Le cœur de la jungle.

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Elle voyait toujours l'adolescent de quatorze ans qui voulait juste avoir une famille.

Elle fut surprise en entendant la première question que l'ancien enfant perdu lui posa, alors qu'ils marchaient ensemble, suivant le reste du groupe de près.

« Est-ce que tu vas bien ?

C'est moi qui devrais te demander ça, songea-t-elle, sa présence sur cette île qu'il avait mis tant de temps à quitter était suffisante pour lui donner une réponse bien trop évidente.

Il n'allait pas bien, il était de retour dans son enfer personnel pour sauver son fils et elle se doutait bien qu'il aurait préféré être n'importe où ailleurs que sur cette île de malheur.

Ses yeux parlaient pour lui, ainsi que toute la tension dans son corps, la rage qui l'animait et qu'il tentait de contrôler de toutes ses forces.

Il était moins en colère qu'autrefois, certes.

Mais il l'était toujours et cette colère semblait être à deux doigts de ressurgir maintenant qu'il était revenu au Pays Imaginaire.

Après tout, elle ne le savait que trop bien.

Certaines blessures ne guérissaient jamais vraiment, certaines cicatrices ne s'effaçaient jamais complètement...

- Ça fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vue, depuis à peu près une quinzaine d'années (c'était peu quand on vivait au Pays Imaginaire où on ne sentait pas le passage du temps, pensa la fée, mais quand l'horloge se remettait en marche et qu'on était humain, c'était long oui) et je sais comment cette île peut... comment elle tente de briser les gens.

Il en savait quelque chose, oui.

L'île avait tenté de le briser, lui, et elle était heureuse de constater qu'elle avait échoué.

- Je vais bien, ne t'en fais pas.

Ce n'était pas vrai, pas vraiment.

Personne n'allait bien sur cette île, hormis Peter Pan, Félix et les enfants perdus qui leur étaient fidèles, et elle ne faisait pas exception.

Mais désormais tout avait changé.

Parce qu'elle n'était plus seule.

Parce que la femme qui avait été indirectement et involontairement la cause de sa chute avait changé et était là pour une autre cause que la vengeance.

Parce qu'un groupe composé de gens qui pour certains se détestaient ou s'étaient détestés (elle était toujours aussi étonnée de voir que le Ténébreux et le pirate parvenaient à rester cordiaux vis-à-vis de l'autre, d'un autre côté ils ne s'adressaient jamais la parole, ce qui aidait) voire qui ne se connaissaient pas du tout d'après ce que Neal lui avait expliqué, s'était réuni avec un seul objectif.

Sauver deux enfants innocents d'un monstre.

Et Clochette ne connaissait pas Henry, mais Neal lui avait parlé de Wendy autrefois, de sa gentillesse, de cette amitié qu'elle lui avait offerte, de cette famille dans laquelle elle l'avait accueilli, et son cœur s'était serré pour ces deux enfants.

De toute évidence, ils ne pourraient pas s'arrêter là, venir sur cette île, sur son territoire, c'était déclarer la guerre à Peter Pan, et ils ne pouvaient rien faire d'autre que le battre ou périr en essayant, et c'était ça qui lui donnait de l'espoir.

L'espoir qu'enfin l'immortel disparaisse de leurs vies, que le Pays Imaginaire cesse d'être ce monde tordu, toxique et vicié qu'il l'avait autrefois fait devenir.

L'espoir que les choses allaient enfin changer, pour de bon.

- Tu es sûre ? Peter Pan, ou Félix ou un des garçons perdus, ils... Enfin. Ils ne t'ont pas fait de mal, pas vrai ?

De la lumière.حيث تعيش القصص. اكتشف الآن