Chapitre 92

61 18 1
                                    

Le lendemain matin, je suis tirée du sommeil par les premières lueurs du jour. Quand j'ouvre les paupières, je me rends compte que mon buste est collé au dos de Nolen et que l'un de mes bras repose nonchalamment sur sa taille. Nous sommes entièrement nus. J'écarquille les yeux avant de me souvenir de la soirée d'hier.

Des images de ce moment, après notre danse, me reviennent en mémoire et, alors qu'il ne fait pas encore particulièrement chaud dehors, ma peau s'embrase tandis que mon cœur s'affole. Je suis intimement persuadée qu'effectivement, ce que nous avons fait n'a rien à voir avec le devoir conjugal pratiqué dans les dômes... Le devoir n'avait rien à faire là-dedans, seul le plaisir et la chaleur ont envahi mes sens durant ce moment partagé.

Je me redresse en position assise et inspire profondément pour calmer l'excitation montante de mon être. Nolen, qui pourtant est un ancien Contrôleur, a été immensément plus doux que ne l'a jamais été Siène lors de ses trop nombreuses tentatives d'approche. A aucun moment je ne me suis sentie mal, à aucun moment je n'ai voulu qu'il cesse ce qu'il était en train de faire et la tendresse dont il a fait preuve a terminé de me faire entrer dans un cocon de plaisir et de bien-être qui a fait battre mon cœur à un point que je n'aurais jamais pu imaginer.

Alors que je fixe les arbres face à moi tout en me remémorant tout un tas de choses que je n'aurais jamais pu ressentir un jour, une caresse le long de ma colonne vertébrale me fait sursauter et me retourner. Nolen lève alors les mains face à lui pour m'apaiser.

— Désolé, je ne voulais pas te faire peur, me dit-il en souriant.

— Tu ne m'as pas fait peur, tu m'as simplement surpris.

Il esquisse un adorable petit sourire en coin avant de me demander :

— Je peux continuer alors ?

Je ne sais pas pourquoi, mais sa question me fait pouffer de rire comme une idiote. Puis, un peu gênée, j'acquiesce d'un rapide mouvement de tête avant de me reconcentrer sur le paysage face à moi tout en profitant des caresses de Nolen. Je pourrais rester ainsi pour toujours : au cœur du Monde Libre, entourée par une nature colorée et agréablement odorante, accompagnée de la personne qui fait battre mon cœur.

— Ah, Lénée, te voilà enfin ! s'exclame la voix de Tiaffa dans mon dos.

Je me retourne et ai le réflexe de cacher comme je le peux ma nudité à l'aide de mes bras et de mes jambes.

— On te cherche partout depuis dix minutes ! ajoute-t-elle avant de se rendre compte que je ne porte aucun vêtement et que c'est aussi le cas de Nolen, qui lui, en revanche, à l'air d'en avoir rien à faire qu'on le voie ainsi.

— Mais non ! C'est vrai ! s'écrit Tiaffa. La grotte a finalement été dépoussiérée !!

J'écarquille les yeux comme jamais je ne l'avais encore fait et sens un rouge cramoisi colorer mon visage.

— T'inquiète, ma sœur, profite tranquillement, je dis aux autres que t'arrives bientôt.

Sur ces mots, elle repart d'où elle est venue. Quelques secondes plus tard, Nolen éclate d'un rire franc et contagieux qui contribue à me détendre et à m'amuser à mon tour de cette situation. Puis Nolen et moi finissons par nous lever et par nous habiller. J'ai beau ne pas ressentir de gêne particulière quand je suis nue avec Nolen, je dois bien avouer que je suis quand même plus à l'aise vêtue de mon short et de mon bandeau.

Je commence ensuite à partir rejoindre le groupe, persuadée que Nolen va en faire autant, mais celui-ci attrape ma main et m'attire contre son torse dont le parfum chaud, à la fois miellé et terreux, conséquence du long chemin qu'il a fait hier pour arriver jusqu'ici, m'envahit. S'il y avait un moyen de mettre cette odeur en flacon pour la respirer quand bon me semble, je le ferais sans hésiter. Nolen dépose un tendre baiser sur mon front, avant de me faire relever le menton de sa main pour poser ses lèvres sur les miennes. Puis il sourit et ses yeux se mettent à pétiller de malice.

Tu seras la MortWhere stories live. Discover now