Au Cœur des Flammes T1

Chapitre 19 (2/3)

— C'est vous qui n'avez pas demandé si cette chambre était déjà attribuée, répliqua-t-il en haussant un sourcil. Sinon, je vous aurais dit que je viendrai me coucher ici – avec vous – en temps voulu.

— C'est inacceptable.

— Ce qui est inacceptable, c'est l'heure à laquelle vous vous levez. Il n'est même pas 9 heures. Je me suis couché il y a une heure, soyez indulgente et revenez dans le lit. Mon démon à besoin de ses heures de sommeil.

Comme pour appuyer son propos, ses yeux s'obscurcirent un instant en lui décochant un rictus qui enflamma sa petite culotte à nœud. Elle avala difficilement sa salive et parvint tout de même à trouver un truc à dire.

— J'ai fais ma nuit, je n'ai plus sommeil, merci bien. (Comme regarder son visage était bien trop tentant, elle détourna les yeux et... regarda son torse. Se sentant rougir, elle retourna plus haut. Le visage, en fin de compte, c'était pas si mal.) Et encore moins en sachant que vous dormez à côté, rajouta-t-elle pour la forme.

Il sourit mystérieusement, comme s'il était parfaitement conscient de l'état actuel de son corps.

— Il va falloir que vous appreniez à dormir durant la journée, avança-t-il en lissant lentement le drap sur le matelas, à la place qu'elle avait occupée un peu plus tôt, comme s'il la caressait, elle, à travers ce geste.

Quelles sensations les caresses de cet homme procureraient-elles en elle ? Elle avait tellement envie qu'il la...

— Pardon ? revint-elle au présent en comprenant enfin le sens de ses paroles. Pour quoi faire ? (Elle ne lui laissa pas le temps de reprendre.) Il n'en est pas question !

— Bien sur que si. (Il eut même le culot de hausser les épaules. Comme si cette situation était parfaitement normale !) Nous vivons et travaillons la nuit. (Son regard s'enflamma et son ton baissa d'une octave :) Alors vous allez suivre le rythme.

Évidemment, elle comprit parfaitement le sous-entendu de cette information. Alors elle fit comme si de rien n'était. Indigo leva les yeux au ciel. Puis se dirigea vers la porte.

— On verra ça.

Crotte, même sa voix, à elle, avait baissé d'une octave. Il avait dû lui jeter un sort, afin qu'elle soit reliée à son état d'esprit, en permanence excitée. Elle ne voyait pas d'autres explications.

Et ce qui suivit arriva si vite qu'elle ne put entendre qu'un froissement de tissu avant de comprendre qu'il avait bougé.

Elle se retrouva plaquée contre la porte. Encore. Il dut en venir à la même conclusion puisqu'il susurra à son oreille :

— On dirait que vous aimez bien vous retrouver dans cette position.

— Pas spécialement, non.

Ses grandes mains épousèrent ses hanches. Indigo, horrifiée, fut la spectatrice muette du mouvement incontrôlé de son bassin.

— On testera cette théorie, murmura-il, plus pour lui que pour elle – presque imperceptiblement – sur un ton qui ne laissait aucun doute sur ce qu'il était en train de s'imaginer.

Et l'imaginer en train de s'imaginer leurs ébats, dans cette position, avec lui derrière et elle cambrée contre la porte, le derrière offert, fouetta le sang d'Indigo. Et louper trois ou quatre battements à son cœur.

— Vous avez vraiment l'air d'apprécier cette posture... (Elle tenta vaguement de secouer la tête.) Vous en êtes sûre ? s'enquit-il en pesant plus contre elle.

Alors, elle prit conscience qu'il était nu. Elle s'étrangla même avec sa salive en tentant de déglutir pour atténuer la soudaine sécheresse de sa gorge.

— Vous êtes nu ! couina-t-elle.

Son nez dériva le long de sa nuque, sembla y dessiner une spirale. Indigo serra les cuisses en l'entendant inspirer profondément.

— Vous êtes observatrice, railla-t-il, son souffle chaud contre sa peau sensible. Et alors ?

— Nu, dit-elle rapidement. Vous êtes nu. Des pieds à la tête. Contre mon dos. Vous êtes en tenue d'Ève contre moi ! À poil. Sans vêtements. Nu comme un ver ! Comme une clémentine sans sa peau ! Tout nu !

Wraith sortit les dents et mordilla sans vergogne la peau tendre de son cou, la tête enfouie dans ses cheveux emmêlés.

— Et ? questionna-t-il d'une voix étouffée. Je ne vois pas où est le problème.

— Et... excité, chuchota-t-elle. (Elle crut bon de rajouter :) Sexuellement parlant.