76. Combien de fois va falloir que je te tue ?

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Passer des mois à rêver de revoir son petit frère, et à la seconde où c'est le cas, se rendre compte que l'univers a choisi le pire moment possible pour les retrouvailles.

Toutefois l'ironie de tout ceci, sur le moment, n'était pas encore tout à fait palpable pour Merle. Elle le serait si lui et Daryl survivaient à ce moment. Ouais, sans doute que c'était le genre de truc dont il rirait jaune dans quelques années. Pour l'instant, il était surtout en train de flipper sa race.

Là, il était vraiment dans la merde.

Face à lui, Daryl, les mains liées dans le dos, avait le regard d'un animal pris dans la lumière des phares. L'un des hommes qui le retenaient portait son arbalète. Le Gouverneur, lui, s'était mis à haranguer le public comme il savait si bien le faire depuis le début.

« Mesdames et messieurs, ce soir, je vous présente : un traitre et son frère ! Car, oui, Merle, lui en qui nous avions tous confiance, depuis si longtemps, nous a trahi ! »

La foule était devenue tellement facile à contrôler, tellement habituée à boire ses paroles, qu'elle ne mit même pas deux secondes à suivre la cadence de leur chef d'orchestre, et à huer la cible qu'on lui désignait.
Seule Andrea, stupéfaite, sous le choc, avait bondi de sa place et était en train de descendre les gradins à toute vitesse. Malheureusement, son réflexe entraina un effet de groupe, et d'autres se levèrent à sa suite, croyant obéir à une invitation de leur chef, et se dépêchèrent de venir se masser au bord de la zone de combat.

« Pas seulement lui ! poursuivit Blake. Pour me trahir, il s'est allié avec son frère, et avec cette Michonne que nous avions pourtant accueillie parmi nous ! Mais pire que tout ! Avec Rose ! »

Tous poussèrent un même cri de surprise outragée, alors que Merle fermait les yeux, effaré. Fabuleux, le dictateur fou leur faisait un tarif de groupe. Ça pouvait pas être pire.

« Ce matin, Martinez, Tim, Crowley, Frank et Thomas, tous les cinq, ont été assassinés dehors, dans leur embuscade ! »

Rectification : ça pouvait être pire.

« Et maintenant, voilà qu'ils avaient prévu de nous attaquer ici-même, au coeur de notre ville ! » rugit le Gouverneur en pointant du doigt un Daryl qui ne comprenait rien à ce qui était en train d'arriver, à part qu'il était sur le point de passer un mauvais quart d'heure.

Andrea, qui était parvenue en bas des marches, batailla pour se frayer un chemin parmi la foule compacte, qui lui bouchait la vue. Les gens, ivres de colère, s'étaient rapproché de ce qui était devenu l'épicentre du drame, rendant la situation encore plus oppressante pour les deux captifs. Les cris de protestation de la jeune femme furent noyés sous les autres, sa tentative de venir en soutien des deux frères, annulée, repoussée, ignorée par tous les autres.
La foule, chauffée à blanc par l'attente, la surprise, le choc, mais plus que tout, dressée depuis des mois à hurler d'une seule voix multiple en réaction au moindre frémissement de l'arène, à jouer ce rôle de spectateurs surexcités d'un théâtre à ciel ouvert, à taille humaine, fondus dans une seule entité, foule hypersensible, fanfare obéissant au moindre geste du chef d'orchestre, cette foule, sans la moindre hésitation, se mit à rugir.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant