Chapitre 12 (1/2)

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En entendant des voix autour d'elle, Indigo brava le brouillard épais qui polluait son esprit et ouvrit difficilement les yeux. La vision floue, elle distingua une forme sombre penchée sur elle. Levant le bras, elle se frotta les paupières. Et quand elle vit qui était penché sur elle, son cœur rata un battement, avant de repartir de plus belle.

La montagne de muscles qui s'était invité dans la salle de bain se trouvait là, en face d'elle, son regard froid et autoritaire focalisé sur sa personne. Et cet homme était entouré de géants tout aussi effrayants que lui.

Le parfait gang de tueurs sanguinaires.

La menace qu'elle avait reçue plus tôt lui revint soudain en mémoire avec la même violence qu'un train faisant connaissance avec un mur à pleine vitesse. Le prochain message sera le dernier. Nous avons hâte, tu n'as pas idée.

Alors cette annonce voulait réellement dire qu'elle allait mourir. La mort, sa famille et les walkyries la connaissait bien. Ils étaient même de très bons amis. Enfin, autant qu'on puisse l'être avec Mort. Mais Indigo était toujours restée à l'écart, n'étant jamais à l'aise avec cet être maléfique et fourbe. Il lui avait dit une fois que sa mort allait être très brutale. Brutale, lente et douloureuse. Juste cela. Ni quand, ni où, ni à quel point. Ni même de quelle manière. Vérité ou simple intimidation, Indigo n'en avait jamais été certaine. Mais avec le tableau que ces hommes lui offraient, elle était certaine d'une chose : la mort provoquée par leurs mains devait être brutale, lente et douloureuse.

Elle déglutit et observa les visages qui l'entouraient. Ils avaient l'air d'êtres des méchants. Des tueurs sans foi ni loi. Ils avaient l'air brutaux. Ils avaient l'air d'être du genre à donner une mort brutale, lente et douloureuse. Mort avait-il vu juste ? Allait-elle mourir, là, sans raison apparente, coincée entre un dossier de canapé et un homme qui aurait pu être Mort lui-même ?

Non, s'intima-t-elle. Hors de question.

Dans les films, les jouvencelles en détresse parlaient toujours pour retarder le moment fatidique. Un homme ténébreux, un amant, un ami, un parent ou encore un sauveur arrivant mystérieusement à temps pour sauver leurs belles petites fesses.

Sauf qu'on est pas dans un film. Et que je ne connais personne, songea-t-elle, un peu amère. Peut-être que quelqu'un arrivera inexplicablement pour sauver mon derrière ? D'une bombe, les grands zigotos se feraient exploser. Je sortirais miraculeusement indemne des débris, mon sauveur torse nu m'attendant à la sortie. Et on aurait plein de bébés.

Mais bien sûr. Crédibilité : 0 – Indigo... et bien 0 aussi.

Mais ce qui était certain, c'était qu'elle n'allait pas mourir sans rien faire.

Tentant de ne rien montrer de la terreur qui l'enveloppa à la vue des assassins, Indigo planta ses yeux dans ceux de l'homme qui se trouvait bien trop près d'elle. Il fallait qu'elle trouve un truc, et vite.

Alors elle attendit en silence qu'ils disent quelque chose – la moindre des choses avant de la tuer sans plus d'explications. Elle s'appuya sur un coude et releva même effrontément un sourcil, pour faire son effet. Puis les toisa un par un, alors même qu'elle était allongée sur un canapé et les autres debout dans la pièce.

L'homme le plus près d'elle était accroupi entre le sofa et une table basse en métal. Il l'observait avec une telle faim qu'elle en eut mal au ventre et dû se souvenir comment déglutir correctement. Ses cheveux semblaient être aussi longs et sombres que les siens mais... attendez. Il avait une mèche rouge ? Elle fronça les sourcils. Oui, une mèche rouge se démarquait bien dans sa crinière. Elle l'imagina alors chez le coiffeur, du papier aluminium autour de la tête, un magazine dépassé depuis plusieurs années dans les mains et les jambes croisées devant un miroir. Elle retint difficilement un sourire amusé et sentit ses lèvres frémirent.

Au Cœur des Flammes T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant