Chapitre 31B:Chante,Lana.

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L'Automne approchait.La deuxième nuit de la saison,Madame Grimas signa les papiers.Les adultes avaient les yeux rivés sur elle,leurs regards transparents de reproches d'une terrible opacité,et les enfants ne consentirent pas davantage à signer les papiers.Faute d'êtres des ennemis,de nous ou des soviétiques,ils devinrent comme Lasse,des prisonniers au statut particulier.La garantie d'éviter de périr,selon eux,avant 25 ans.

Selon nous,les jumelles qui venaient à peine de naître était condamnée à sortir adultes des camps.Elles ne découvriraient la liberté qu'à 25 ans.Elle disait qu'elle ne tarderait pas à avoir une promotion pour cette signature,et que nous devrions tous l'imiter.De toute façon nous allions mourir.

Et puis un matin,ma mère lui a demandé de transmettre un message au village le plus proche.Les signataires avaient le droit de s'y rendre,pas nous.Sans nous cacher son aversion,la mère adoptive répondit avec une honnêteté qui ferait rougir une nonne que les lettres ne circulaient pas librement.

Ce ne fut que sous les coups de 20 heures que Madame Grimas rentra du village.Nous avions tellement été inquiètes pour elles,mais aussi pour nous.Vu l'heure,elle aurait très bien pu s'être fait arrêter,torturée,ou elle aurait pu être rentrée chez elle,revoir ses quatre filles.Ce fut avec un regard inquisiteur que les soldats la virent arriver,contourner le bureau de bois,avancer dans les rues,transpercées par leur regard,(tant que ce n'est pas par leurs armes),et quelques secondes plus tard,elle frappai à notre porte qui manqua de s'effondrer,elle entra dans notre hutte avec deux sacs provenant d'un traiteur de renom.Ce fut la seule fois où elle fut autorisée à le faire.Et elle partage avec nous.

La jeune femme extirpa une boîte en carton de ce sac et la déposa à nos pieds.S'excusant de ne pas avoir pu trouver d'informations sur la guerre.Sur ce qui se passait en Lettonie.Nous connaissions juste la présence du petit moustachu allemand.

Une douce odeur s'échappait de la petite boîte,ce qui eut pour effet de faire gargouiller notre ventre.Il s'agissait d'un verre fermé rempli d'un café brûlant.Je me suis mise à pleurer,mais ce n'était pas  à cause de l'émotion.J'aurais aimé que ce cadeau soit celui de Lasse.J'ignoria sciemment tout l'ironie qu'il y avait dans la voix de cette femme à chaque fois qu'elle nous adressait la parole,car je savais très bien que si on avait signé elle n'aurait pas à venir nous voir.

-Pathétique,murmura tout bas Jona quand Grimas a quitté la maison.Elle l'avait soufflé dans un murmure alors qu'elle continuait de gober un par un des oeufs.Pourtant,j'a littéralement dû lui prendre le café des mains.

Le lendemain matin,je ne suis pas allée travailler.La main de ma mère serrée autour de mon bras,osseux,je vis un garde soviétique aller à ma rencontre.Toujours avec à la main un dossier qu'il venait de me clôturer.Avant de m'adresser la parole,je le vis une dernière fois relire ce dossier,comme pour inspecter la numérotation des pages.

-Ryvaldis!

C'est moi,ça.

Il me prit par la main,et je frémis encore plus à son contact que lui ne devait le faire.J'avais pour ordre de le suivre et ma mère a voulu m'accompagner.Elle ne récolta qu'une gifle:

-Niet!Davaï!

Et il m'empoigna violemment pour m'amener dans leur grand bureau en bois,et je les trouvais cruels.Ils mastiquaient devant moi un étrange gros sandwich à la lamproie,qui passait dans des mains autres que les miennes,avant d'atterrir sur leur bureau design.La porte derrière moi était fermée,dorénavant,j'étais seule.Cela m'effrayait,les frissons pouvaient se  voir sur mes traits tirés.

La première chose que je remarquai en entrant,ce furent leurs vestes superficielles vue la chaleur qui formaient une flaque sous le manteau.La seconde fut leurs poings levés,prêts à distribuer des coups à mon corps fatigué si je ne faisais pas exactement ce qu'ils me demanderont.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now