62. Ce qui se passe dehors, reste dehors.

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Ce jour-là, les habitants de Woodbury qui espéraient pouvoir porter leur linge sale à laver trouvèrent la laverie fermée, la lumière éteinte, et un petit morceau de papier scotché sur la porte

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Ce jour-là, les habitants de Woodbury qui espéraient pouvoir porter leur linge sale à laver trouvèrent la laverie fermée, la lumière éteinte, et un petit morceau de papier scotché sur la porte.

Exceptionnellement fermé pour cause de rhume, pardon pour le dérangement, réouverture demain aux horaires habituels. Hazel.

Une ou deux personnes prirent le temps d'écrire en dessous de l'avis des petits messages de bon rétablissement. Personne ne pouvait se douter que la lingère de Woodbury se trouvait en réalité déjà à des kilomètres de là.

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Le talkie grésilla une fois de plus.

« Hazel, j'écoute », déclama l'adolescente avec un sourire.

Merle, installé derrière le volant, leva les yeux aux ciel.

« Ici Martinez, Martinez je répète.
- Hazel, cinq sur cinq, j'écoute.
- Comment est-ce qu'on appelait le Capitaine Crochet, avant qu'il ait son fameux crochet ? A toi. »

Merle se serait facepalmé s'il n'était pas en train de négocier un virage.

« Connard de Mexicain, marmonna-t-il.
- Je ne sais pas, à vous, répondit Hazel dans l'émetteur.
- Capitaine Main ! »

Plusieurs rires crétins se firent entendre dans l'émetteur, Hazel ne put retenir un sourire. Merle, lui, s'empara du talkie.

« C'est pas bientôt fini ces conneries ? La liaison radio c'est pas fait pour vos blagues de collégiens ! Vous m'faites tous honte, putain ! Arrêtez d'nous casser les couilles toutes les deux minutes !
- Pas possible, chef, répondit l'autre, on s'est concerté de manière démocratique, et on a tous voté unanimement pour faire en sorte que Hazel passe une bonne journée, malgré le fait qu'elle se retrouve coincée dans une bagnole avec toi pendant quatre heures. »

D'autre rires suivirent à l'intérieur de l'appareil, imité par celui, adorable, de la concernée sur le siège passager à côté de Merle. Hazel baissa sa vitre et fit un coucou de la main. Le camion qui suivait le 4x4 sur la route déserte, klaxonna et fit plusieurs joyeux zigs-zags sur la chaussée.

« C'est pas une putain d'démocratie ici, espèce de communiste de merde de mon cul ! On n'est pas en vacances ! beugla Merle dans le talkie. Quand on s'ra arrivé, j'vous préviens, vous avez intérêt d'être irréprochables, moi j'suis pas venu pour rigoler !
- Si tu tiens le talkie, qui c'est qui tient le volant, chef ? questionna alors la voix de Shumpert.
- Mon genou, abruti ! Terminé et rappelez pas ! »

Hazel était hilare en récupérant le talkie walkie.

« Et toi, ça te fait marrer, évidemment.
- Bien sûr que oui, ils sont mignons ! »

Merle fit un geste impatient de son bras droit en poussant une interjection blasée.

« C'est vraiment qu'une bande de gamins. Regarde-moi ça, première fois qu'une fille accompagne une mission, et on les tient plus. On dirait un troupeau d'ouistitis. Même cette grande saucisse de Shumpert, il nous fait de l'hypertension.
- Mais non, c'est parce qu'ils s'inquiètent pour moi. Ils pensent que d'être dehors ça va me stresser, alors ils veulent juste détendre l'atmosphère. Ce matin, avant de monter dans le camion, ils m'ont tous demandé au moins deux fois chacun si ça allait aller pour moi.
- Et c'est le cas ? Ça te stresse ?
- Tu rigoles ? C'est le truc le plus excitant que j'ai fait depuis des mois. J'en reviens pas. Je suis dehors. Vraiment dehors. Et je vais retrouver ma maison. »

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant