Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]

Chapitre 18C:L'enfer.

Je ne poussais pas un cri.Je ne pouvais pas émettre le moindre son.Le tube endotrachéal contenant l'esprit me coupaient les moindre rires et soupirs qui auraient pu sortir de moi.Je gardais donc en moi l'illusion de douleur qui me gagnait,le corps déjà éclaté par la souffrance et la tension,la douleur de voir mourir mon amie Knegna.J'avais plus de famille,mais il fallait continuer de tuer ceux que j'aimais,alors on s'attaque à mes amis.Serais-je la seule à survivre,ou vais-je mourir avant?Zowie et la sorcière n'étaient ni plus vivantes ni plus mortes que moi.Zowie était allongée sur un tapis orange molletonné,sous une très forte lumière blanche,éclairant son corps nu,dégonflé par la maigreur,s'étirant come une brindille brune sur un tapis de feuilles mortes.La sorcière,elle,essayait de marcher mais le démon attaché à elle lui aspirait la musculature.Pendant la journée,elle n'a pu avancer que d'une trentaine de centimètres...Nous n'étions là que depuis une journée,pourtant je sentais déjà que j'étais en train de mourir.

J'aurais pu essayer de gagner le Zintelligent voire le Débile-Soumis,car je pouvais rapidement me fondre dans la population.Là-bas les gens ressemblent trait pour trait à ceux que ma mère m'a légué:peau jaune,yeux bridés,cheveux noirs.Mais je ne pouvais ni abandonner Zowie et la sorcière,ni me défaire de l'emprise de l'esprit.

A moins que Zowie ne m'y oblige,jamais je ne la quitterai.Et non,même si elle m'oblige à l'abandonner je ne le ferais pas.Une nuit a passé.Mais je ne dormais pas,étant en plein éclairage,je ne pouvais pas dormir.J'essayais de tout enlever de mes pensées,mais cela ne servait à rien vu que je ne pouvais plus penser,et que je laissais l'esprit respirer à ma place,tant cela est douloureux sinon.Knegna et Zowie sont vraiment les plus proches amies que j'ai,et les perdre est une douleur encore bien plus grande que celle que j'ai en ce moment.

"Ta mère va être ravie,Loony,tu es très belle."

Mon père a prononcé cette phrase une fois,je devais l'avoir oubliée,mais elle m'est revenue en mémoire tout d'un coup,et elle tourne dans ma tête comme un circuit lumineux scintillant.La main du démon ne lâche pas ma main,elle la serre la serre dans sa poigne de fer,et j'essaie de me libérer ce qui ne fait malheureusement qu'augmenter la pression.

-Qui est cette charmante jeune fille?

J'entends un bruit de chaussures à talons sur le carrelage du couloir,c'est la voix d'une de ces femmes si froides qu'elle ne voit notre torture que comme un boulot rémunéré,pour après rentrer chez elle et boire de la Tsoubrav(une boisson gazeuse dont le goût ressemble à du coca cola cerise).

-Heuh...non...désolé...c'est la princesse de Sombralia c'est un cas particulier.

Les êtres humains ne sont consignés qu'aux tâches les plus ingrates il n'y a que des démons et des zordelems autour de moi.

-Bon,et où est ma grand-mère?

-Votre grand-m...

La voix fut couverte par une étrange explosion qui bizarrement n'a pas atteint notre cellule.La jeune fille courut vers notre cellule.

-Ma grand-mère était là avant,non?

-Elle l'était,mais je ne sais pas où elle est maintenant.

-Marie,tu ne devrais pas parler la bouche pleine.

C'était la voix de sa grand-mère,dans l'autre salle.La jeune fille se dirige,sans plus porter aucune attention à moi,ni à Zowie.

La sorcière me regarde.

-Depuis combien de temps vous me cherchez?demanda la sorcière.

-Depuis la nouvelle de votre arrestation,répondit la jeune femme laconiquement.

Dés que celle-ci s'approche de moi,j'espèrais qu'elle allait me libérer,je sens son haleine remplie d'alcool siamois,le pays le plus au nord du continent,La Dzumgdoa(l'alcool).Quelques secondes plus tard,elle met la main dans sa poche et en sort un mystérieux paquet.C'est un paquet qui joue de la musique,de la musique créée par des aragnes,des grosses araignées à queue de scorpions.Cela donne une terrible envie de danser,mais je suis totalement immobilisée.Ce qui n'est pas le cas des médecins restant,qui se mettent à tout balancer par dessus leurs têtes,en dansant,dansant,follement.J'essaie de masquer mon rire et je me met à tousser du sang dans le tube.

La blonde fit un sourire brillant,mais je ne sais pas pourquoi elle me sembla laide,soudainement.

-M'avez-vous réservé une place?je demande,pour savoir si on peut repartir sur son tapis volant.

-Hum,j'éviterais de t'y emmener maintenant,j'ai pas trop compris comment marchait mon moyen de transport,il est trop récent.En fait,non.

Et elle part chercher quelques couvertures dans lesquels elle embarque la sorcière,en lui donnant un thermos.A nous,elle n'offre pas le moindre chocolat chaud.Ceci dit,elle augmente notre chauffage,c'est tout ce qu'elle peut faire pour nous.Une petite lumière bleue clignote sur son doigt et elle s'enfuit dehors,dans la nuit noire et heureuse,une nuit libre de se poser.Elle a laissé la musique,et je peux apercevoir sur l'écran un groupe de hamsters dansants.

Je me suis demandée,dans mon désespoir,ce qu'on allait bien pouvoir faire de tout cela.Nous étions seules,nous avions mal,nous n'avions personne,les autres étaient soient morts soient indifférents.Face à cette accumulation grinçante de drames,je n'eus qu'une chose à dire:

-Et merde!