7. Qu'est-ce que vous allez faire de moi ?

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Hazel ouvrit les yeux

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Hazel ouvrit les yeux. Elle était dans un lit, dans la chambre d'un appartement vide où on l'avait conduite la veille. Un peu surprise, elle fixa le plafond blanc, intégrant difficilement qu'elle était bien là. Il faisait déjà jour, elle n'avait pas idée de l'heure qu'il était, mais il était certainement plus que huit heures. Dehors, elle entendait la rumeur étouffée de la vie de Woodbury. Des voix lointaines, de gens bien vivants.

Juste à côté de son lit, le fusil était posé contre le mur, et la parka roulée en boule.Le lit était propre, et elle se sentait reposée. Pour la première fois depuis des semaines, elle n'avait pas été réveillée en sursaut par le bruit d'une cloche.

Hazel resta longuement ainsi, sur le dos, les mains posées sur le ventre sous la couverture, les yeux fermés, savourant cette simple pensée, la passant et repassant dans son esprit, comme un bonbon qu'on faisait rouler avec sa langue.

Plus jamais. Elle ne verrait plus jamais Joel. Ni Rock, ni Simon, ni Matt. Ils étaient morts.
« Morts, morts, vous êtes morts. »
Elle l'avait murmuré dans le calme de sa nouvelle chambre, comme si le dire le rendait plus réel encore.
Ils étaient morts et elle était vivante.

Hazel finit par se lever. Trop fatiguée la veille, et incapable de dormir sans vêtements, elle s'était couché avec ses anciens habits sur le dos. Au pied du lit se trouvaient une petite pile de vêtements propres. La femme noire de la veille l'avait emmenée dans une pièce remplie d'habits et lui avait dit de prendre ce qu'elle voulait, elle avait choisi les premiers qu'elle avait trouvé à sa taille, et une paire de baskets à sa pointure.

Elle alla dans la salle de bain, et constata le miracle dont on lui avait parlé la veille, mais auquel elle avait eu du mal à croire. Et pourtant, on ne lui avait pas menti : l'eau coulait, et elle coulait chaude. La salle de bain avait tout ce qu'il fallait : des serviettes, du savon, même du shampoing et une brosse à cheveux.
Pour la première fois depuis plus de sept mois, elle prit une douche, une vraie douche. Elle fit augmenter la température de l'eau à la limite de se brûler, juste pour le plaisir de sentir cette chaleur liquide l'envelopper à nouveau.

Elle s'habilla et enfila le pull qu'elle avait récupéré. Il était beaucoup trop grand pour elle, gris et informe, et elle semblait disparaitre dedans. Ça lui allait très bien. Elle aimait l'idée que son corps puisse disparaitre. Elle se coiffa et refit sa tresse soigneusement.

Après quoi elle ne sut plus quoi faire. Timidement, elle regarda à la fenêtre, comme une espionne. Il y avait beaucoup de gens. Au moins une dizaine de personnes dans la rue. Pour elle c'était beaucoup. Le Gouverneur avait dit la vérité, personne n'était armé. Elle aperçut un adulte qui passait, tenant par la main une petite fille. Il y avait même des enfants, Hazel n'en revenait pas.
Tout ça, toute cette petite foule, la société miniature qui semblait fonctionner juste derrière cette vitre, ça l'intimida. Elle avait faim, mais n'osait pas sortir de l'appartement, au milieu de tous ces inconnus.
Elle retourna dans la chambre, et se rendormit.

La timidité des cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant