Quelque chose s'achève, quelq...

By Zachanariel

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Après sa mort, Hitomi se réveilla dans un monde où les conflits se règlaient à torrents de feu et mers de bou... More

La renaissance
Kyûbi
Le shôgi
Ensui Nara
Hors du village
L'entraînement débute
La caravane
Gaara
La douleur
Le projet
De beaux progrès
Le départ
Les arts ninjas
Un feu indolent
Retour au village
L'Académie
Le terrible démon-renard
Troubles à Suna
Un groupe d'étude
Le clan mourant
Les dix bleus
La deuxième année
La nuit des larmes
Les plus douces années
Une nouvelle épreuve
Échos d'une terre désertée
Une nouvelle lame
Les monstres sous le lit
De nouveaux camarades
Les stratégies alternatives
Affinité élémentaire
L'arsenal de départ
Le rappel de la Forêt
Les équipes Genin
Les préparatifs
Enfin rentré
La vie d'un Genin
Les réalités du ninja
Vers le Pays des Vagues
Une ombre dans le brouillard
L'eau, le fer et la brume
Convalescence forcée
Rencontre sur le pont
Les deux déserteurs
Le chemin vers le feu
Baume à l'âme
Retrouvailles et préparatifs
La première épreuve
Une stratégie impitoyable
Introduction à la Forêt de la Mort
De sang, de chakra et de rage
Une bouffée d'air frais
Sans la moindre hésitation
Un feu à l'âme
Savoir renoncer
Les sceaux corporels
Moral en eaux troubles
Promesse de ninja
Le Murmure
Du sang sur ses mains
La Genin de Kusagakure
L'ombre du Tournoi
Qu'Elle te protège
Pas de quartier
Le calme après la tempête
Retrouver son équilibre
Ceux qui restent, ceux qui partent
Un coup risqué
Un nouveau voyage
La Princesse des Senju
La réunion des Sannin
De justesse
Retour en triomphe
Réapprendre à vivre
L'intronisation de Tsunade
Retour au travail
La disciple du Serpent
Le repère abandonné
Un murmure entre les feuilles
Un dernier élan
Difficile convalescence
Départ pour Kusagakure
La tradition des Jônin
Dans les rues de Kusagakure
Au coeur des Marais Infernaux
Rentrer à la maison
Où personne ne s'aventure
Le trésor de Konoha
Sur les ailes des Arts Shinobi
Un secret dans le secret
Que le combat commence
Le courage d'affronter ses alliés
Sans crainte de faire souffrir
Une profonde expiration
Apprendre la patience
Illusion de sécurité
De retour sur les routes
Ceux qui rôdaient dans les bois
La Porte aux Cerfs
Disparaître dans les ombres
L'appel du Désert
La reprise de l'entraînement
Une fête d'anniversaire
Tout en délicatesse
Des êtres chers à protéger
Seule en terre inconnue
Alliés inespérés
Retrouver le rythme
Le pouvoir des coïncidences
Crépuscule
Le devoir d'escorte
Le Village qui n'avait besoin de personne
Un sentiment d'impuissance
Un reflet dans le miroir
Un rayon de soleil
Aucun plan n'est figé dans la pierre
De chair et de sang
Dans l'ombre du sanctuaire
L'énigme et la clé
Le Dieu de la Foudre
Le chant de la mer
Mizukage en devenir
Va-t'en guerre
Douces bénédictions
Pour un être cher
L'appel de la guerre
Le démon juvénile
Une juste contrepartie
Au coeur des braises
L'examen de promotion des Jônin
Torture et Interrogatoire
Du pouvoir entre ses mains
Retrouver sa place
Nébuleuse carrière
Une terrible rencontre
Le goût d'un piège
L'enfant égaré
Petites conspirations entre alliés
Qui veut la paix...
Restés au port
Leurs âmes apaisées
Au nom de la Flamme
L'ordalie
Profonde déchéance

Un plan risqué

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By Zachanariel

Alors que ses camarades partaient en direction de la clairière, Hitomi se dirigea vers le piège qu'elle voulait utiliser contre le Jônin. Heureusement, elle avait trouvé une deuxième clairière, mineure, dans l'un des recoins du terrain d'entraînement. Sans ça, son seul piège à avoir une maigre, très maigre chance de piéger le sensei aurait été inutilisable. Même ainsi, elle se sentait anxieuse et tendue à l'idée de l'utiliser. Mais les alternatives...

— Alors comme ça on laisse ses camarades trimer à sa place ?

La jeune fille se raidit et, avant même qu'elle puisse réfléchir, une paire de senbon volaient de sa main en direction du bruit. Le Jônin se contenta d'esquiver en effaçant légèrement les épaules, les deux aiguilles se fichant profondément dans l'arbre derrière lui. L'aura meurtrière qu'elle ne semblait pas pouvoir contrôler se forma lentement sur la peau d'Hitomi, épaississant l'air autour d'elle.

— Eh bien, quel accueil... Respire, Hitomi-chan.

Les yeux écarquillés, elle le regarda former la mudra du Tigre et disparaître, se dissoudre lentement dans un tourbillon de feuilles mortes. Cela ne ressemblait en rien à un shunshin, ni à aucune technique de substitution qu'elle connaissait. Elle avança d'un pas hésitant, dans l'espoir de découvrir ce qu'il avait fait exactement, quand elle entendit un hurlement déchirer l'air. La respiration coupée, elle bondit vers la source du son, sans se soucier des branches les plus basses qui lui griffaient les joues et le cou.

Quand elle arriva à l'endroit d'où était venu le cri, elle se figea, une sueur glacée se formant dans sa nuque. Les yeux écarquillés, elle lutta, lutta pour comprendre ce qu'elle voyait. Sur deux lances plantées dans le sol étaient empalés Naruto et Sasuke, leur sang abreuvant déjà le sol sous leurs pieds.

— Hi... Hitomi... Aide-moi...

— Sauve-moi... Je t'en prie... Hitomi... J'ai mal !

Des larmes se formèrent aux coins de ses yeux, brûlantes, tandis que son regard carmin enregistrait chaque détail de la situation qui se déroulait devant ses yeux. Elle fit un pas vacillant vers eux, puis deux, s'agenouilla près de la lance qui transperçait l'abdomen de Sasuke, la gorge si serrée qu'elle respirait à peine. Comment cela avait-il pu arriver ? Même si Kakashi décidait qu'ils ne réussiraient pas son test, ils étaient des citoyens de Konoha, il leur devait protection, il...

Elle brisa l'illusion avec tant de violence que le passage du chakra lui donna l'impression que ses bras prenaient feu. Instantanément le décor devant elle changea et les formes meurtries de ses frères adoptifs disparurent. L'aura meurtrière qui bourdonnait autour d'elle était désormais si forte qu'elle faisait fuir les animaux alentours, et avait sans doute attiré l'attention de la patrouille la plus proche. Elle était furieuse d'avoir dû assister à une telle scène, de sentir son esprit ancrer ce souvenir en elle. Il lui fallut plusieurs longues et profondes inspirations pour parvenir à plonger dans sa Bibliothèque. Elle attrapa au vol le livre qui contenait le souvenir et l'emporta loin, loin au fond d'elle, là où tout ce qui ne pouvait voir la lumière était enfermé.

Le nombre de chaînes qu'elle enroula autour du volume avant de le ranger aux côtés de celui qui contenait sa connaissance des langues était sans doute excessif – tout comme l'était la cruauté de la vision que Kakashi avait imposé à son esprit et qui y resterait gravée à jamais. Elle ressortit de sa Bibliothèque toujours aussi furieuse, mais la terreur abjecte qui l'avait hantée quand elle avait vu ses frères adoptifs agoniser sous ses yeux s'était assourdie, étouffée par le poids des fers qui l'empêchaient de se rappeler à elle.

Elle ne se trouvait pas loin du lieu de rendez-vous, et quand elle y arriva, elle était plus concentrée que jamais. Pas un instant l'aura meurtrière ne s'était-elle atténuée autour d'elle, et sa logique lui murmurait qu'une patrouille aurait dû arriver et vérifier ce qu'il était en train de se produire – mais elle doutait qu'un seul ninja supérieur du village ignore l'épreuve que passaient les Genin aujourd'hui. Un peu d'aura meurtrière dans un terrain d'entraînement n'était pas exactement surprenant dans ces circonstances.

Naruto apparut en premier, trois clones à sa suite, et eut un moment d'arrêt en percevant la tension autour d'elle. Comme il n'était pas celui contre qui sa volonté était dirigée, il n'en ressentait pas exactement les effets, seulement la présence d'une distorsion dans l'atmosphère. Sasuke, qui arriva à sa suite, croisa le regard d'Hitomi, et son expression lugubre lui fit comprendre que lui savait ce que c'était, et que cela venait d'elle. Elle hocha la tête pour les saluer et signa rapidement, les mouvements vifs de ses mains les enjoignant à se cacher dans les fourrés.

Elle semblait seule quand Kakashi arriva à son tour. Avant qu'il puisse parler, parce qu'elle aurait sans doute perdu le contrôle de ses émotions s'il avait dit quoi que ce soit, elle exécuta la mudra du Rat tout en reculant son pied de quelques centimètres par rapport au reste de son corps. Son ombre prit vie et un instant plus tard son talon infusé de chakra se connecta au piège qu'elle avait soigneusement installé là bien avant l'aube. Un mètre à peine derrière elle, des flammes bondirent avec un terrible rugissement vers le ciel, allongeant brutalement son ombre qui se connecta à cette de Kakashi, et elle prit le contrôle.

Aussitôt, elle comprit que ce plan avait été une erreur. La force du sensei était tout simplement titanesque en regard de la sienne, le mouvement de recul que son corps gorgé de chakra engagea par réflexe menaçant d'arracher les liens qui le paralysaient. Incapable de s'en empêcher, Hitomi hurla de douleur, son esprit tentant en vain de tenir la bride à la souffrance que le simple fait de retenir le Jônin lui coûtait. En quelques secondes à peine, tout le chakra qui lui était resté s'évapora et elle fut forcée de lâcher prise. Elle s'effondra, les flammes et l'ombre évanouies en même temps, et vomit son petit-déjeuner dans l'herbe.

Elle avait beau avoir senti l'homme cesser immédiatement de lutter après le réflexe de fuite que les flammes avaient provoqué chez lui, Hitomi pouvait encore percevoir les points de tension d'où était parti le brasier de douleur qui courait encore dans ses muscles, ses os, jusqu'au niveau plus délicat et intime de ses nerfs à vif. Ses joues étaient humides, ses membres agités de spasmes, son souffle si court et heurté que la tête lui tournait.

Franchissant le mur de douleur et d'épuisement brutal qui la séparait du reste du monde, le son des pas de ses frères lui parvint. Elle réussit à rouvrir les yeux et les vit devant elle, dressés comme un bouclier unique entre le sensei et son corps trop affaibli pour encore combattre. Devant les deux garçons se tenaient trois chats géants absolument furieux dont les grondements bas et les crocs découverts constituaient sans doute une plus grande menace qu'on en attendait de la part de trois apprentis.

— Eh bien, commença Kakashi, on peut dire que vous êtes surprenants, tous les trois. Dire que j'avais préparé tout un discours sur l'importance du travail d'équipe... Je vois que l'Académie est désormais décidée à me mâcher le travail. Félicitations, vous avez réussi !

— Hein ? Mais on n'a pas attrapé les clochettes !

— Ah, mais, Naruto-kun, les clochettes étaient la chose la moins importante de ce test. Au début, j'ai cru que Sasuke et toi étiez tombés dans le panneau et aviez décidé d'abandonner votre coéquipière, mais j'ai compris quand j'ai vu les chats qu'elle était toujours auprès de vous, en quelque sorte.

L'homme avança de quelques pas, contournant sans rencontrer la moindre résistance le trio de félins et les deux Genin éberlués, puis s'agenouilla aux côtés d'Hitomi, ses grandes mains l'aidant à se redresser en position assise. Son œil unique enregistra les sueurs froides, la pâleur maladive et les spasmes qui parcouraient toujours les muscles sous ses doigts.

— Quant à toi, jeune fille, bon travail. Si j'avais été ton égal, ce plan aurait sans doute fonctionné. Tu as tout de même une leçon à retirer de tout ça : contre un opposant d'une force immensément supérieure, la confrontation directe fonctionne rarement.

— Ugh...

— Oui, je sais, ça fait mal. Naruto-kun, Sasuke-kun, j'aimerais que l'un de vous deux aille prévenir Kurenai que sa fille est à l'hôpital pour un épuisement de chakra. Elle se trouve avec l'Équipe Huit au terrain d'entraînement numéro cinq.

Ce fut Sasuke qui s'en chargea. En un instant il avait disparu, ses jambes le portant plus vite qu'elles ne l'avaient jamais fait lors des exercices à l'Académie. La main de Kakashi commença à tracer des cercles réconfortants dans le dos d'Hitomi, qui sentait ses yeux se fermer malgré elle.

— Bien. Naruto-kun, prends ses affaires et suis-moi.

— Et nous ?

Hitomi reconnut la voix d'Hoshihi et un petit sourire se forma sur ses lèvres. Elle avait envie de se blottir contre lui et d'enfouir son visage contre son cou, là où la peau était chaude et les poils si doux. L'une de ses mains fut agitée d'un sursaut plus violent que les autres, réponse à la simple tentative de mouvement qu'elle venait d'effectuer sans même s'en rendre compte. Son sourire se transforma en grimace de douleur.

— Non, gronda gentiment Kakashi, tu arrêtes tout de suite d'essayer de bouger, jeune fille. Tu vas juste réussir à te faire mal. Vous... Je ne sais pas. Faites ce que vous voulez, je ne suis pas votre invocateur, et la personne dont c'est le rôle est actuellement indisponible. Vous pouvez nous suivre, si c'est ce dont vous avez envie.

Ce furent les derniers mots qu'entendit Hitomi avant que ses paupières gagnent la bataille et se ferment, les sons et sensations s'assourdissant tendrement autour d'elle jusqu'à ne plus former qu'un silence et une obscurité réconfortants.

Elle reprit connaissance dans une chambre d'hôpital, qu'elle reconnut à l'odeur bien avant d'ouvrir les yeux. Elle voulait prendre son temps avant de se réveiller réellement, savourer la chaleur des trois corps roulés en boule et pressés autour du sien, quand bien même la patte sur son ventre pesait lourd. Finalement, quand sa soif se fit trop pressante pour être ignorée plus longtemps, elle battit des paupières et grimaça quand une lumière blanche lui poignarda les yeux. Un soupir de soulagement monta de ses lèvres dès que la sensation s'interrompit ; Naruto venait de tirer les rideaux, et il régnait à présent dans la chambre une douce obscurité.

— Ah, Hitomi-chan, enfin. On commençait à s'inquiéter, tes amis et moi.

— Kakashi-sensei ?

— Hm hm. Niji-sama, la petite est réveillée, comme vous pouvez le voir. Je pense que sa mère aimerait apprendre la bonne nouvelle. Hitomi, ta mère ne pouvait pas laisser ses élèves au milieu de leur propre test, mais, comme tu le vois, elle tenait tout de même à être tenue au courant.

La jeune fille hocha la tête et regarda la libellule géante, Niji, s'envoler et faire volte-face, ses longues ailes iridescentes même dans la semi-obscurité effleurant les deux côtés du chambranle de la porte.

— Je n'avais jamais vu les invocations de ma mère, murmura-t-elle d'une voix rauque.

En entendant le ton douloureux de sa voix, Naruto se précipita à ses côtés et présenta une paille contre ses lèvres, lui permettant de s'abreuver sans effort.

— Niji est la fille de Suisei, la libellule familière de ta mère. Crois-moi, tu n'as pas envie de rencontrer Suisei, Kurenai ne l'appelle que lorsque son genjutsu a besoin d'un énorme coup de boost, et les résultats sont terrifiants. Enfin, revenons-en à toi. Quand est-ce que tu t'es retrouvée privée de chakra au point de perturber ta croissance ?

— Je vous demande pardon ?

Hitomi avait l'air tellement interloquée, les yeux écarquillés et la posture tendue d'une manière qui devait être douloureuse pour son corps épuisé, que Kakashi fit taire les reproches qui se pressaient déjà entre ses lèvres.

— Naruto-kun, tu veux bien sortir un instant ? J'ai besoin de discuter de choses privées avec Hitomi. Elle pourra t'en parler plus tard si elle veut, mais pour l'instant, je préfère que ça reste entre nous.

Le jeune blond s'exécuta, non sans jeter un regard méfiant à son nouveau sensei en passant près de lui. Une fois qu'il eut fermé la porte derrière lui, le silence s'abattit sur la petite chambre et s'étira pendant quelques secondes, jusqu'à ce que Kakashi décide de reprendre la parole.

— En tant que sensei, j'ai accès à ton dossier médical. Ceux de Naruto et Sasuke aussi. Quand je t'ai amenée ici, l'infirmière qui s'est occupée de renverser les dommages causés par la privation de chakra, en particulier dans tes bras, m'a expliqué qu'elle pouvait sentir des traces de cicatrisation répétées à certains endroits, surtout dans tes muscles et dans tes organes.

— Je... Je ne comprends pas.

— L'épuisement de chakra est une situation très dangereuse pour le corps. Quand ça n'arrive qu'une fois de temps en temps, ce n'est pas bien grave, mais d'après cette infirmière, tu as connu ce problème encore et encore pendant ton enfance. Pourtant, tu es une Yûhi, et à ce titre, tu as des réserves de chakra bien plus massives que n'importe lequel de tes pairs, Naruto excepté. Je veux juste comprendre, Hitomi-chan, pourquoi ta santé a été mise en danger de cette façon.

— Je... Je ne crois pas qu'Ensui-shishou était au courant pour... ça.

— Ensui... Ensui Nara, c'est bien ça ? Kurenai m'a dit que tu avais quitté le village à ses côtés pendant un an et demi avant de commencer l'Académie.

— Oui. J'ai une maladie, qui aurait pu m'empêcher de devenir un ninja. Elle court dans le clan depuis plusieurs générations, d'après Ensui-shishou. Jusqu'à ce qu'il m'emmène, Maman et moi vivions dans une maison la plus à l'écart possible du reste des habitations du clan, parce que j'avais l'impression de prendre feu quand trop de chakras se trouvaient à proximité. Après m'avoir appris à éteindre ces sensations jusqu'à ne plus ressentir que ce qui pouvait m'être utile, Ensui-shishou m'a appris d'autres choses. Il m'a parlé de cette méthode qui permettait d'élargir des réserves de chakra d'un ninja, et qui consistait à les vider encore et encore pour les forcer à travailler plus.

— Ah oui, cette technique... Je comprends mieux. Les recherches sur les conséquences à long terme de l'épuisement de chakra sont récentes. Ton maître n'en a sans doute pas entendu parler, ou il ne t'aurait jamais soumise à un tel entraînement. Quand il reviendra au village, j'aurai une petite discussion avec lui.

— Est-ce que... Est-ce que je vais avoir des problèmes ?

Elle détestait cette petite voix vulnérable, mais elle n'aurait pas pu en utiliser une autre à ce moment. Elle était vraiment effrayée.

— Tu devras être surveillée de près par un médecin spécialiste, en particulier quand tu commenceras ta puberté. Tu resteras sans doute petite toute ta vie, et tu auras du mal à prendre du poids, même de la masse musculaire. Tu ne seras jamais une spécialiste du taijutsu... Mais je ne pense pas que ce soit grave. Tu as d'autres compétences intéressantes, après tout. La chose la plus importante à faire maintenant est de faire particulièrement attention à ce que tu ne t'épuises plus autant qu'aujourd'hui.

Les sourcils froncés, Hitomi hocha la tête en silence. Son regard fusillait le vide devant elle, mais c'était une expression de concentration plutôt que de colère. Elle savait qu'Ensui ne lui avait pas voulu le moindre mal et avait cru bien faire. En fait... Il avait sans doute bien fait. Les domaines dans lesquels Hitomi était vraiment douée impliquaient tous du chakra, le kenjutsu excepté. Elle avait besoin de ses réserves, telles qu'elles étaient aujourd'hui et telles qu'elles seraient plus tard. Rester menue lui semblait un bien faible prix à payer si elle recevait en échange ce dont elle avait besoin pour se battre.

— Ne t'inquiète pas, Hitomi-chan. Je sais qu'on ne se connaît pas encore toi et moi, mais je veille sur mes camarades. Sans compter le fait que ta mère m'écorcherait vif si je négligeais l'un de ses précieux enfants, je tiens à vous voir devenir un jour des ninjas accomplis, tous les trois. Cette faiblesse que nous venons de découvrir n'est pas plus grave que l'impulsivité de Naruto ou l'obstination de Sasuke – oui, j'ai déjà remarqué ça.

— Merci, sensei, murmura-t-elle d'une voix douce. Hum... Vous n'êtes pas obligé de rester, vous savez, si vous avez d'autres choses à faire.

— Qui, moi ? Non, pas du tout. J'ai toute la journée devant moi, et ça ne serait pas bien d'abandonner l'un de mes adorables petits élèves toute seule dans une chambre d'hôpital, pas vrai ?

Sur ces mots, le professeur quitta le mur contre lequel il avait été adossé tout ce temps et s'assit au chevet d'Hitomi. De la bourse qui aurait dû contenir ses armes de jet, il extirpa un roman que la jeune fille reconnut aussitôt : le Paradis du Batifolage. Tandis qu'il se plongeait dans sa lecture, elle se redressa en position assise, grimaçante, et attira Kurokumo, le plus proche de ses trois chats, dans ses bras. Elle posa sa tête contre ses épaules, ignorant ses poils qui lui chatouillaient le nez, et resta juste comme ça un moment, un corps chaud et doux pressé contre le sien.

— Tu sais que nos guerriers n'accepteraient jamais ce genre de câlins ?

— Mais toi tu aimes bien ?

— Mais moi j'aime bien. On aime tout ça, ici. Juste... Ne le dis pas aux adultes ?

— D'accord, chuchota-t-elle tout bas contre son pelage.

Ses yeux se fermèrent et elle resta longtemps dans cette position, berçée par un concert de ronronnements. Au bout de quelques instants seulement, Haîro et Hoshihi se mêlèrent à l'étreinte, si bien que quand Kakashi leva les yeux de son livre, il ne put s'empêcher de hausser un sourcil en voyant son élève disparaître sous une pile de chats géants.

Quand une infirmière sortit de sa chambre deux heures plus tard après lui avoir proprement remonté les bretelles, Hitomi n'avait toujours pas remué, se contentant d'échanger de temps en temps quelques mots avec Kakashi. Ce n'était pas grand-chose, en fait rien d'extraordinaire, mais cela suffit à apaiser quelque chose de profondément dissimulé en elle, et qui s'était agité ces dernières semaines. 

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