53. J'ai pas fait exprès.

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Il y avait deux sortes de missions ravitaillement

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Il y avait deux sortes de missions ravitaillement. Et aujourd'hui, c'était la sorte que Merle aimait. Celle où ils ne tuaient personne.

Il était en train de parcourir les rayons d'un supermarché, passant en revue le contenu des étagères. Le vaste hangar dépourvu de fenêtre était plongé dans la pénombre, mais grâce à la lueur lointaine, diffuse, des vitrines de devant, Merle s'était habitué progressivement à la luminosité réduite pour distinguer ce qui l'entourait.
L'endroit était prometteur, beaucoup de rayons étaient encore remplis.

Comme presque partout, et comme on pouvait s'en douter au vu des vitrines brisées, les rayons alimentaires avaient été pillés. Mais de la nourriture, Woodbury en avait suffisamment. Ce qu'ils cherchaient à stocker, maintenant, c'était les produits de seconde nécessité : savon, shampoing, lessive, et puis papier, stylos, scotch, matériel de bricolage, ustensiles de cuisine, draps, papier aluminium...
Les tout premiers survivants ne s'étaient pas encombrés de tout ça, mais ceux qui devaient désormais s'ancrer dans un nouveau quotidien, avaient à nouveau l'usage de toutes ces choses.

Il avait jubilé en silence face à l'imposant rayon de thé et de café. Son équipe allait pouvoir tout embarquer, mais lui, s'était déjà fourré dans les poches plusieurs boites pour Hazel, du thé qui semblait le plus cher.
Au fil de ses sorties, son treillis et son blouson se remplissaient toujours de ses plus belles trouvailles, petits cadeaux pour elle, et aussi pour lui. Privilège d'éclaireur, et de chef.
Et prime de risque.

Il entendit soudain un bruit retentissant derrière lui, d'un objet qui venait de tomber.
Il se retourna et tendit son arme droit devant.
La jeune fille qui était en train de tenter de passer discrètement dans son dos poussa un cri, et leva sa propre arme dans sa direction.
Une seconde de stupéfaction partagée s'écoula, tandis que la bombe aérosol que la gamine avait fait tomber de l'étagère était encore en train de rouler sur le carrelage.

« Stop ! cria-t-il. On a une vivante ! Personne ne tire ! »

Sans cela, dans l'obscurité ambiante, les autres risquaient de la prendre pour une rôdeuse et de la flinguer s'ils l'apercevaient. Surtout dans l'état misérable où elle était. Ses vêtement étaient d'une saleté impressionnante, ses cheveux emmêlés... si Merle n'avait pas commencé par croiser son regard, il aurait pu la prendre lui-même pour une morte.
L'arme qu'elle pointait sur lui était un grand arc, du genre qu'on utilisait dans les compétitions sportives. La fille le tenait comme quelqu'un qui savait s'en servir, et elle portait un carquois en bandoulière. A vue d'œil, elle paraissait n'avoir pas davantage qu'une toute petite vingtaine d'année, grand max. Ok, se dit-il, une grande gamine qui avait recyclé ses cours de tir à l'arc. Pas bête comme idée.

« T'es toute seule ?
- Non », mentit-elle de manière totalement flagrante.

Elle était visiblement très nerveuse, et malgré la flèche qu'elle pointait, ne dégageait pas une miette d'agressivité.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant