Chapitre 52C.

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On nous dit comme une évidence que l'espoir ne meurt jamais.Qu'elle est comme une fleur qui enfonce ces racines profondément pour percer les nappes phréatiques d'un désert où la pluie ne tombe jamais.

Cette pluie bien souvent nous escagace parce que l'on aurait préféré du soleil.Pourtant l'eau amortit les chutes et je l'ai encore vérifié.Et elle dilue.Elle dilue le sang,la lumière,les chants de visions,elle étouffe le bruit,elle étouffe les poumons,elle étouffe les noms.L'eau était froide comme de la neige.La neige qui sur le bord portait des traces de pas de trolls,qui semblaient s'être poursuivis sans merci pendant une attaque.Je me suis traînée jusqu'à la berge et j'ai regardé la papeterie sur la branche au-dessus de moi.Je voulais écrire mon histoire pour ne pas devenir folle.

-Vous auriez eu raison,a déclaré Ponno.Votre talent littéraire est...proprement évident.Pourtant,votre histoire n'est que celle de chasse et de prédation pour maintenir une princesse en vie,avec le moindre signe extérieur qui devenait une énigme.Tu es une énigme,Loony.

-Oui,Ponno,ma mère est une énigme.

Au final,il est évident que pendant mes kilomètres de voyage,dont je n'ai toujours pas achevé les récits,j'ai eu le sentiment que ma mère était avec moi.Même s'il n'en restait aucun fragment.Dans ce qui est entré de mémoire d'ankarkéen comme le plus vaste bûcher funéraire du monde,tous ce qui restait de maman avait fondu.

-Je trouve que vous ne ressemblez pas à votre mère,ni à  Aï Sahiang,votre tante,a fait Ponno.

Il fallait reconnaître qu'elle avait raison.Il était rarissime qu'on me parle des autres membres de sa famille,de ma famille,mais j'ai pu avoir accès à des photos d'eux.Aï est morte à 30 ans,leur frère à 36.Elle leur avait déjà écrit des lettres quand j'étais petite,en 1933,mais je n'avais pas compris la situation à cette époque.Une aurore boréale est venue me caresser,alors que j'étais toujours sur la neige.Elle semblait venir d'une autre dimension,où j'entendais la douleur d'autrui.C'est là que je vis flamber des flammes blanches sur une barque qui semblait venue d'un autre temps.Il semblait finir de réduire en cendres une défunte qui n'était pas d'ici.

-Il reste du dessert!appelait-on depuis une branche qui veillait sur nous,où était accrochée la papeterie qui me semblait inaccessible tout à l'heure.Bizarrement,ma faculté de voler ne semblait plus du tout altérée.Je n'ai pas réfléchi à l'alterdimensionnelle.

Le dessert en question était une pile de yaourt aux fruits,des yaourts miraculeux qui malgré leur contenance de quelques millilitres se remplissaient automatiquement une fois qu'ils étaient terminées.Mais ils m'ont rapidement écoeurée avec leur parfum fermentation.

Mais bien entendu,tout ça a fini au lit.Je me suis presque endormie sur place,pour vous dire.J'ai rêvé pendant ce sommeil là,de tout et de rien.Je suppose que ça a dû en exciter plus d'un,une femme endormie presque nue dans une rue aussi passante.

-Madame?Il faut y aller maintenant.Il faut que vous partiez maintenant,on va bientôt fermer.

Je n'ai pas discuté,si il tourne les choses ainsi c'est qu'il n'est pas disposé à faire preuve de charité.

-Il y a un bateau qui quitte l'île,vous obtiendrez de l'aide là bas.

-Il faut payer pour avoir une chambre,et je ne peux plus voler.

-Justement,je peux vous déposer au bateau avec mon véhicule...Montez!Je vais pas vous séquestrer dans une cave!

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En effet,il ne m'a pas séquestrée dans une cave.Il n'a fait que de me mettre dans un bateau pour le pays des elfes.Les elfes,ils sont comme les tridimensionnels,les humains de la troisième dimension.Des êtres supérieurs.Les tridimensionnels sont des êtres sans organes qui vivent 1000 ans mais ne maîtrisent pas la magie.Les elfes ont des cellules qui se régénèrent toutes seules,mais peuvent mourir.Et j'oubliais,peuvent pratiquer la magie.Toute espèce,excepté les vampires,leur est inférieure.Je suis une sorcière humaine.Je me suis donc faite toute petite à l'ombre noire d'une tour de contrôle,dans des draps déjà utilisés avant moi par d'autres voyageurs qui n'avaient pas les moyens de se payer une chambre.L'odeur était monstrueuse.Je me suis endormie,tout en espérant m'réveiller dans cette dimension le matin.


Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now