22. Je pleure pas, c'est la pluie.

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Les soirées organisées par le Gouverneur étaient un excellent moyen pour les habitants de Woodbury de renforcer leurs liens sociaux et de passer de bons moments, de retrouver momentanément une normalité, une insouciance perdues, le temps d'un soir

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Les soirées organisées par le Gouverneur étaient un excellent moyen pour les habitants de Woodbury de renforcer leurs liens sociaux et de passer de bons moments, de retrouver momentanément une normalité, une insouciance perdues, le temps d'un soir.

Pour Merle, c'était aussi un bon prétexte pour picoler. Il était rare de le croiser à ce genre de soirées sans un verre à la main.
Celui qu'il avait actuellement était rempli d'un cocktail à base de gin, excellent au demeurant.

Il était de bonne humeur, il le fut encore plus lorsqu'il vit Blake s'avancer, accompagné d'une femme superbe.

C'était la première fois qu'ils se voyaient officiellement présentés, mais Merle savait déjà de qui il s'agissait. Il n'était pas là quand elle était arrivée, mais à son retour, les autres lui avaient raconté. Elle s'était juste présentée devant la porte. Une femme, seule, d'une saleté extraordinaire, avec rien d'autre qu'un sac à dos et une batte de baseball. Elle leur avait dit simplement : « J'ai vu les lumières, la nuit dernière. » La légère lueur générée par la ville dans le ciel l'avait interpellée, elle avait marché dans sa direction.

Elle portait maintenant une robe d'été colorée et joyeuse, qui lui allait vraiment bien, et mettait en valeur ses formes plutôt opulentes. Son décolleté était particulièrement enthousiasmant. Elle avait de beaux cheveux longs, qui cascadaient sur ses épaules et son dos nus.
C'était dur de s'imaginer qu'une femme comme ça avait survécu un temps seule dehors, c'était pourtant le cas.

Les présentations furent cordiales, mais il ne devait pas franchement en conserver de souvenir précis. Par contre, lorsqu'elle vint le trouver, seule, plus tard dans la soirée, il n'oublierait jamais ce moment.

Elle s'avança, deux verres à la main, tout à fait sûre d'elle, et son regard avait déjà ce petit quelque chose de décidé, d'impérieux presque, qui allait le rendre fou plus d'une fois.

« Pauline, alors, c'est ça ? dit-il en acceptant le verre.
- Bonne mémoire.
- N'exagérez pas, ça fait seulement deux heures qu'on a été présenté, plaisanta-t-il. C'est un nom français, ça, Pauline, non ?
- Oui.
- Vous êtes Française ? »
Elle rit.
« Pas du tout. Ma mère trouvait le prénom joli, et c'est tout. Déçu ?
- Un peu, blagua-t-il. C'est que j'espérais pouvoir discuter en français, moi.
- Ah bon ? Vous parlez français ?
- Oh que oui, très bien même, vous voulez entendre ?
- Ah ça oui.
- Alors attention. L'omelette du fromage. »

Elle éclata de rire.

« Je sais dire aussi le tour Eyy-feyyl. »
Elle rit de plus belle.
« Moi je ne sais dire qu'un seul truc en français.
- Ah oui ? Quoi ? »

Elle plongea ses yeux dans les siens.
« Voulez-vous coucher avec moi, ce soir ? »

Merle cligna des yeux, se redressa sur sa chaise. Il se força à se lever.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant