Flash Forward 4:Psychanalyse.

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Flash Forward au sens temporel du terme,ça n'en était pas vraiment un.C'est en réalité avec recul qu'une âme informée de ce qui se passe sur Terre,voyant à l'instar de tant de peuples ankarkéens la tragédie terrestre se poursuivre sans pouvoir intervenir,que je me souviens de cette séance de psychanalyse au beau milieu de mon témoignage.

Elle s'étonnait que ce qui s'était passé à Auschwitz soit moins structuré dans mon esprit que la mort de toute ma famille.Que je me souvenais du quotidien répétitif d'une fuite dans la forêt que je lui avais présenté comme paradisiaque alors que je ressentais privations et peur d'être découverte.Sauf que Auschwitz c'était un nouveau stade dans l'horreur et l'on était très nombreux à avoir eu l'honneur de l'inaugurer.Avant tout semblait être si clair...Et au terme de cette psychanalyse,tous mes efforts,plus inconscients qu'autre chose,pour enfouir cela furent vains.Ici tout mon passé semblait clair.C'était terrible,et ça ne m'aidait absolument pas et pourtant je ne haïssais pas cet endroit pour autant.J'avais peur de retourner en Pologne,comme si je n'y avais jamais eu ma place.Ici je pouvais m'autoriser à être sincère puisque c'était à ça que l'on me poussait justement.

Ania,je n'aurais eu à passer que trois semaines sans elle.Ce ne fait que trois terribles semaines où j'affrontais la solitude,ne trouvant absolument aucun soulagement à l'idée de ne plus m'inquiéter pour elle.Juste la tristesse qu'elle soit partie elle aussi alors qu'il ne lui restait justement que trois semaines.On faisait tout ensemble mais la souffrance physique et morale était purement personnelle.Je pouvais toujours prendre un peu de la charge que la petite fille devait porter sur les épaules,et j'aidais à ficeler le reste dans son dos pour que ça ne tombe pas,sincèrement,j'en connais certains qui sont morts pour moins de ça.Après ça on pouvait se mettre en route.Qui sait me suis-je dit,le camp est grand je pourrais peut-être croiser des membres de ma famille.Ils sont vraiment tous juifs,sans exception.

Des choses étranges,dans ma vie,il s'en passait depuis un moment.Pas dramatique,c'est pas le sujet,non,étrange.C'est ce qui s'est passé,c'est incroyable.

-Isenberg,il va falloir que vous signez ici.

-Vous pensez avoir tout entendu?

-Sara,non.Il faudra simplement que vous signez maintenant avant que l'on fasse une pause...C'est l'étoile dont vous m'aviez parlé celle-là,hein?Oh,je vois.Vous avez regardé le formulaire.

-Panne,je ne sais pas lire votre langue.Vous êtes au courant au moins que votre sortilège de traduction n'est qu'oral.

-Comment le sais-tu?

-Je reconnais pas cette écriture,en revanche j'ai compris votre langue et j'ai très bien vu,dés le début que je n'étais pas en Pologne et que vous me laissiez m'exprimer comme je voulais.Que vous n'étiez pas prise de cours par cette détestable manie que j'avais de switcher comme ça.Je ne veux pas revenir sur Terre,c'est la Pologne que je veux.Mais vous n'y pouvez rien.

Bon,c'est quoi ce contrat?

-Ce contrat.Vous êtes puissante Sara.Vous êtes jeune et vous avez une belle âme,a-t-elle fait d'un ton qui étrangement masquait son sarcasme.Nous avons besoin de vous et de vos pouvoirs.Le monde a besoin de vous.

-Mon monde a besoin de moi vous voulez dire.

-A quoi vos pouvoirs pourraient ils leur servir?Les vôtres ne serviront jamais à rien construire,mais davantage à détruire.

-On croirait entendre Hitler quand il parle des juifs.Ils disaient la même chose de nous.Salauds de juifs qui essayaient juste de survivre.

-Je suis désolée si j'ai pu te choquer alors,a-t-elle fait en se disant probablement que j'étais encore fragile.

-Attendez,surtout pourquoi est-ce que vous avez besoin de moi si cette puissance est si destructrice?

-Nous voulons t'aider,a répondu Panne,et elle était soudain triste.Je suis désolée,Sara.On fera ce qu'on peut pour toi je te le promet.

Très bien,si vous me déconseillez de rentrer.Ensuite tout ce qu'elle voulut faire ne consistait qu'à approfondit sa soi disant psychanalyse.Si elle voulait m'aider à aller mieux elle avait l'air un peu dépassée par les évènements que je lui racontais.Elle en voulait plus,toujours plus au sujet du camp,quand moi j'avais hâte de parler de choses moins difficiles.La mort de mes parents de mon frère et de ma soeur je ne pouvais y échapper,pas plus qu'à la mort de tous ces autres que j'avais eu le malheur d'aimer pauvre mortelle que je suis.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now