et légèrement autoritaire. Ses mains finissent par s'enrouler autour de ma nuque, alors que je relève mes yeux pour les plonger dans les siens.

Elle me sourit. Elle est magnifique. Puis après avoir déposé un chaste baiser sur mes lèvres, elle ajoute :

-Je t'aime, Greg. Avec où sans tes blessures de guerre. Ne te cache pas de moi, d'accord ?

-Je ne veux pas que tu me regarde différemment...

-Est-ce que je te donne l'impression que c'est le cas ? Greg, chéri, quand je vois tes blessures, la seule chose à laquelle je pense, c'est la douleur que tu as dû gérer tout seul. Je n'étais pas là pour t'apaiser, pour te réconforter. Tu as dû affronter ça tout seul... ces blessures me montrent un homme fort, qui s'est battu vaillamment pour une bonne cause qui lui tenait à cœur. Tu es un héros. Tu es MON héros.

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