Chapitre 44 (partie 2)

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J'écarquille les yeux et déglutis tandis que de légers rires s'élèvent. Je me tourne vers mon supérieur, qui lui aussi arbore un grand sourire amusé.

— Mais ne t'inquiète pas, ça va bien se passer, m'assure-t-il en tapotant mon épaule, me faisant frissonner, avant de partir s'étirer à son tour.

Je ne m'attendais pas à être touchée à cet instant précis, surtout pas par un homme.

— Je me doute que c'est encore compliqué pour toi, mais en travaillant ici, il va vite falloir t'y habituer. En combat à mains nues, tu n'auras pas le choix, m'explique Jarem après avoir perçu ma réaction.

— Je le sais. C'est juste que là, je n'étais pas prête.

— Si quelqu'un t'attaque un jour – et ça arrivera –, il ne t'enverra pas un pigeon pour te prévenir un mois à l'avance, me fait-il justement, mais pas moins gentiment, remarquer.

— Je le sais bien...

Il me sourit d'un air encourageant et Shallan reprend la parole pour annoncer le départ.

— On va où ? demandé-je tout bas à Jarem.

— On rejoint les terres agricoles, c'est pratique là-bas pour courir, et les vingt minutes de marche pour y aller finissent de nous échauffer. Et tu n'es pas obligée de chuchoter quand tu parles, me rappelle-t-il avec un clin d'œil.

— C'est vrai, pardon...

— Ne t'excuse pas pour si peu, renchérit-il, amusé.

Je soupire malgré moi, agacée par ces ordres soudain, ce qui le fait rire.

— T'as choisi les infiltrés et Shallan nous a expressément demandé de ne pas te faire de cadeaux. C'est ce que je fais. Mais c'est pour ton bien, je t'assure !

— D'accord... réponds-je, résignée.

— Cependant, si notre tendre Jarem t'embête trop, tu peux aussi lui dire de se taire, déclare une voix féminine et posée à ma gauche.

Quand je regarde dans sa direction, je tombe nez à nez sur une femme encore plus petite que moi. 1m55 grand maximum. Le regard vif et noir, des taches de rousseur vertes sur tout le corps y compris le visage, il se dégage d'elle quelque chose qui ne me donne cependant pas envie de lui chercher des noises.

— Moi, c'est Thétanis, se présente-t-elle. Enchantée de faire ta connaissance. Pour poursuivre sur ce que je te disais, si Jarem ou un autre mec t'embête trop, il y a une technique implacable – facilitée par notre petit gabarit – dont tu peux te servir.

— Laquelle ? l'interrogé-je, réellement curieuse.

— Un bon coup de genou ou de pied entre les jambes, directement dans les parties intimes !

— Commence pas à lui raconter des choses comme ça, intervient un homme de l'équipe au crâne complètement rasé.

— Je fais ce que je veux, réplique-t-elle aussitôt, d'une voix cependant toujours très posée.

Le chauve lève les yeux au ciel et laisse tomber l'affaire.

— En vrai, il craque pour moi, j'en suis sûre ! souffle Thétanis à mon oreille sur le ton de la confidence.

— Il craque quoi ?

La jeune femme me regarde, puis en fait de même avec Jarem, avant de revenir vers moi quand il lui fait comprendre que ma question est tout à fait sérieuse.

— C'est une expression qu'on utilise pour dire qu'on plaît à quelqu'un ou que quelqu'un nous plaît.

— Et qu'est-ce qui te fait dire que tu es à son goût ? J'ai plutôt l'impression qu'il était agacé...

Tu seras la MortWhere stories live. Discover now